Mères battues — Au collège Lorette de Rose-Hill : Une journée de rencontre prévue le dimanche 23

En marge de la Journée mondiale contre la drogue, observée chaque 26 juin, le groupe SEL (Solidarité, Épanouissement, Libération) de Lakaz A/Groupe A de Cassis organise le dimanche 23 une journée de rencontre, de partage, d’échanges et de dialogue autour des souffrances vécues par les mères des toxicomanes. « Soufrans bann mama batu, se enn soufrans extraordiner ! Se ne pli soufrans, se bann atrosite », résume Cadress Rungen, travailleur social.

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L’initiative de réunir ces mères courage qui se battent au quotidien pour leurs enfants, devenus accros aux produits – du Brown Sugar aux drogues synthétiques, toute une palette de substances addictives et nocives – revient à Pouba Essoo et Marie-Michèle Étienne.
Ces deux activistes étaient aux côtés de Lakaz A le 27 novembre 2009 au jardin de la Compagnie, à Port-Louis, pour rendre hommage à Marie Ange Milazar, travailleuse du sexe qui avait été brutalement assassinée par une bande de jeunes. La victime était à l’époque enceinte de huit mois, et âgée de 42 ans. Elles confient : « Au fur et à mesure que nous rencontrions ces mères et que nous les écoutions, nous avons ressenti leur besoin de crier leurs souffrances. Aussi, nous avons élaboré cette journée d’activités, le dimanche 23 juin, au collège Lorette de Rose-Hill. L’idée est de leur donner une plateforme adéquate pour dire le calvaire qu’elles traversent au quotidien. Que ce soit auprès de leurs enfants toxicomanes, de leurs conjoints/maris, qui ne sont pas toujours disposés à les soutenir et les accompagner, mais davantage les punir et les faire se sentir coupables, et auprès de leurs autres enfants, et le reste de leurs familles. »

Lors de la présentation du projet aux médias, jeudi , au Centre social Marie Reine de la Paix, à Port-Louis, ces mères de toxicomanes ont tenu à relever la récente mesure budgétaire de Rs 5 000 aux femmes battues. « Be nou lerla ? Nous sommes des mamans battues ! Parmi nous, certaines vivent l’enfer au quotidien. Heureusement, nous ne sommes pas toutes logées à la même enseigne, mais certains parents sont battus par leurs enfants toxicomanes… Zis seki viv sa ki coner ! »

Cette activité, a indiqué pour sa part, Cadress Rungen, s’annonce historique. Jusqu’ici, ces mères se sont retrouvées surtout entre elles et les bénévoles et encadreurs de Lakaz A/Groupe A de Cassis. « Mais en effet, il est grand temps que les Mauriciens entendent les voix de ces femmes. Ce qu’elles subissent et comment elles arrivent à remonter la pente est tout simplement salutaire. Chapeau à ces Mauriciennes ! »

Marie Michèle Étienne et Pouba Essoo ont également tenu à « saluer bien bas ces femmes pour leur dignité et leur courage à affronter ces difficultés et ne pas baisser les bras ». Marie Michèle Étienne dira d’ailleurs « mon émerveillement à voir ces Mauriciennes continuer à aimer et se battre pour leurs enfants », en dépit d’autant de difficultés et obstacles qu’elles rencontrent. «  Elles sont tout simplement admirables ! »

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