À la veille de la dissolution : Et la révision salariale s’invite à la plateforme électorale

  • … reléguant au second plan la demande-XLD comme condition de Lalyans Zoli Mamzel, en faveur d’un 14e mois
  • Le chiffre magique de Rs 4 925 brandi ne se résume qu’à une révision salariale effective de Rs 1 760 à Rs 3 425, dixit le ministre Callichurn
  • 5%, soit entre Rs 500 et Rs 2 000, aux fonctionnaires et employés du secteur public, invités à faire preuve de patience jusqu’au rapport du PRB de 2026
  • La MRA veille au grain pour ramasser dans ses filets les nouveaux contribuables avec des Chargeable Income de plus de Rs 390 000

Avec le chiffre magique de Rs 4 925 entériné lors des délibérations du conseil des ministres de vendredi dernier pour calmer le front du rétablissement de la relativité salariale avec l’introduction du National Minimum Monthly Wage, l’opération Biye 2 000 a amorcé un tournant capital. Du moins en termes d’electoral countdown pour les prochaines législatives. Toutefois, dès ce week-end, les Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office s’apprêtent à un post-mortem des réactions au sein de l’électorat quant au poids de cette mesure qui a retenu l’attention de l’ensemble du monde syndical et des salariés dans leur ensemble au cours des derniers huit mois au moins.

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Dans la réalité, l’annonce de Rs 4 925 ne représente qu’une hausse des salaires variant entre Rs 1 760 et Rs 3 425 pour l’ensemble des salariés du secteur privé, soit plus précisément deux sur trois. Cette affirmation n’émane de nulle autre autorité que du ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn. Intervenant lors du point de presse de confirmation de ce package salarial, vendredi, il a avancé que cette mesure s’adresse à 197 042 employés, soit 60% de la labour force du privé, dont 106 590 personnes dans la fourchette salariale de Rs 20 000 à Rs 50 000. Néanmoins, les 310 000 bénéficiaires des prestations sociales, que ce soit la Basic Retirement Pension et autres pensions, ne sont pas concernés par ces ajustements entrant en vigueur dès le 1er juillet.

Outre ces salariés du privé, les fonctionnaires, au nombre de 65 620, selon les Funded Positions dans le dernier budget, et les employés des corps paraétatiques, se verront accorder, à partir du 1er juillet, une révision salariale de l’ordre de 5%, soit dans la fourchette de Rs 500 à Rs 2 000, un nouvel épisode de l’opération Biye 2 000. Cette démarche s’inscrit dans la perspective d’un rapport intérimaire du Pay Research Bureau, avec le rapport attendu en 2026 devant rétablir la relativité dans les barèmes des salaires et corriger les anomalies. Le paiement avec les arriérés pour les deux mois se fera à la fin de septembre prochain.

Le communiqué du conseil des ministres de vendredi précise que cette « allowance equivalent to 5 percent of basic salary in the Master Salary Scale of the PRB Report 2021, subject to a maximum of Rs 2 000 » ne sera pas applicable pour le Public Service Pensioners, du moins pour le moment, mais que « the retirement benefits of any employee who would be retiring between 01 July 2024 and 31 December 2025 would be computed on the basis of his last pensionable emoluments, inclusive of the interim allowance. »
À ce stade, un détail qui mérite d’être souligné dans cette euphorie éphémère de révision salariale est que la Mauritius Revenue Authority, le commis-payeur du gouvernement au titre des différentes allowances, n’a pas abandonné son rôle de percepteur d’impôts. Ainsi, la MRA est en stand-by pour ramasser dans ses filets tous les nouveaux salariés avec des Chargeable Income au-delà du minimum de Rs 390 000 par an, soit Rs 30 000 par mois. Mais ce sera au moment du règlement de l’Income Tax pour l’exercice financier en cours.

C’est aussi vrai que la MRA ne sera pas en mesure de recouvrer intégralement les Rs 4,5 milliards nécessaires pour honorer le complément du wage bill du côté du secteur privé, et les Rs 1,4 milliard pour les recommandations intérimaires en faveur des employés du secteur public. Mais les plus cyniques ajouteront qu’avec la hausse des prix et des recettes améliorées au titre de la Taxe à Valeur Ajoutée (TA) et droits de douane, un apport considérable n’est pas à dédaigner pour le compte des taxes à la consommation.
Pour les besoins de la mise en pratique de ce package salarial dans les meilleurs délais, avec pour objectif les premiers paiements effectifs dès la fin de septembre prochain, soit juste avec la date du scrutin pour les prochaines élections législatives, des amendements doivent être apportés aux Remuneration Orders en vigueur « to provide for wages relativity adjustment for workers drawing a monthly basic wage of up to Rs 50 000, whether their wages are prescribed or not in these different Remuneration Regulations. »

Entente MSM-PMSD
À ce titre, le ministère du Travail et le National Remuneration Board devront s’atteler à compléter cette étape d’ici à la fin de ce mois. Déjà, des drafting instructions ont été transmises à l’Attorney General’s Office pour la promulgation des nouvelles Regulations sous l’Employment Relations Act.

