Des Chagossiens ont été placés dans un abri d’urgence, notamment un centre de loisirs du West Sussex après leur arrivée à Londres munis de leurs passeports britanniques. C’est ce que rapporte la BBC cette semaine, faisant état d’un flux de Chagossiens au Royaume-Uni.
Ce développement intervient après le lancement par Londres du plan de citoyenneté britannique pour les personnes d’origine chagossienne en novembre 2022.
Les autorités britanniques affirment que leurs directives à l’intention des citoyens britanniques chagossiens, s’installant au Royaume-Uni, stipulent qu’ils doivent prendre leurs propres dispositions en matière d’hébergement avant d’entreprendre le déplacement.
Depuis récemment, avec un nombre constant de Chagossiens débarquant à Gatwick, des dizaines d’entre eux sont désormais hébergés par le Crawley Borough Council. Un porte-parole du conseil a déclaré qu’à la suite de l’arrivée de personnes en provenance de Maurice, il avait évalué tout le monde par rapport à ses obligations légales en matière de logement.
« Après l’évaluation, certains se sont vu proposer un hébergement d’urgence. Les autres n’avaient pas droit à un hébergement mais n’avaient nulle part où aller. Nous avons donc dû créer un centre de repos pour les accueillir », fait-on comprendre. Le gouvernement britannique a accordé des passeports britanniques aux Chagossiens pour reconnaître le rôle joué par la Grande-Bretagne dans leur expulsion dans les années 1960 et 1970 afin de permettre la construction d’une base militaire américaine. Et surtout dans une tentative pour déstabiliser Maurice dans sa revendication de souveraineté sur l’archipel des Chagos, reconnue en droit international.
Une des Chagossiennes, faisant partie du groupe hébergé au centre de loisirs du West Sussex, a expliqué à la BBC qu’« à Maurice, c’est très difficile. Il y a une forte inflation. Nous voulons travailler mais il n’y a aucune opportunité pour nous »,
De son côté, Misley Mandarin, du groupe BIOT Citizens, a fait part à la BBC que des familles avec enfants étaient hébergées dans des hôtels et que 52 adultes célibataires se trouvaient au centre de loisirs, chiffre qui est toutefois contesté par le conseil de Crawley. Les arrivants, selon le porte-parole de BIOT Citizens, savaient qu’il y a une crise du logement au Royaume-Uni. « Ce que nous disons, c’est que notre maison n’est pas le Royaume-Uni. Notre maison n’est pas Maurice. Notre maison est utilisée comme la plus grande base militaire du monde occidental », souligne-t-il.
Le gouvernement britannique aurait fait part qu’il travaillait avec les collectivités locales pour les aider à gérer les nouveaux arrivants. Le porte-parole du conseil municipal de Crawley a décrit la situation comme un défi rendu plus difficile par la situation du logement dans la ville. En février, le conseil a été le premier en Angleterre à déclarer une urgence en matière de logement.
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