D’Jal, l’humoriste marocain, sera présent le 6 juillet à 20h sur la scène du Convention Centre, à Trianon. Et pour ce Week-end du Rire, le célèbre humoriste Elie Semoun sera aussi de la partie le 7 juillet à 16h30 au même endroit. À Anahita, où D’Jal a posé ses valises, il se livre avec cette gentillesse qui le caractérise.
En 2022, l’humoriste marocain D’Jal avait fait honneur aux Mauriciens en présentant son one-man-show non sans avoir taclé avec humour nos politiciens. « Ma meilleure vanne, le Parti Malin. Chez vous, la politique, on dirait des telenovela, Les Feux de l’Amour. Tout le monde se connaît, c’est un cercle médiatique. »
L’île Maurice, D’Jal l’a découverte alors qu’il était en vacances incognito après une tournée à La Réunion. Depuis qu’il a rencontré Moshin Moossa, de Titanium Event, l’humoriste se régale de la scène mauricienne. Il n’a qu’une envie samedi : s’amuser avec le public et le faire participer à son spectacle, En pleine conscience : « J’ai un caractère introverti, respectueux des gens. Je fais ce métier pour être aimé et que les gens m’aiment. Je ne cherche pas à être médiatisé, mais à être un ami sur scène. Je continue à être connu dans le monde, car je suis toujours en connexion avec le public. » Une fois loin de la scène, il dit se couper complètement du monde artistique, ce qui lui permet de garder les pieds sur terre.
D’Jal reconnaît être réceptif aux signes du destin. « J’ai toujours voulu faire ce métier. Mon père était sévère; il parlait beaucoup avec les mains, et moi, avec les mots. Il refusait que je sois artiste, et moi, j’ai eu le bonheur et la chance de travailler avec des gens handicapés. Des malades avec de lourds handicaps qui avaient des projets et ne se posaient pas de questions sur l’avenir. Ils faisaient ce qu’ils voulaient faire, et ce geste m’a bien marqué dans la vie. Cette soif de vivre m’a touché. Je les ai portés et ils ont cru en moi. Un d’entre eux m’a même dit que j’avais du talent et que je devais être sur scène. J’ai fait cette promesse à un ami et j’ai dit que je n’avais pas le droit de passer à côté. »
La première pulsion du cœur
D’jal est catégorique : « On peut réussir et avoir le courage de faire le grand saut dans le vide. » Le message que l’humoriste veut transmettre à son auditoire est qu’on a qu’une vie et qu’il faut aller au bout de ses rêves en sortant de sa zone de confort et en prenant le risque de prendre son destin en main. « J’ai vu des parents quitter un pays, connaître l’exclusion, le racisme, ils ont réussi. Il faut foncer pour ne pas avoir de regrets. » L’artiste est d’avis que l’humour a été pour lui une échappatoire. « Le rire est la première pulsion du cœur, si j’arrive à faire rire les gens, je rentre dans leur cœur et dans la vie. Je suis toujours généreux sur scène. Je voudrais être adopté par les Mauriciens. »
La diaspora mauricienne dans le monde
Parlant de Maurice, D’Jal dira que les gens des îles ont le temps. « D’où cette joie de vivre qu’ils dégagent. » Et la politique ? (éclats de rires…) : « Le paradoxe est quand tu arrives dans un endroit et qu’on te dit de t’adapter. Moi je tacle avec humour les politiciens dont le Parti Malin, c’était ma meilleure vanne lors de mon précédent spectacle à Maurice. C’est un vrai folklore, chez vous, il faut être Mauricien pour comprendre. Cela fait partie de votre culture. »
Ayant voyagé dans plusieurs îles, D’Jal dira que c’est assez particulier comme ressentiment : « J’ai remarqué que le Mauricien rigole intérieurement, c’est plus une forme de pudeur. Mon spectacle du 6 juillet au Trianon Convention Centre, on le vivra à 100 à l’heure, je vais réadapter certains sketches qui sont propres à la France d’aujourd’hui. Le monde est en train de changer ; nous, bientôt on devra repartir chez nous, alors que vous avez une chance incroyable d’être sur une île, mis à part l’inflation. La misère est moins violente dans les îles, il y a cette forme d’autosuffisance. Il faut néanmoins retirer une forme de fierté que votre petite île soit connue mondialement. On parle de la diaspora mauricienne partout dans le monde. Quand vous dansez, vous prenez trop de places (rires…). »
Et quid de ses goûts culinaires mauriciens ? « Le gato piman quand j’en mange, cela siffle chez moi, comme dans une audition de The Voice. » Parlant de la digitalisation, D’Ja, trouve que pour un artiste, il faut tout le temps être présent. « Parfois, il faut savoir se faire oublier, mais ce n’est plus possible de faire des sketches en avance et de les faire tourner en boucle, il faut toujours être en progression. J’ai dû construire le houloucoptère qui m’a rendu célèbre. La scène me permet d’améliorer mes spectacles. Je fais un appel aux Mauriciens pour qu’ils m’adoptent et que je puisse venir rejouer le plus souvent à Maurice. »
À noter que les billets pour le Week-end du Rire avec D’Jal, le samedi 6 juillet, à 20h et Elie Semoun, le dimanche 7 juillet à 16h30, sont en vente sur Ticketclub au 5714-7004 ou Otayo 466-9999.