Ces Regulations définiront le cadre pour « wages relativity adjustment for workers drawing a monthly basic wage of up to Rs 50 000, employed in sectors not governed by any of these Remuneration Regulations. » Et aussi pour réglementer les salaires pour les détenteurs de degree et de diplôme universitaires, soit :
— Rs 25 000 pour tout détenteur de Post-HSC Degree et
— Rs 23 000 pour tout détenteur d’un HSC et two years diploma or a post School Certificate three years diploma from a recognised institution.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit d’encadrer financièrement des entités qui ne disposent pas des muscles nécessaires pour affronter la nouvelle réalité salariale, campagne électorale oblige. De ce fait, le conseil des ministres a agréé au principe que « financial support would be provided to enterprises facing difficulties in implementing the salary relativity adjustment, namely Export Oriented Enterprises, Domestic Oriented Enterprises and Small and Medium Enterprises. » Évidemment, le guichet de paiement de la MRA sera acté de nouveau comme il en a été le cas jusqu’ici.

Sur le terrain politique, la principale préoccupation de Lakizinn du PMO est de tâter le pouls de l’électorat au sujet du potentiel de feel-good factor en préambule à la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a été ajournée officiellement jusqu’au mardi 15 octobre avec la partielle du N°10 s’intercalant le mercredi 9 octobre. Durant le week-end, l’état-major du MSM était dans l’attente des premiers éléments venant du terrain en vue de procéder à une réévaluation de la stratégie électorale en tenant en ligne de compte le volet PMSD, avec Lalyans Zoli Mamzel, et de décider du timing de l’annonce officielle de l’intégration de Xavier-Luc Duval sur l’estrade du gouvernement.

En marge des derniers développements, que ce soit sur le plan constitutionnel avec les registres du one-million electors dejà prêts et devant entrer en vigueur à la dissolution de l’Assemblée nationale sous la section 39 de la Representation of the People Act, et non le 16 août comme c’est le cas, ou encore sur le plan politique, notamment les prises de position acharnées du leader du PMSD contre les leaders de l’alliance PTr-MMM-ND, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, à la manière de Pravind Jugnauth, l’annonce officielle de l’entente MSM-PMSD ne devrait pas tarder.

Répartition des tickets
Techniquement, Pravind Jugnauth, pour se démarquer de son Challenger direct du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam avec 35 candidats rouges, aura proposé 40 tickets pour le compte du MSM avec les 20 restants, répartis comme suit : 13 au PMSD, trois au Muvman Liberater d’Ivan Collendavelloo et deux chacun aux deux partenaires de Linite Militan, soit Steven Obeegadoo et Alan Ganoo. C’est du moins ce que prétendent ceux qui se prétendent être dans le secret des dieux.

Même si pour la galerie, le sourire est de mise du côté du MSM envers le PMSD depuis l’installation d’Adrien Duval au poste de Speaker de l’Assemblée nationale sur la base d’un Deal Papa-Piti par Linpost, il est un fait que ce développement devra bousculer le positionnement de certains avec les investitures à venir ou encore la répartition des circonscriptions.

Dans ce dernier camp, pas nécessairement les plus endurcis du QG du Sun Trust, l’on présente l’annonce de la dernière mesure en date portant sur le réajustement des salaires, que ce soit dans le privé ou dans le public, comme un signe, visant à rabattre le caquet de certains au sein de la basse-cour. Jusqu’ici, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, s’est pavané avec la demande pour le paiement d’un 14e mois comme un éventuel trophée dans sa stratégie de Rezilta lor Rezilta.

La formule arrêtée au conseil des ministres, vendredi, représente une fin de non-recevoir au 14e mois du leader du PMSD. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, s’en tient à sa position affichée lors de la Private Notice Question de l’ancien leader de l’opposition.

« L’opération Biye 2 000 à chaque fin de mois, soit un minimum de Rs 24 000 en une année, est un substitut à ce One-Off Payment en période de fêtes de fin d’année », rassure-t-on dans les couloirs du ministère des Finances à ce sujet.

Dans la conjoncture, une autre douche froide essuyée par le PMSD a été l’accueil qui a été réservé à la motion de No-Confidence logée par le leader contre le leader de l’opposition, Arvin Boolell, pour contrer les effets toxiques des débats, lundi dernier, à l’encontre d’Adrien Duval. D’abord, la majorité gouvernementale a littéralement passé sous silence cette initiative parlementaire inédite.

Pourtant, dans un message WhatsApp sur le réseau Press Contact Group, lundi en fin de journée, le PMSD faisait comprendre que « this is a motion under section 40 of our Standing Orders and should be debated urgently as with the Honorable Tarola Case. » Mais à 1h43, dans le silence des petites heures de mardi matin, la claque politique administrée aux nouveaux alliés du PMSD était encore davantage sonore avec le Parlement ajourné au mardi15 octobre sans nul autre procès…

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