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Le plus dur reste à faire

Que dire de la performance réalisée par la cycliste Kimberley Lecourt de Billot-Pienaar lors du Giro (Tour d’Italie) qui a pris fin dimanche  dernier? Tout simplement fabuleux en tenant compte qu’elle a surpris plus d’un en remportant la 8e et dernière étape. Une performance historique puisque c’est la première fois qu’une Mauricienne parvient à briller lors d’une compétition tout aussi prestigieuse que la Vuelta (Tour d’Espagne) et le Tour de France.
En damant le pion aux professionnelles, Kimberley Lecourt de Billot-Pienaar a prouvé qu’elle a gagné en maturité et désormais, elle peut entrevoir l’avenir sous un autre angle, notamment à l’approche des Jeux olympiques qui débutent vendredi à Paris. Elle aurait même pu frapper plus fort si elle n’avait pas connu des soucis de santé à l’heure où elle était parvenue jusqu’à la 5e place au général !
Peu importe, Kimberley Lecourt de Billot-Pienaar a su gérer, ce que nous appellerons sa course contre-la-montre. Celle d’avoir atteint, pile-poil, le niveau de performance idéale avant d’aller à Paris. Mieux. La victoire d’étape prouve que son travail, aussi bien que celui de son entraîneur et de son entourage, paie au point où désormais, elle a acquis un niveau de régularité capable de lui propulser à un tout autre niveau auquel, malheureusement, d’autres auront du mal à suivre.
Ainsi, depuis dimanche, nombreux sont ceux qui ont commencé à parler de podium olympique. Toutefois, la cycliste sait, tout comme nous, que le plus dur reste à faire. C’est la raison pour laquelle il est très important de la laisser se concentrer, afin qu’elle arrive à mettre tous les atouts de son côté à Paris. Le podium, il se gagnera à la force de la puissance de ses jambes, mais surtout grâce à son mental d’acier, déjà boosté après sa victoire d’étape en Italie.
Kimberley Lecourt de Billot-Pienaar sait d’ailleurs qu’il faudra avoir les épaules solides et surtout éviter de se mettre trop de pression. Elle sait tout aussi bien que la victoire de dimanche dernier appartient au passé. La montagne à gravir se trouve à Paris et Dieu sait à quel point le sommet sera difficile à atteindre. Le gratin mondial sera au rendez-vous et ne compte nullement faire de cadeau à la Mauricienne.
Ce qui est aussi important de souligner c’est la façon que Kimberley Lecourt de Billot-Pienaar a gravi les échelons. Sa victoire est du reste loin d’être un hasard, mais repose sur un plan de travail bien ficelé, non pas d’un jour, mais à long terme pour culminer aux JO de Paris.
Dans ce contexte, ceux qui croient tout connaître, en définissant les contours de ce qu’ils appellent excellence, devraient se poser cette question. Est-ce que la cycliste aurait pu se trouver dans de telles dispositions si elle était restée à Maurice ? Pas du tout et ce ne sont certainement pas les deux boxeurs, nommément Richarno Colin et Merven Clair, éliminés en phase préliminaire de ces JO, qui nous diront le contraire.
Week-End l’a toujours dit. L’excellence ne peut être atteinte à Maurice. Pour être capable de rivaliser avec les meilleurs mondiaux, il est primordial d’être confronté à plus fort que soit et, qui plus est, sur une base régulière.
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et son ministre des Sports, Stephan Toussaint, ont beau vanté le complexe sportif de Côte d’Or et son High Performance Centre. Mais faut-il se rendre à l’évidence que des solutions miracles n’existent pas sinon dans les rêves.
Faut-il aussi pouvoir compter sur des professionnelles capables d’assurer la première partie du boulot avant de viser plus haut. Ce qui ne semble pas avoir été le cas, car sinon messieurs, ils seraient nombreux ceux qui auraient dû avoir déjà réalisé des performances aussi significatives que celle de la cycliste.
Loin de diminuer le mérite de nos autres représentants, il est un fait qu’ils n’ont pas tous profité des mêmes opportunités. Celle de bénéficier d’une préparation professionnelle de très haut niveau, axée, non seulement sur l’aspect technique, mais aussi des autres éléments reconnus et susceptibles de contribuer à faire briller un sportif au plus haut niveau.
Et ça, malheureusement, le ministre Stephan Toussaint, tout comme le gouvernement, semble avoir toujours beaucoup de mal à le comprendre. Il gagnerait donc très vite à tirer des leçons sur le modèle Kimberley Lecourt de Billot-Pienaar. Si ce n’est pas déjà trop tard en tenant compte de ce que décidera le peuple en se rendant aux urnes d’ici la fin de l’année !

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Jean-Michel Chelvan

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