Le Guide - Législatives 2024

Un « danger derrière la beauté » des aurores boréales: une activité solaire toujours menaçante

Normalement limitées aux latitudes élevées, des aurores boréales et australes ont récemment ébloui un grand nombre de Terriens avec un festival de couleurs dans le ciel nocturne jusqu’au Mexique ou encore le sud de l’Europe et de l’Afrique.

- Publicité -

Mais pour ceux chargés de la protection des installations terrestres vulnérables aux tempêtes solaires, le spectacle était moins séduisant et ses causes toujours menaçantes.

« Nous devons comprendre qu’il y a un danger derrière cette beauté », explique à l’AFP Quentin Verspieren, coordinateur du programme de sécurité spatiale à l’Agence spatiale européenne (ESA).

Même son de cloche chez Mike Bettwy, du Centre américain de prévision de météo de l’espace, plutôt « concentré sur les impacts potentiellement nuisibles » des tempêtes solaires. A l’origine des aurores boréales, elles peuvent aussi griller des réseaux électriques et des satellites ou exposer des astronautes à des radiations dangereuses.

Les aurores boréales apparues les 11 et 12 mai ont été causées par le plus puissant orage géomagnétique depuis les « orages d’Halloween », en octobre 2003, qui avaient provoqué des pannes de courant en Suède et endommagés des réseaux en Afrique du sud.

Cette fois, les dommages ont apparemment été moindres selon M. Bettwy, même s’il faudra quelques semaines ou mois avant que les sociétés de satellite ne révèlent d’éventuels dégâts.

Il y a bien eu quelques récits de tracteurs américains automatisés qui se sont arrêtés quand leur système de guidage par GPS a déraillé.

– « Absolument pas terminé » –

Les orages géomagnétiques surviennent quand des flux de particules chargées électriquement sont expulsés depuis la surface du Soleil et atteignent la magnétosphère, le champ magnétique terrestre.

Ces flux de particules sont particulièrement intenses lors des éjections de masse coronale, des éruptions très fortes survenant à proximité des taches solaires. Comme celle à l’origine des derniers évènements et d’une éruption particulièrement forte mardi dernier.

Avec la rotation du Soleil cette tache se trouve près de la tranche de l’astre, déviant d’autant les flux de particules d’éventuelles éruptions. Mais d’ici environ deux semaines, elle se retrouvera à nouveau face à la Terre.

Et dans l’intervalle une nouvelle tache « est en train d’apparaitre maintenant », et pourrait entrainer « une intense activité dans les prochains jours », dit à l’AFP Alexi Glover, coordinateur de la météo spatiale à l’ESA.

L’activité solaire est « tout sauf terminée », selon cet expert, même s’il est difficile de prévoir la sévérité d’éventuelles éruptions ou si elles provoqueront des aurores boréales.

Les astronomes savent seulement que le Soleil approche un pic d’activité dans son cycle de onze ans. Les risques d’un nouvel orage géomagnétique sont donc au plus haut « entre maintenant et la fin de l’année prochaine », selon M. Bettwy.

– Quelles menaces? –

Les orages géomagnétiques créent une charge électrique qui grille les circuits des satellites et surcharge les réseaux d’électricité. Un phénomène dont l’exemple le plus fameux et le plus puissant à ce jour, l’évènement de Carrington en 1859, a produit des étincelles dans les stations de télégraphie. Avec une puissance telle que certaines ont continué à fonctionner sans connexion au réseau électrique.

Et si un orage géomagnétique d’une telle force survenait à nouveau? La plupart des pays ont durci leurs réseaux d’électricité, de façon à éviter des coupures prolongées comme en Suède en 2003 ou au Canada en 1989.

M. Bettwy n’en recommande pas moins de conserver une trousse de secours pour faire face à une coupure de courant d’un jour ou deux. Avec des provisions d’eau au cas où les usines d’assainissement seraient touchées.

Les astronautes sont particulièrement à risque de doses élevées de radiations, avec la possibilité de s’en protéger dans une zone spéciale de la station spatiale internationale.

Les radiations accompagnant un orage géomagnétique peuvent aussi potentiellement « traverser le fuselage » d’un avion de ligne près du pôle nord, selon M. Bettwy. Les compagnies aériennes modifient parfois les trajets de leurs appareils en cas d’orage extrême.

Plusieurs missions spatiales sont en préparation pour améliorer la météorologie solaire. Et fournir aux responsables sur Terre plus de temps pour se préparer à un évènement sévère.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -