Demain nous appartient-il vraiment ?

Flagorneur, Renganaden Padayachy, avec son “Demain est à nous” pour son dernier exercice budgétaire. Limite obséquieux. Nombre de mesures prises dans ce budget 2024-25 sont, pour beaucoup d’observateurs, sauf les “chatwas” au service des princes du jour, évidemment insipides, et soulèvent des interrogations.
Par exemple, ce projet d’extraction de sable de nos lagons. Des spécialistes, à l’instar de Vassen Kauppaymuthoo et Adi Teelock, l’ont bien clairement expliqué dans les colonnes de notre confrère Week-End. Cette mesure spécifique relève d’un total illogisme ! Et au Parlement, le député rouge Fabrice David n’a pas manqué d’en rajouter une couche en faisant bien ressortir les répercussions néfastes à court, moyen et long termes d’une telle décision.

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Sur ce chapitre du changement climatique et de la protection de l’environnement, justement, les intentions sont bonnes. Car le gouvernement semble avoir pris la mesure de l’importance d’avoir une politique progressiste de préservation de la nature et de notre biodiversité. En revanche, nombre de mesures préconisées donnent matière à réflexions. Et, comme l’a souligné Adi Teelock, beaucoup relèvent d’effets d’annonces et de répétitions ! Comme les projets de replantation d’arbres en guise de remplacement de ceux abattus cruellement, notamment pour faire place au fabuleux métro qui ne finit pas de susciter les polémiques, entre autres. Victor Hugo disait : « Non, l’avenir n’est à personne. Sire, l’avenir est à Dieu. À chaque fois que l’heure sonne, tout ici bas nous dit adieu. »

Et pendant ce temps-là, ce même gouvernement ne pipe mot face à ces grands groupes du privé qui bétonnent l’île, détruisant faune et flore, privilégiant des jungles urbaines. Ce gros capital qui n’en finit pas d’encourager une consommation excessive matérialiste, poussant le citoyen moyen à vivre au-dessus de ses moyens, et au détriment d’un développement en harmonie avec notre nature luxuriante. Imaginez à quel point notre industrie touristique aurait bénéficié si ces mêmes seigneurs (saigneurs ?) avaient opté pour une modernisation davantage en phase avec l’écosystème mauricien ?

Madagascar et les îles sœurs de notre zone indianocéanique font davantage d’efforts et de progrès en ce sens. Il y a d’ailleurs plusieurs groupes hôteliers, ayant des investissements à Maurice, qui se sont joints à ce type de projets, qui font la part belle à la nature, en la respectant, tout en l’exploitant raisonnablement, en créant de l’emploi également, et en développant l’agriculture en parallèle. Ces projets se consolident graduellement, mais sûrement, offrant de nouvelles avenues, à divers niveaux, et attirant une clientèle internationale élitiste et ciblée. Ne sont-ce pas de belles opportunités pour Maurice ?

Pour en revenir au dernier budget, l’on se demande comment Bobby Hurreeram a trouvé que cet exercice consolidera Pravind Jugnauth comme le père de la modernisation ! Ce sont ses propres mots, tenus au Parlement. Passons sur le manque total d’humilité que de glorifier son Premier ministre déjà, avant même que ne s’achève ce présent mandat, et s’il reviendra aux affaires ou non !

Sur le plan de l’emploi, ce budget n’a rien de concret. Aucun plan d’investissement pour la création d’emplois. Construction et rénovation des hôpitaux, par exemple, oui. Mais pas de recrutement de personnel. L’emploi, par contre, de la main-d’œuvre étrangère est étendue à de nouveaux secteurs. Et que feront les chômeurs locaux ? Trinquer, grâce aux allocations qui avalent nos économies, et devenir les nouveaux esclaves des marchands de drogues ? Raymond Barre, ancien Premier ministre Français et économiste, disait bien : « Un avenir, cela se façonne. Cela se veut. »

L’avenir, c’est aussi cette lutte infatigable que le monde entier doit mener face à l’oppression, partout. En ralliant les partis de l’opposition, soit le Ptr, le MMM, les Nouveaux Démocrates, et les partis au sein de Linion Moris, au MLF (Muvman Liberasyon Fam) et Lalit, le parti de gauche réalise une belle avancée qui permettra à Maurice, en tant qu’État, de faire la différence face au monde. En effet, si Maurice s’aligne sur la position adoptée par l’Afrique du Sud face au génocide perpétré par le régime sioniste d’Israël contre la Palestine, le signal sera très fort et mémorable. Avec ce consensus politique, Pravind Jugnauth gagnerait à aller de l’avant…

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