- Un Postal Officer victime d’un malaise cardiaque
- Des employés dénoncent la surcharge de travail sur les postiers et les guichetiers
Avec un Postal Officer admis dans une clinique suivant des problèmes cardiaques, des employés de Mauritius Post ont tenu à exprimer leur indignation tout en dénonçant leurs conditions de travail. Un Postal Officer, affecté au bureau du tri à la Poste centrale à Port-Louis, a été admis dans une clinique le 17 juin dernier en rentrant chez lui. Luximon Badal, président de l’Union of Post Office Workers (UPOW), affirme le Postal Officer en question faisait déjà face aux conditions difficiles, prévalant au sein de Mauritius Post.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase : des pressions exercées à son encontre de la part d’un Area Manager et d’une cadre de Mauritius Post. Lors d’un incident survenu à la Poste Centrale le lundi 17 juin, ces derniers auraient insulté et menacé le Postal Officer, et auraient fait valoir leurs liens de proximité avec un membre du Board, qui serait aussi un Adviser du ministre responsable de la Poste, Deepak Balgobin.
Le Postal Officer a subi un malaise cardiaque le même jour en rentrant chez lui. Admis dans une clinique des hautes Plaines-Wilhems le même jour, il est resté en observation à l’Intensive Care Unit (ICU) de cette clinique durant trois jours. Il a ensuite consigné une déclaration au poste de police de Vacoas contre l’Area Manager et la dame en question le 24 juin dernier. Il est actuellement chez lui en congé de convalescence, et a demandé son transfert dans un autre bureau de poste.
Luximon Badal précise, pour sa part, que ces deux cadres s’ingéraient dans un service qui ne les concernait pas. Il compte demander à l’inspectorat du ministère du Travail d’ouvrir une enquête sur cet incident.
Un responsable de la communication de Mauritius Post a précisé qu’une enquête interne est en cours sur cet incident, et une fois que les responsabilités de tout un chacun auront été situées, les actions nécessaires seront prises en temps et lieu.
Des conditions de travail qui laissent à désirer
Après cet incident, des Postal Clerks, également membres de l’Union of Post Office Workers, ont tenu à dénoncer dans une déclaration à Le-Mauricien, et sous couvert de l’anonymat, les conditions de travail prévalentes au sein de la Mauritius Post.
Selon eux, la Mauritius Post fait face actuellement à un grave problème de manque de personnel, surtout en ce qui concerne les guichetiers et les facteurs. Ils maintiennent qu’actuellement, le service postal fonctionne à effectif réduit, avec un manque de plus d’une centaine d’employés. En outre, aucune action n’est entreprise par la direction pour remplacer les employés qui préfèrent jeter l’éponge en démissionnant ou qui partent à la retraite.
Toujours selon eux, la Mauritius Post connaît des réorganisations permanentes, ce qui réduit à chaque fois les effectifs, et soumet les employés restants à une surcharge de travail. À titre d’exemple, tout dernièrement, il y a eu l’ouverture d’un nouveau bureau de poste au Tribeca Mall, mais qui n’a pas été précédée par un exercice de recrutement. La direction s’est contentée de réduire le nombre d’employés dans certains bureaux de poste et de les réaffecter au bureau de Tribeca Mall.
Ils ajoutent que suite à un précédent article de Le-Mauricien, la direction de Mauritius Post avait procédé à un recrutement massif d’environ une cinquantaine de Postal Clerks et de facteurs. Cependant, plusieurs de ces recrues, soit une vingtaine, ont déjà démissionné de leur poste au mois de juin pour d’autres jobs en raison de la surcharge de travail. D’autres démissions sont à prévoir. Ce qui fait que la situation est la même qu’auparavant.
Des Postal Clerks avancent que « la majorité des recrues est issue de la circonscription No. 9 (Flacq/Bon-Accueil), soit celle du ministre Balgobin ». D’après eux, il n’y aurait aucun sens de la méritocratie dans le contexte des exercices de recrutement, du moins lorsque ceux-ci se tiennent. « Ce sont uniquement les petits copains ou petites copines des politiciens qui sont casés à ses postes », dénoncent-ils.
Il y a ainsi un excédent de travail sur les employés, ce que nos interlocuteurs n’hésitent pas à qualifier de « conditions de travail insupportables ». Les employés ne peuvent plus obtenir de permissions ou de congés, et sont contraints même parfois de venir travailler les dimanches. « Dans ces conditions, il n’est pas impossible qu’il y ait d’autres cas de burn-out des employés de la poste », dénoncent des Postal Clerks.
Ce qui a des conséquences indésirables sur le bon fonctionnement du service, au détriment des employés comme des clients. Ces derniers doivent ainsi faire la queue pendant plus longtemps, avec les inconvénients que cela comporte, notamment en ce qui concerne les personnes âgées venues prendre leur pension. Ou encore, le courrier accumule du retard. Beaucoup de personnes se sont plaintes de ne pas avoir reçu à temps une facture, une lettre d’embauche de la Public Service Commission (PSC), une citation à comparaître en Cour ou une sommation à s’acquitter d’une amende.
De son côté, la direction de Mauritius Post semble faire la sourde oreille à ces dysfonctionnements, maintiennent des Postal Clerks.