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Les chiffres et les lettres ne sont plus : Patrice Laffont, mort d’un maître des jeux

Figure majeure de la télévision populaire des années 70, 80 et 90 avec les jeux « Des chiffres et des lettres », « Fort Boyard » et « Pyramide », l’animateur Patrice Laffont est mort mercredi, deux semaines avant ses 85 ans.

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Le groupe France Télévisions, son ancien employeur, a confirmé sa mort, d’abord annoncée par France Bleu. Selon la radio, il a succombé à un accident cardiaque dans sa maison d’Oppède (Vaucluse), dans le Luberon.Son décès a été constaté vers 09h00, a indiqué à l’AFP le maire d’Oppède, Jean-Pierre Gérault.

Cette mort soudaine a provoqué une pluie d’hommages.Sur le réseau social X, le président Emmanuel Macron a salué la mémoire de celui qui « a rassemblé des familles entières devant la télévision ».
« Merci d’avoir tracé le chemin, d’avoir été un pionnier, de m’avoir donné l’envie de faire ce métier », a écrit sur le même réseau l’animateur de France 2 Cyril Féraud, lointain héritier de Patrice Laffont, en se disant « dévasté de tristesse ».

« Je suis littéralement sous le choc », a renchéri l’animateur de TF1 Jean-Luc Reichmann, également sur X.

« Elégance » et « franc-parler »
« C’était un très grand qui ne se prenait pas la tête », a estimé Cyril Hanouna, star controversée de la chaîne C8, en saluant le « regard incroyable » le « franc-parler » et les « vannes toujours bien senties » de son aîné.

« La classe et toujours le bon mot… Tu incarnais l’élégance cher Patrice », a réagi Nathalie Simon, qui avait animé avec lui « Intervilles » au milieu des années 2000.

« Patrice Laffont a donné ses lettres de noblesse aux jeux télévisés dans des programmes devenus mythiques », a pour sa part estimé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci.
Dans un communiqué, la ministre de la Culture sortante, Rachida Dati, a salué l' »espièglerie » et l' »humour » de cette « figure connue et appréciée de tous les Français ».

Cheveux éternellement grisonnants, air faussement bougon, humour piquant et voix de velours, Patrice Laffont était le père de la comédienne Axelle Laffont et le fils de l’éditeur Robert Laffont.
Son parcours professionnel reste intimement lié à la deuxième chaîne publique, Antenne 2, ensuite rebaptisée France 2.

Pendant 17 ans, entre 1972 et 1989, il a été le visage du plus ancien jeu de la télévision française, « Des chiffres et des lettres », qui chaque après-midi sur Antenne 2 réunissait devant leur poste des millions de personnes.

France Télévisions a annoncé en mai l’arrêt de cette institution du petit écran après plus de 50 ans d’existence.

« Joueur dans l’âme »
Patrice Laffont s’est définitivement imposé comme un animateur incontournable en présentant le jeu d’aventures « Fort Boyard », de 1990 à 1999 sur France 2.
« C’était un joueur dans l’âme » et « un compagnon professionnel délicieux », a raconté sur BFMTV Sophie Davant, avec laquelle il avait animé « Fort Boyard ».

Organisé dans le bâtiment fortifié éponyme situé entre l’île d’Aix et l’île d’Oléron, en Charente-Maritime, « Fort Boyard » combine épreuves sportives et énigmes, introduites par une galerie de personnages pittoresques, comme Passe-Partout ou le père Fouras.

Au même titre que « Des chiffres et des lettres », « Fort Boyard », qui existe toujours, est l’une des émissions les plus emblématiques de la télé française, et a connu un gros succès à l’export.

En guise d’hommage, France 2 a annoncé qu’elle diffuserait le 14 août à 21h10 un « numéro spécial de Fort Boyard, à l’occasion des 35 ans de l’émission », au tournage duquel Patrice Laffont avait « participé il y a quelques semaines ».

Entre 1991 et 2001, et toujours sur la deuxième chaîne, il avait également été aux manettes d’un autre jeu très populaire, « Pyramide ».Au début des années 2000, son étoile avait pâli à la télé et il était retourné à ses premières amours, le théâtre.

Désireux d’échapper à son destin tout tracé de fils d’éditeur, c’est en effet sur les planches qu’il avait fait ses débuts dans les années 60.Il avait également joué quelques petits rôles au cinéma, notamment celui d’un play-boy dans « Le Gendarme de Saint-Tropez » (1964).

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