Pénuries d’œufs et de poulet : Ce qui a contraint le GM à sortir du bois… sans la ministre du Commerce, Mme Chukowry !

Au lieu de prendre les devants, le gouvernement a finalement concédé publiquement, hier, que le pays a été en manque d’œufs et de poulet, ces dernières semaines, voire ces derniers mois. C’est après que la presse en général, dont Le Mauricien, ait rapporté un rationnement du poulet et une pénurie d’œufs, et que l’ACIM et les consommateurs aient manifesté leur inquiétude, que le gouvernement a reconnu cette situation de crise…en gardant caché son ministre du Commerce Chukowry qui se retrouve du coup dans la posture d’Assurancetourix dans la célèbre bande dessinée Astérix, pour parer à toute nouvelle gaffe. C’est finalement le ministre Seeruttun,qui est venu officiellement concédé les faits et attribué la causalité à la fête de l’Assomption et à un léger rebond touristique en juillet et août 2024.

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Depuis quelques jours notre confrère Le Mauricien s’interrogeait sur la nature de ces pénuries, et se demandait si elle était artificielle ou pas en, titrant: «Le poulet ‘Lor Kota’ inquiète les consommateurs.» Après celle des oeufs qui a fait grimper les prix, la pénurie apparente du poulet soulevant des questions sur une potentielle surconsommation ou une mauvaise gestion des stocks.

Au Marché Central de Port-Louis, dans divers Cold Storages, et auprès des opérateurs de snacks, les plaintes étaient fréquentes concernant l’approvisionnement limité en poulet. Ce rationnement dans les supermarchés et les commerces, affectait sévèrement les commerçants et restaurateurs. Certains étals du marché étaient contraints de fermer par manque de produits, tandis que d’autres continuaient malgré des livraisons insuffisantes. Les opérateurs de Cold Storages éprouvaient également des difficultés à répondre à la demande. Les producteurs affirmaient que cette pénurie était temporaire, et était attribuée à une augmentation de la consommation et à une forte demande due à la fête de l’Assomption et un surplus de touristes en cette période de l’année, mais qu’une stabilisation prochaine du marché était prévue.

La situation suscitait des tensions, particulièrement à l’approche de la fête de l’Assomption, période de forte demande pour le poulet et les œufs. Consommateurs et commerçants attendaient des réponses, certains demandant une intervention gouvernementale pour clarifier la situation et envisager des importations, si nécessaire. Ce qui a finalement été concédée, hier par le ministre Seeruttun. Exprimant de vives inquiétudes, l’Association des Consommateurs de l’Ile Maurice (ACIM) avait appelé les autorités à agir. Jayen Chellum, son secrétaire général, proposait la libéralisation de l’importation du poulet pour briser le monopole qui, selon lui, dictait les prix. Il se basait sur des chiffres de Statistics Mauritius, indiquant une hausse de 6,3% de la production de poulet au premier trimestre 2024, ce qui, à son avis, contredisait les arguments des producteurs. L’ACIM a aussi appelé à une enquête pour comprendre la situation, regrettant l’inaction des ministères concernés. Jayen Chellum suggérait que le gouvernement hésitait à intervenir en raison des élections générales à venir, insinuant que les grands groupes privés, financeurs des campagnes électorales, influençaient les décisions.

Il a alors prôné la libéralisation des importations, citant l’Afrique du Sud comme fournisseur potentiel, et critiquait le système actuel où le marché était protégé, ce qui profitait aux producteurs locaux qui contrôlaient les prix. L’ACIM proposait même la vente d’œufs au poids pour garantir des prix justes et prévenir des abus.

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