L’appel lancé par la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) aux syndicats internationaux de prendre position contre la décision prise par le gouvernement pour autoriser les agents recruteurs à importer la main-d’œuvre étrangère à Maurice a été entendu. Deux formations syndicales internationales représentant les intérêts de plus de 200 millions de travailleurs à travers le monde viennent d’adresser des lettres de protestation au Premier ministre, Pravind Jugnauth.
La première émane de l’International Trade Union Confederation (ITUC), qui représente les intérêts de 191 millions de travailleurs dans 169 pays. Elle fait ressortir que Maurice est membre de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et à ce titre, il doit protéger les intérêts des travailleurs migrants contre toute forme d’exploitation.
Cette instance internationale invite ainsi Maurice à faire appel à l’expertise l’OIT pour voir si l’amendement apporté à la section 2 de la Workers’ Rights Act est en conformité aux conventions de l’OIT pour la protection des droits des travailleurs migrants. Le secrétaire général de l’ITUC écrit dans une lettre adressée au chef du gouvernement que cet amendement constitue une « agression » à l’encontre des travailleurs étrangers.
« Mauritius has long been recognized as a leader in social protection within the region, with a history of comprehensive welfare policies and programmes that provide for the vulnerable and the needy. However, the recent policy shifts, particularly those outlined in the Finance Act 2024-2025, represent a concerning regression in the protection of workers’ rights, especially foreign labourers who are increasingly relied upon to fill gaps in the Mauritian workforce. These workers, who are integral to the functioning of the Mauritian economy are currently denied access to critical social protection systems, such as the Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF) and the Contribution sociale généralisée (CSG). This exclusion is not only unjust but also leaves these workers vulnerable to exploitation and economic hardship, écrit le secrétaire général de l’IITUC, Akhator Joel Afolabi Odigie.
La situation se corse davantage avec la décision du gouvernement d’autoriser les agents recruteurs à embaucher des travailleurs étrangers à la place des employeurs, dit l’ITUC. « Furthermore, the introduction of Contract Agency Labour (CAL) further exacerbates the precarious situation of foreign workers, effectively creating a parallel labour market where these workers are treated as second-class citizens. This undermines the progress that Mauritius has made over the years in promoting decent work and social justice », s’appesantit le secrétaire général de l’ITUC.
La deuxième lettre de protestation est signée du secrétaire général du Building and Wood Workers International (BWI), Ambet Yuson, qui représente les intérêts de 12 millions de travailleurs dans le secteur de la construction. Le secrétaire de BWWI souligne que Maurice doit traiter les travailleurs étrangers avec dignité et c’est pourquoi le gouvernement devrait geler les amendements apportés à la Workers’ Rights Act.
« CTSP urges you to withdraw these amendments before the Finance Bill is proclaimed. This action would demonstrate to the people of Mauritius, the international community, and the migrant workers who contribute significantly to build housing and infrastructure in Mauritius, deserve to be treated with dignity and respect », conclut le secrétaire général.