Le « syndrome de l’enfant pressé » : Quand les attentes sont trop grandes pour les petits…

Les jeunes sont parfois exposés à des pressions et à des exigences qui dépassent leur stade de développement naturel. Des bambins déjà considérés comme des mini-adultes. Le syndrome de l’enfant pressé – terme proposé par le Dr David Elkind – touche les jeunes poussés à se comporter et à être performants comme des personnes majeures. Les programmes scolaires accélérés, les activités extrascolaires excessives ou l’exposition précoce aux problèmes des grandes personnes conduisent inévitablement à des attentes irréalistes.

Une récente étude que relaye le magazine américain Forbes et Slate.fr révèle que les enfants invités à mûrir rapidement souffrent d’anxiété, de dépression et se sentent indignes lorsqu’ils ne répondent pas aux attentes de leurs parents. Bien souvent, ce désir constant de compétition et de réussite laisse peu de place au jeu, à la détente et à la croissance naturelle. Les conséquences ne sont pas seulement mentales : ces enfants manquent de sommeil, ont de mauvaises habitudes alimentaires et ne font pas assez d’activités physiques. La précipitation dans l’enfance entrave également la croissance émotionnelle, ce qui rend la gestion des émotions plus difficile.

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Afin de protéger votre enfant de ce syndrome, encourager le jeu est primordial. Cela aide les enfants à développer des compétences sociales, émotionnelles, et leur apprend même à grandir, comme le révélait une étude de 2018 (voir encadré). Par exemple, dessiner ou jouer à des jeux de construction favorise la curiosité et le goût de l’apprentissage.

Lorsque les enfants jouent en groupe (sports d’équipe, jeux coopératifs), ils apprennent la communication, la collaboration et la négociation. Le jeu solitaire favorise aussi les aptitudes sociales, grâce à des scénarios imaginatifs et à l’imitation d’interactions. Les parents doivent également encourager les jeux dirigés par les enfants eux-mêmes : jouets simples, fournitures artistiques et espaces extérieurs suffisent à les inspirer. Le plus important est de les laisser explorer et découvrir par eux-mêmes. Il est également impératif que les parents fixent des objectifs réalisables, basés à la fois sur les capacités et sur les intérêts individuels de leur progéniture. L’inverse est source de stress et d’anxiété. Mieux vaut « encourager un état d’esprit de croissance, où l’effort et la persévérance sont valorisés par rapport à la perfection », souligne le psychologue américain Mark Travers.

Des recherches indiquent que la célébration des petites réussites stimule le moral et insuffle un sentiment de positivité. De simples remerciements, un éloge verbal ou une tape dans le dos suffisent. Les bambins doivent également réfléchir eux-mêmes à leurs objectifs et à leurs progrès. Des discussions régulières sur leurs aspirations favorisent ainsi une approche équilibrée du développement personnel et scolaire.

Enfin, la création d’un emploi du temps équilibré est une stratégie-clé pour réduire le stress associé à ce syndrome. Pour ce faire, l’important est de limiter les activités extrascolaires. Si elles sont précieuses, elles peuvent aussi s’avérer contre-productives. Elles doivent ainsi être entrecoupées de moments réguliers en famille. « Des repas partagés, des sorties, des soirées de jeux ou de simples moments passés ensemble offrent une stabilité et une sécurité essentielles au bien-être », avance Mark Travers.

Des études prouvent qu’un repos suffisant favorise la santé physique, la clarté mentale, la résilience émotionnelle et l’apprentissage. Une nuit de sommeil complète et des pauses régulières aident les enfants à assimiler leurs expériences quotidiennes. Surtout, les jeunes doivent apprendre à gérer leur temps : cela peut les aider à rester organisés tout en renforçant leur confiance en eux. Le plus important reste qu’ils puissent assumer leurs responsabilités de manière autonome.

 

 

HT

Le jeu : vital pour le développement sain des enfants

Dans l’étude intitulée Healthy play, better coping : The importance of play for the development of children in health and disease, publiée en 2018, l’on souligne que le jeu est d’une importance vitale pour le développement sain des enfants.

Du point de vue du développement, le jeu offre de nombreux avantages physiques, émotionnels, cognitifs et sociaux. Il permet aux enfants et aux adolescents de développer leurs capacités motrices, d’expérimenter leur répertoire comportemental (social), de simuler des scénarios alternatifs et d’aborder les diverses conséquences positives et négatives de leur comportement dans un contexte sûr et engageant. Les enfants atteints d’une maladie chronique ou potentiellement mortelle peuvent être confrontés à des obstacles qui ont un impact négatif sur le jeu et le développement du jeu, et qui peuvent entraver les étapes du développement, au-delà de la maladie elle-même.

L’étude indiquait, alors, que l’impact des jeux aberrants ou supprimés et (2) des interventions liées au jeu sur le développement des enfants atteints d’une maladie chronique était encore mal compris. Les chercheurs soutiennent que la stimulation du comportement ludique améliore la capacité d’adaptation de l’enfant à une condition stressante (chronique) et favorise le fonctionnement cognitif, social, émotionnel et psychomoteur, renforçant ainsi la base de sa santé future. Pour eux, la recherche systématique sur le jeu aidera à développer des interventions pour les jeunes patients, afin de mieux faire face aux conséquences négatives de leur maladie et de stimuler un développement sain.

 

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