Christopher Babet Artiste et enseignant à Paris.
« Si vous avez la chance d’avoir vécu jeune homme à Paris, où que vous alliez pour le reste de votre vie, cela ne vous quitte pas, Paris est une fête. » – Ernest Hemingway
La France est un véritable carrefour du monde ! Paris, cette capitale internationale, en est le cœur vibrant. Chaque artiste rêve certainement de s’y rendre un jour. Que ce soit à travers les us et coutumes, la gastronomie, ou les divers événements, la France a beaucoup à offrir à ses visiteurs, tout en laissant une empreinte indélébile sur eux.
En tant que résident actif au sein de diverses communautés, j’ai eu l’occasion de vivre des moments inoubliables en France. J’ai participé à la fête du drapeau des Haïtiens à l’UNESCO, au bal des pompiers lors du 14 juillet (la fête nationale en France), au marché de Noël de Strasbourg, et plus récemment, à un Fancy Fair mauricien en plein cœur de Paris. Ces événements illustrent la richesse culturelle et la diversité qu’offre la France. Avez-vous déjà assisté à un Fancy Fair en Europe ? Quelles impressions en avez-vous gardées ? Je vais partager avec vous un retour d’expérience des artistes de ce Fancy Fair, des moments avant, pendant et après le concert de cet événement : un exemple parfait de Paris en fête en couleurs !
Cet événement, qui s’est déroulé sur deux jours au début du mois de juillet, permet à son public de se dépayser. Il a réuni de nombreux artistes renommés de l’Île Maurice. Parmi eux, Alain Ramanisum, célèbre pour son tube de l’été 2013 en France « Li tourne », Skytobe, récompensé par le disque de l’année en 2018 à l’île Maurice, ainsi que Big Franki et La Nikita, entre autres.
Cette immersion dans la diversité artistique ne serait pas complète sans une exploration des coulisses, où j’ai eu la chance de rencontrer personnellement certains des artistes. La présentatrice de cet événement, La Nikita, est aussi une chanteuse et animatrice à la radio et à la télévision nationale. Ses proches la connaissent sous le prénom de Noémie. Elle est surtout connue pour sa chanson « Mo Birthday Song » en collaboration avec Stelio. Depuis, elle a sorti de nombreux disques, dont « Mo Zip Desire ». Une étoile montante souvent accompagnée à la guitare par Mathieu Sournois (Pro Feel Studio), qui peut sembler timide au premier abord. Pourtant, Mathieu évolue musicalement à l’international aux côtés du chanteur mahorais Baco.
La Nikita et Mathieu ont partagé leur expérience en évoquant la générosité de leurs fans, qui leur ont offert des cadeaux et exprimé leurs émotions. Ils se souviennent particulièrement d’un témoignage : « Vous nous avez ramené du soleil, gardez vos sourires et continuez à partager votre joie de vivre. » Pour eux, ce fut une expérience magique de pouvoir apporter, grâce à leurs voix et mélodies, un petit bout d’ailleurs à Paris. Toucher les cœurs, les faire chanter et danser leur procure une joie incommensurable.
Les moments passés sur scène sont mémorables et les rencontres en dehors des performances révèlent souvent davantage sur la personnalité des artistes. Parmi les artistes présents, j’ai eu une connexion particulière avec le chanteur Skytobe. Doté d’un sens de l’humour remarquable et d’un talent narratif captivant, je l’ai rencontré dans le lobby de l’hôtel où logeaient tous les artistes. Contrairement à Cendrillon qui quitte le bal à minuit, il nous a rejoints vers 2h du matin. Ce soir-là, les fous rires étaient au rendez-vous, contrastant avec la veille où les artistes jouaient de divers instruments et chantaient.
À mesure que la nuit avançait, les différents artistes regagnaient leurs chambres. Avec Skytobe, nous avons commencé à discuter de la vie. Nos conversations philosophiques ont pris une telle ampleur qu’elles ressemblaient à un match olympique de ping-pong : nous nous renvoyions des réflexions, étions d’accord, puis nous contredisions, créant ainsi une stimulation intellectuelle intense. La conversation s’est centrée sur une question principale : qu’est-ce qui rend un chanteur international ? Emportés par notre échange sur le monde artistique, tant sonore que visuel, nous avons discuté jusqu’au lever du soleil de nos projets respectifs. On dit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, nous étions éveillés ! Skytobe, chaleureux et intelligent, débordant d’idées et de projets, repousse sans cesse ses limites et n’a pas fini de nous surprendre.
Ces rencontres m’ont permis, le lendemain, d’être dans les coulisses du deuxième jour du festival, de voir les artistes se préparer, et de capturer des moments intimes à travers mon objectif. Le public se déchaînait en voyant les artistes qu’ils écoutent au quotidien, ils se ruent à la fin de chaque prestation pour obtenir une photo. Avec gentillesse et bienveillance, Skytobe me demandait de le prendre en photo avec ses fans. Il est tellement bon camarade que durant un moment, j’ai senti qu’il était comme un grand frère, lui qui fait partie de ma playlist Spotify quotidienne. Généreux, après le concert, il nous a invités au restaurant avec quelques-uns de ses fans français, de l’île sœur, qui avaient fait le déplacement pour le rencontrer.
Durant ces 48 heures de folie, avec seulement 3 heures de sommeil par jour, entre l’hôtel, le lieu du concert, les restaurants et les flâneries dans la magnifique ville de Paris, j’ai rencontré des artistes formidables qui savent arrêter le temps, dans le rire et l’échange poussés à leur paroxysme. Dans le monde contemporain où nous vivons, tout va tellement vite, ces moments de simplicité et d’échanges humains n’ont pas de prix. Comment oublier Skytobe, Kevin de son vrai nom, qui imite si bien le protagoniste aventureux et audacieux des Minions !
Artistiquement de Londres.