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Echiquier politique – Ramgoolam : « Les fiançailles précédant le mariage du PMSD avec le MSM »

Le leader du Parti Travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, estime que la nomination d’Adrien Duval comme Speaker représente « les fiançailles qui précèdent le mariage du PMSD avec le MSM ». Il se félicite du départ de Sooroojdev Phokeer mais se demande si « lekip papa-piti inn ramas enn lot lekip papa-piti ». Il a par ailleurs annoncé la reprise d’une série de congrès, débutant au Nord, soit les circonscriptions Nos 5, 6 et 7. Pour sa part, le leader du MMM, Paul Bérenger, a évoqué que l’éventualité de contester l’élection d’Adrien Duval en Cour est à l’étude.

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Commentant l’épisode Sooroojdev Phokeer , le leader de l’alliance PTr-MMM-ND se demande s’il a démissionné de son propre gré ou s’il a été forcé à le faire par Pravind Jugnauth « afin de mettre en application une des conditions imposées par Xavier-Luc Duval, exigeant la nomination de son fils comme Speaker ». Toutefois, il ajoute que « son départ est un bon débarras ». Il a indiqué que Sooroojdev Phokeer a mené « une campagne infecte » contre lui à la circonscription No 10 lors des dernières élections et avait agi comme « principal maestro » lors du dépouillement des bulletins de vote. « Il m’avait empêché de rencontrer le Returning Officer afin de demander un Recount des bulletins »,  ajoute-t-il.
Le leader du PTr a estimé que c’est « en guise de remerciements » que Pravind Jugnauth l’avait nommé aux fonctions de Speaker. « Phokeer a sali le Parlement, qui est le temple de la démocratie, et a empêché les députés de l’opposition de faire leur travail et de poser des questions. Le MSM n’a jamais compris que dans une démocratie, il faut laisser l’opposition opérer », dit-il.
« Pendant cinq ans, Phokeer a agi comme goalkeeper pour Pravind Jugnauth, qui l’a toléré sans jamais le condamner. Aujourd’hui, sans aucun état d’âme, il a donné à Phokeer un carton rouge, pour ne pas dire un coup de pied, possiblement temporaire avec une promesse pour l’avenir », poursuit-il.

Pour Navin Ramgoolam, ce n’est pas l’ancien Speaker qui est important pour Pravind Jugnauth, « mais sa survie ». Par conséquent; il invite les partisans du MSM à ouvrir les yeux et à comprendre que « lorsque le Titanic s’enfonce, chacun essaye de sauver sa propre vie ». Il maintient que durant les prochaines élections générales, « Pravind Jugnauth et ses acolytes seront balayés ».

Revenant sur les circonstances de la rupture de l’alliance par le PMSD, Navin Ramgoolam a réitéré qu’il avait eu raison en avril dernier de dire que Xavier-Luc Duval négociait avec Pravind Jugnauth alors qu’il était en alliance avec le PTr et le MMM. « Le MMM avait tout fait pour soutenir le PMSD. Mais alors qu’il discutait avec le MSM, il voulait continuer à négocier avec nous afin de casser le momentum et de boycotter le meeting du 1er mai. Je l’avais mis devant les faits accomplis concernant ses rencontres avec les dirigeants du MSM, et il n’avait pas pu démentir et avait préféré partir deux semaines avant le 1er mai. Malgré cela, nous avons réuni une foule indéniable », dit-il.

« La nomination d’Adrien Duval représente les fiançailles qui précèdent le mariage entre le PMSD et le MSM. Enn lekip papa-piti finn ramas enn lot likip papa piti », trouve-t-il. Il accuse Xavier-Luc Duval de « manz banann dan de bout » de par son comportement au Parlement.

. Il ajoute : « Son fils est nommé Speaker sur la base d’une motion présentée par le Premier ministre et il s’assoit sur les bancs de l’opposition au Parlement. » Pour lui, Xavier-Luc Duval a choisi de quitter le mouvement du changement « afin d’entrer dans un corbillard ». Il regrette qu’alors que Xavier-Luc Duval avait quitté le gouvernement pour défendre la Constitution et la démocratie, sa première action en retournant dans le gouvernement « est de violer cette même Constitution ».

