Consommation – ACIM : la libéralisation de l’importation du poulet pour dekadnase le marché

Jayen Chellum, SG : « Le gouvernement a-t-il peur d’agir à cause des prochaines élections gérales? »

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L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) est très préoccupée par la pénurie de poulet detable sur le marché. Jayen Chellum, secrétaire de l’Acim, note que cette situation survient alors même que le marché sort à peine d’une pénurie d’oeufs. Il plaide de fait pour la libéralisation de l’importation du poulet, qui permettrait de casser (dekanase) le monopole dictant les prix sur le marché.

Comment peut-on parler de pénurie alors que les statistiques démontrent qu’il y a une hausse dans la production ? C’est la question que se pose Jayen Chellum. « Selon les chiffres de Statistics Mauritius, la production de poulets pour le premier trimestre 2024 a connu une hausse de 6,3%. Comment se fait-il alors qu’on se retrouve avec un manque de poulets sur le marché ? » s’interroge-t-il.

Se basant sur ces données officielles, il souligne que l’argument des producteurs à l’effet qu’il y a des demandes de la part de nouveaux commerçants ne tient pas la route. « Étant donné que la production est en hausse, cela ne devrait pas être un problème pour satisfaire de nouvelles demandes sur le marché », dit-il. De plus, fait-il ressortir, il n’y a pas eu de maladie affectant la production locale. « Selon nos informations, un seul producteur a connu des problèmes de maladie dans une de ses fermes. Valeur du jour, la situation a déjà été rétablie », ajoute-t-il.

Il invite ainsi les autorités à enquêter sur les raisons expliquant la pénurie actuelle. « Nous avons contacté le ministère de l’Agro-industrie, mais ils ne sont pas au courant des raisons ayant mené à cette situation. Nous avons également écrit au ministère du Commerce et de la Protection des consommateurs pour réclamer une réunion », fait-il comprendre. L’ACIM réitère que le poulet demeure une des sources en protéines les plus accessibles pour les Mauriciens. « Vu la situation, c’est à se demander s’il ne fallait pas recruter un officier de la compassion”dans ces ministères pour s’assurer que ceux au bas de l’échelle soient bien nourris », dit-il.

L’association des consommateurs suggère ainsi la libéralisation de l’importation du poulet. « Nous n’avons qu’à nous tourner vers des fournisseurs comme l’Afrique du Sud, par exemple, pour vérifier si la production du poulet coûte aussi cher. Nous sommes dans une situation d’autosuffisance où le marché est protégé et contrôlé par l’offre. Dans ce contexte, ce sont les producteurs qui en sont es bénéficiaires, car ce sont eux qui dictent les prix », dénonce le secrétaire général de l’ACIM.

Dans un marché plutôt dirigé par la demande, précise Jayen Chellum, les consommateurs seraient gagnants. « Nous nous demandons pourquoi le gouvernement hésite à agir à ce sujet. Est-ce parce que nous sommes à la veille des élections générales et que les grands groupes du secteur privé financent les campagnes ? » ajoute-t-il sous forme d’interrogation. Selon lui, certaines compagnies en situation de monopole, qui contrôlent le marché, et les autres suivent le train. « Nous avons constaté la même situation depuis qu’il y a eu une centralisation à Wooton pour les légumes. À cette période de l’année, les prix auraient dû avoir baissé, mais tel n’est pas le cas. »

Jayen Chellum se demande dans la foulée comment il se fait que les hôtels et les restaurants soient bien fournis en poulets. « Les autorités concernées doivent avoir une capacité de réaction pour savoir ce qui se passe sur le marché. Comment une petite association comme nous, avec peu de ressources, peut mener des enquêtes sur le terrain, alors que les ministères concernés, avec tous leurs officiers, ne sont pas capables de le faire ? » regrette-t-il. Dans des situations de crise, l’ACIM est d’avis qu’il faut imposer un quota dans les commerces afin d’éviter de créer une pénurie artificielle.

En ce qui concerne les oeufs, l’association indique que le prix fort est toujours maintenu sur le marché, principalement dans les petits commerces. Un exercice réalisé avec la collaboration du Legal Metrology Service a ainsi permis de constater que six oeufs achetés au supermarché à Rs 55.80 pesaient 422 g, tandis que six oeufs dans un petit commerce à Rs 71 pesait, eux, 369 g. Jayen Chellum suggère ainsi que l’œuf se vende au poids, comme cela se fait dans certains pays.

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