Jaabir Papauretty (27 ans) est attendu au tribunal de Port-Louis ce lundi, où il doit répondre d’une accusation provisoire sous la Prevention of Terrorism Act (PoTA). Le jeune homme a en effet été retrouvé en possession d’un objet explosif artisanal, affirmant vouloir le faire éclater dans l’enceinte de l’ambassade de France vendredi dernier. Un premier examen de l’objet démontrerait qu’il s’agit d’un assemblage de pétards.
Des résidus ont été retrouvés et prélevés à son domicile, à Vallée-Pitot. Si le principal concerné explique avoir été motivé par la position adoptée par la France sur le conflit en Palestine, les enquêteurs, eux, soupçonnent qu’il s’agirait en réalité d’un problème plus personnel. Le jeune homme avait en effet séjourné en France en 2021 pour y trouver un avenir meilleur, mais son style de vie l’aura poussé à rentrer à Maurice en 2022. Une mésaventure qui, selon la police, lui serait restée au travers de la gorge. Depuis, le jeune homme aurait entamé d’autres démarches pour retourner en France, mais en vain.
La police avait appris vendredi dernier qu’un homme s’était présenté à l’ambassade, à Port-Louis, et qu’il voulait y avoir accès. Les agents de sécurité l’en avaient toutefois empêché, et c’est alors que l’individu avait menacé d’y jeter un engin explosif. Le suspect avait ensuite pris la fuite peu après, laissant au passage tomber son cellulaire dans un caniveau.
L’Information Room de la police avait été alertée et des patrouilles avaient été menées dans les parages à la recherche du suspect. Un premier individu avait été questionné dans la rue, mais il avait été autorisé à partir. Après quoi les policiers avaient croisé le chemin d’un dénommé Jaabir Papauretty rue Desroches, lequel avait été appréhendé.
Le jeune homme avait en effet un comportement suspect et portait un masque médical pour couvrir une partie de son visage. Les policiers en patrouille l’avaient alors interrogé et le suspect avait lancé : « Mo’nn vinn pou eklat lanbasad Defrans avek dinamit ki ena ek mwa. » Et d’ajouter vouloir se venger de la mort des Palestiniens.
La police l’a soumis à une fouille et a découvert un objet explosif, qui a été saisi, de même que la pièce d’identité du suspect, une boîte d’allumettes, son passeport (qui avait déjà expiré), un cellulaire et un couteau. Interrogé sur ces objets, Jaabir Papauretty a répondu : « Mo ti pou servi sa zalimet-la pou alim dinamit pou eklat lanbasad. » Pour ce qui est de l’arme tranchante, il a affirmé que « mo ti pou servi sa kouto-la anka kikenn vinn aret mwa divan lanbasad. »
La police a procédé à la perquisition de deux maisons à Vallée-Pitot, où elle est tombée sur des pétards. Le jeune homme a expliqué qu’il s’agissait de « restes » qu’il n’avait pu assembler. Tous ces objets ont été saisis comme pièces à conviction. Le suspect n’a pas encore donné sa version sur l’affaire.