Joanna Bérenger, MMM : « un projet de loi dangereux »

Joanna Bérenger (MMM) a dénoncé l’absence de consultations sur le Water Resources Bill, surtout que ce projet de loi confère des « pouvoirs étendus » au ministre des Utilités publiques, ce qui, selon elle, peut laisser libre cours aux abus, d’autant que la commission qui sera constituée pour gérer les ressources en eau n’est composée que d’une seule et unique personne.

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Elle déplore que c’est le ministre qui décidera des tarifs, de l’octroi des permis, de la modification des termes et conditions des permis, et qu’il pourra même obliger tout utilisateur à avoir recours à une source alternative, entre autres. « Sans compter qu’il pourra également exempter un utilisateur ou une utilisatrice de permis. Sous le couvert de l’intérêt public, le gouvernement montre qu’il n’a que faire de la perception des abus et de favoritisme, » fait-elle comprendre.

« Les provisions du projet de loi ouvrent la porte aux abus. Au contraire, il faudrait des garde-fous, car les eaux souterraines, les rivières et réservoirs relèvent du domaine public. C’est un projet de loi dangereux. Il concentre trop de pouvoirs entre les mains d’un politique. Il y a de quoi s’inquiéter, surtout quand on connaît la politique revancharde de ce gouvernement », prévient-elle.

Joanna Bérenger estime que c’est dans un souci démocratique que la Rivers and Canals Act de 1863 avait fait provision d’un ordre de la Cour suprême pour pouvoir puiser l’eau des rivières et ruisseaux. « Le judiciaire agit comme un rempart contre les abus. » À l’inverse, a-t-elle souligné, la commission prévue dans le projet de loi pour gérer les ressources en eau n’est composée que d’une seule personne.

Au sujet des barrages, elle revient sut l’importance  l’expertise d’une personne du domaine du génie civil, de la géotechnique, de l’hydraulique ou même de la construction. « Comprenez-vous que nous ne parlons pas ici de barrages construits par des castors ? Nous parlons de structures telles que le Bagatelle Dam ! Une structure qui mettrait des vies en péril si elle devait dysfonctionner ou, pire, céder ! » dit-elle.

Pour Joanna Bérenger, il y a un manque de transparence à plusieurs niveaux dans ce projet de loi. Aussi se dit-elle en faveur de l’élaboration de lignes directrices établissant les critères sur lesquels se basera la décision d’accorder ou pas un permis pour l’utilisation d’eau. De même que les tarifs appliqués devraient également être rendus publics, selon elle.

Concernant les sources alternatives, elle est d’avis que le dessalement ne devrait pas être considéré en priorité, car « le processus coûte très cher et est très polluant ». Elle estime que la réduction de la quantité de “non revenue water” et l’utilisation rationnelle de l’eau devraient être considérées, car ce sont des solutions durables. « Mais pour que le gouvernement puisse prôner une utilisation rationnelle de l’eau, il doit d’abord pouvoir assurer une fourniture efficace de celle-ci ! Il est bon de rappeler que nous avons toujours 1 500 km de tuyaux défectueux qui causent la perte de 60% de l’eau qui sort des réservoirs ! »

Elle a ainsi critiqué la gestion de la CWA et la promesse d’une fourniture d’eau sur une base 24/7 dans la campagne de 2014, jamais concrétisée, dit-elle. « Si les bonnes personnes étaient nommées aux bons endroits, nous ne serions pas dans cette situation aujourd’hui ! Mais non, le MSM préfère mettre des nominés politiques sans aucune expérience », a-t-elle déploré.

Joanna Bérenger a été interrompue à deux reprises vers la fin de son discours par le Speaker alors qu’elle parlait de la CWA. Ce dernier a fini par couper court à son intervention en donnant la parole à la ministre Naveena Ramyad. Comme elle insistait pour poursuivre son discours – elle voulait notamment parler de Rodrigues –, elle a été Named  par le Speaker, avec trois séances de suspension à la clé.

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