Selon Afrobarometer : Coût de la vie et crise de la drogue en pole position

l Une menace politique explosive à Maurice à l’approche des élections générales

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Alors que les élections générales approchent à grands pas, Maurice se trouve à un carrefour critique. Deux problèmes majeurs dominent les préoccupations des citoyens : le coût de la vie et la crise de la drogue. Une enquête d’Afrobarometer rendue publique cette semaine met en lumière l’ampleur de ces défis et la manière dont ils pourraient influencer l’issue des élections.

Le coût de la vie :
la principale préoccupation des Mauriciens (44%)

Le coût de la vie reste en tête des préoccupations des Mauriciens, selon l’enquête Afrobarometer. En effet, 44% des répondants au sondage ont cité ce problème parmi leurs trois principales préoccupations, soulignant l’impact de l’inflation et de l’érosion du pouvoir d’achat sur leur quotidien. La hausse des prix des biens de consommation courante et des services essentiels a créé un climat de frustration et d’incertitude économique.

Les ménages mauriciens luttent pour joindre les deux bouts, et cette réalité quotidienne est devenue un sujet brûlant dans le débat politique. Les électeurs exigent des solutions concrètes pour atténuer les effets de l’inflation et améliorer leur niveau de vie. Les partis politiques sont sous pression pour proposer des mesures économiques efficaces qui peuvent soulager les citoyens et stabiliser l’économie.

La crise de la drogue (37%) : un problème de santé publique et de sécurité

Juste derrière le coût de la vie, la crise de la drogue (37%) est considérée comme la deuxième préoccupation la plus importante. Trente-sept pour cent des répondants à l’enquête Afrobarometer ont identifié ce fléau comme une priorité pour le gouvernement. La consommation de drogues illicites, notamment les drogues synthétiques, représente un grave problème de santé publique et de sécurité à Maurice. Le National Drug Secretariat a révélé dans son enquête de 2021 que 7,4% de la population âgée de 18 à 59 ans avait consommé des drogues illicites au cours du mois précédent. Cette situation alarmante est aggravée par le fait que Maurice est classée au premier rang du commerce de drogues synthétiques dans la région de la Southern African Development Community (SADC) et figure parmi les 10 premiers pays du continent dans ce domaine, selon l’ENACT Organised Crime Index pour l’Afrique.

L’inefficacité des programmes gouvernementaux

Une majorité écrasante de Mauriciens estime que les efforts du gouvernement pour lutter contre la crise de la drogue sont inefficaces. Selon l’enquête, 71% des répondants considèrent que les initiatives gouvernementales pour combattre la drogue ont échoué, tandis que 66% jugent que les programmes de réhabilitation ne parviennent pas à aider efficacement les individus à se remettre de leur addiction. Ces résultats révèlent une frustration généralisée et une demande urgente pour des actions plus concrètes et efficaces.
Les Mauriciens attendent du gouvernement qu’il augmente ses dépenses pour les programmes d’aide aux jeunes, notamment dans les services sociaux visant à améliorer la santé et à prévenir la toxicomanie. Parmi les suggestions pour de nouveaux investissements, les services sociaux (24%) arrivent en deuxième position après la création d’emplois (38%).

Une responsabilité partagée État/parents (93%)

Les répondants à l’enquête ont clairement indiqué que l’éducation des jeunes sur les dangers des drogues, l’intensification des efforts pour réduire le trafic de drogue et l’imposition de sanctions sévères aux importateurs  de drogue sont des stratégies essentielles pour contrer ce problème.

Près de deux tiers des Mauriciens (64%) pensent que le gouvernement doit être le principal responsable de la lutte contre la toxicomanie, tandis que 29% estiment que cette responsabilité doit également incomber aux parents et aux familles. Cette perception souligne l’importance d’une approche intégrée et communautaire pour résoudre ce problème complexe.

Implications politiques

À l’approche des élections générales, les partis politiques devront aborder ces deux enjeux majeurs de manière crédible et efficace pour gagner la confiance des électeurs. Le coût de la vie et la crise de la drogue ne sont pas seulement des problèmes économiques et sociaux, mais aussi des défis politiques qui pourraient déterminer l’issue des élections.

Les électeurs veulent des solutions concrètes et des actions décisives pour améliorer leur qualité de vie et assurer un avenir meilleur pour leurs familles. Les candidats doivent proposer des programmes clairs et réalisables pour répondre à ces préoccupations et montrer leur engagement envers les intérêts des citoyens.

Le rôle des médias
et de la société civile

Les médias et la société civile jouent un rôle crucial dans la sensibilisation aux problèmes du coût de la vie et de la drogue. En mettant en lumière ces enjeux, ils peuvent influencer le débat public et pousser les responsables politiques à agir. Les campagnes de sensibilisation et les initiatives communautaires sont également essentielles pour éduquer les jeunes et réduire la demande de drogues.

Le coût de la vie et la crise de la drogue constituent un cocktail politique explosif à Maurice. À l’approche des élections générales, les électeurs exigent des solutions concrètes et des actions efficaces pour améliorer leur quotidien. Les partis politiques doivent répondre à ces attentes avec des programmes crédibles et des engagements clairs pour gagner la confiance des citoyens. Les médias et la société civile ont également un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation et l’éducation, contribuant ainsi à façonner l’avenir de Maurice.

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