Une date à noter, et à ne surtout pas oublier : le samedi 31 août. Le lieu : le Hua Lien Centre, à Trianon. Le motif : Otentikk Street Brothers (OSB) fête ses 32 ans. Le plus grand combo de sons urbains mauricien, OSB, compte effectivement célébrer en compagnie de ses fans – trois, voire même quatre générations – ce grand événement fidèle à son habitude. Toujours en ligne avec ses engagements artistiques, mais tout aussi bien sociaux et politiques, le thème choisi pour ces 32 ans est “Nou avanser avek konviksyon”. Avant-goût…
Bruno Raya, artiste pluriel aux mille facettes, et membre fondateur d’OSB, est de tous les combats. Après les confinements du Covid-19 et les restrictions sanitaires, qui ont sérieusement impacté l’industrie des arts dans le pays, comme un peu partout dans le monde d’ailleurs, il avait fédéré les artistes de la scène musicale, comprenant également producteurs, tourneurs autour des auteurs, compositeurs et interprètes, pour réclamer une reprise dans le respect des mesures sanitaires, et « afin que les autorités réalisent que les artistes pratiquent un métier, et que ce n’est pas un hobby ».
« Nous nourrissons nos familles grâce à ce que nous gagnons en nous produisant, en organisant des spectacles, entre autres. » Par la suite, l’homme est encore une fois monté au créneau, entouré d’autres artistes, jeunes et moins jeunes, afin de réclamer « un ou des endroits décents où organiser des concerts et des spectacles grand public, comme le Festival Reggae Donn Sa, qu’OSB a initié il y a plusieurs décennies ». Et ce, pour prouver, s’il le faut encore, que « lespri OSB, li pa zis fer lamizik, zoue, sante, danse, ale ». Car OSB, « c’est une culture, une philosophie, un mode de vie », soutient le principal concerné.
De fait, si le combo compte « nek 4 album degroup an 30 an karier, li pa akoz nou pa prodiktif ou pou sipaki rezon bato », dit-il. « Nos morceaux sont certes longs, mais tous ceux qui suivent OSB depuis les premières heures en conviennent : nos chansons sont de véritables plaidoyers, envoyant des messages forts à méditer, sur tout ce qui nous entoure : comment nous vivons, les penchants matérialistes des uns, les injustices que subissent d’autres, les souffrances des femmes, l’avenir de nos enfants et de nos jeunes, les abus de pouvoir des politiciens, sans distinction des régimes qui se sont succédé ces trois décennies… »
Il poursuit : « OSB, se sa : nou enn laglas pou lepep morisyen. Nous envoyons le reflet de ce que le pays, ses enfants, ses citoyens, traversent. Mais surtout, nous abordons ces sujets avec une certaine philosophie. Nous ne faisons pas que constater, nous avons des suggestions et des exemples à suivre aussi pour ne pas nous casser la figure. Pou res lwin ar Babylon ! »
De Ragga Kreol (1994) à Revey Twa (2004), en passant par Expresyon Libere (1996) et Nou Ki La (2000), la discographie du groupe est parsemée de titres « qui n’ont pas pris une ride et qui collent dans les cerveaux ». Et d’ailleurs, soutient Bruno Raya, « si OSB n’avait pas été un groupe marquant de ces trois dernières décennies, nous ne serions pas là à fêter nos 32 ans ». Ce parcours, dont il se dit fier « au sein de la grande famille » de le dire, a imprégné et déteint sur nombre de fans dans leur quotidien et leur existence. « Zordi zour ankor, enn bann zenes anprinte depi nou bann ekspresion. »
L’artiste souligne souvent, lors des entrevues avec les médias, comment OSB a contribué au lexique du Kreol Morisien. « Avec nos origines des ghettos de l’île, et comme nous venons de familles très modestes, nous connaissons tous les obstacles et problèmes que rencontrent la plupart des Mauriciens… Live & Direk, nou viv li. »
Abordant la nouvelle décennie « avec sérénité et beaucoup de sagesse, nous voulons continuer à accompagner et encadrer nos fans, qui sont plus que ça, car tous ensemble, nous formons la grande famille mauricienne », ajoute notre interlocuteur. Le membre fondateur d’OSB fait remarquer : « Nos parcours à chacun, que ce soit en solo et en commun, nous ont permis de gagner en confiance et en expérience. »
Entouré de Tikkenzo (Kersley Lafolle) et Blakkayo (Jean-Clario Gâteau), Kool B (Bruno Raya) donne rendez-vous à tout le monde le samedi 31 août « pour une soirée inoubliable ».
Deux nouveaux titres en primeur
Lespri kominal et Tou nou drwa : ce sont les deux morceaux inédits qu’OSB présentera en marge des célébrations de son 32e anniversaire. « À cela s’ajoutera aussi une biographie du groupe, qui sera lancée en amont de la soirée du 31 août », explique Bruno Raya.
Les deux morceaux inédits, explique-t-il, « nous les avons écrits, comme pour tous nos titres, en nous inspirant de nos expériences ». À propos du communalisme, il dira : « Si zordi enn Morisien pa oule konpran mesaz-la, abe zame li pa pou konpran ! Le sectarisme, le fanatisme, l’extrémisme, c’est ce qui est en train de pourrir notre pays et notre population. Nous, à OSB, nous prônons la méritocratie avant toute chose. Nous réclamons des droits égaux et un traitement égal pour chacun. Napa get figir ek ras ! »
Idem pour Tou nou drwa : « C’est un morceau qui reflète des abus et des manquements qui font que nombre de citoyens rencontrent des expériences malheureuses, où leurs droits sont bafoués. Souvent, en ignorance de cause, car tous ne connaissent pas leurs droits comme il le faut, et ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre de payer les frais d’hommes de loi. »
Au chapitre des innovations, cette année, OSB sera accompagné de l’OSB Band, soit « d’un ensemble de musiciens, comprenant des artistes de notre génération, mais incluant aussi bien de jeunes talents au grand potentiel que nous avons dénichés au gré de nos parcours individuels et communs ».
Autre nouveauté : le combo dispose désormais de son propre service de billetterie par le biais de Noubiye.com. Sur ce point, Bruno Raya explique : « Nos billets en prévente sont à Rs 600 et seront à Rs 800 à la porte le 31. »
Outre via la plateforme Noubiye.com, les tickets sont aussi disponibles chez Metro Music (Grand-Baie), Danny Music (Port-Louis), le magasin Raja (Flacq), Master Sound (Bambous), Meli Melo et Prêt à Manger (Curepipe), DJ Beat (Rose Hill), et dans nombre de boutiques. Pour plus d’infos, appelez le 5842-8181. « Les places sont limitées », rappellent les artistes…