Navin Ramgoolam a annoncé la reprise de l’organisation d’un congrès pour les circonscriptions Nos 5, 6 et 7 et d’autres rassemblements, notamment à Bambous et Quatre-Bornes. « Ce dont nous avons besoin, ce sont des élections générales et d’un changement radical dans la façon de gouverner le pays », a conclu Navin Ramgoolam.

Richard Duval, Nouveaux Démocrates:
« Les événements de jeudi nous ont donné raison »

Richard Duval, des Nouveaux Démocrates, indique que cela fait trois mois que Véronique Leu-Govind, Kushal Lobine et lui ont quitté le PMSD. « Ce qui s’est passé jeudi au Parlement a démontré clairement pourquoi nous avons quitté ce parti. Beaucoup croyaient que nous bluffions. Les événements nous donnent raison », a-t-il dit. Il a aussi déploré les humiliations subies par le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, qui aurait dû, selon lui, remplacer Sooroojdev Phokeer.

Il a par ailleurs fait état du manque de respect manifesté à son égard en commençant les travaux parlementaires sans lui. Il avance que tout doit être fait pour faire partir ce gouvernement « afin de faire de la baisse du coût de la vie notre cheval de bataille ». Selon lui, « la lutte contre la cherté de la vie est une priorité pour l’alliance PTr-MMM-ND ».

Paul Bérenger, leader du MMM: « Pravind Jugnauth, le plus grand coupable »

Intervenant à son tour, le leader du MMM, Paul Bérenger, a commenté l’épisode du Parlement jeudi. « Il ne faut pas oublier que si Sooroojdev Phokeer s’est permis de commettre toutes ces horreurs, c’est parce que Pravind Jugnauth l’a nommé Speaker. Ses deux complices sont Obeegadoo et Ganoo », dénonce-t-il.

Il a réclamé la réintégration des trois parlementaires suspendus et a demandé que les dispositions des parlementaires de l’opposition dans l’hémicycle soient revues et que le droit d’interpeller le gouvernement sur les administrations régionales soit rétabli.
Paul Bérenger a en outre affirmé n’avoir rien de personnel contre Adrien Duval, mais il a rappelé qu’il y a encore une accusation provisoire contre lui pour conduite en état d’ivresse. Il estime que le gouvernement « a violé la Constitution » et ajoute que « c’est une question que nous aborderons avec nos hommes de loi. Nous verrons si nous serons au Parlement mardi prochain. »

Commentant la situation au sein de l’alliance PTr-MMM-ND, il affirme que les dirigeants des trois partis ont fait « un pas de géant » lors d’une réunion pour se débarrasser des macadams. « Nous accélérons le travail concernant les candidats et le programme. Osman Mahomed et Ajay Guness ont fait beaucoup de travail. Nous reprendrons contact avec nos amis de Resistans ek Alternativ la semaine prochaine. Et les activités seront lancées avec un congrès à Goodlands éventuellement, et à Bambous et Quatre-Bornes », rassure-t-il.
Paul Bérenger a également fait mention d’une communication reçue du président par intérim, Eddy Boissézon, pour annoncer que le mandat de Yusuf Aboobaker, président de l’Electoral Supervisory Commission et de l’Electoral Boundaries Commission, prendra fin le 28 juillet. « C’est une personne qui a une riche expérience électorale. Nous le remercions pour tout ce qu’il a fait et nous regrettons qu’il doive se retirer. Il y a actuellement des consultations en vue de la nomination de son remplaçant. Nous sommes à la veille des élections générales. Il est difficile d’avoir une personne disposant de l’expérience électorale de Yusuf Aboobaker. Nous comptons sur la personne qui prendra la responsabilité de lui succéder. Le pays exige un travail exemplaire de tout le monde à la l’ESC et à EBC », note-t-il.

Il a aussi fait mention de sa rencontre avec le ministre indien des Affaires étrangères. « Je retiens que l’Inde continuera à accorder son soutien à Maurice concernant les Chagos. Il m’a expliqué qu’il a évoqué longuement le dossier des Chagos avec l’actuel ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, alors qu’il était Shadow Foreign Minister. Je l’ai félicité et l’ai remercié. »

« L’Inde nous aide de beaucoup de façons, y compris pour la surveillance de notre zone économique. En ce qui me concerne, Agalega n’est pas une base militaire et l’Inde n’a pas l’intention de le faire. Toutefois, il n’est pas surprenant de voir un avion militaire indien faire escale à Agalega dans le cadre de ses activités de surveillance de la zone économique », trouve-t-il.

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