SallyJane Green est entrepreneuse dans la restauration végane et tout ce qui est en lien avec le recyclage. Son objectif est de valoriser les produits usagés en leur donnant une nouvelle vie plus qualitative. L’idée est de récupérer des matériaux dont on ne se sert plus pour créer des objets de qualité supérieure. Car quand on “upcycle”, on “upgrade”.
SallyJane Green est l’aînée d’une famille de trois filles et a étudié au collège London. L’idée d’un métier précis ne taraudait pas son esprit, mais sa passion pour la cuisine a pris le dessus et, sur les conseils de son père, elle a décidé de s’inscrire à l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval. Elle se félicite d’avoir été parmi les premiers inscrits avec pour mentor les chefs Philippe Boucaumont et Nizam Peeroo. Après des stages à l’hôtel Maritim et à Trou-aux-Biches, SallyJane Green décroche un contrat en cuisine à l’hôtel Victoria tout en faisant l’ouverture de l’hôtel Radisson, aujourd’hui connu comme le Méridien.
Les portes de la grande aventure s’ouvrent à elle, lui permettant alors qu’elle était au Radisson de décrocher un poste au Bahreïn pour le compte du Royal Méridien où elle sera pendant deux années consécutives épaulée par le chef Jérôme Caroue. « J’étais la seule fille en cuisine et me faire un nom semblait difficile. Il a fallu un sacré temps d’adaptation, de la persévérance et du soutien de mon père Stevenson dans des moments difficiles pour que j’apprenne à avoir confiance en mon potentiel. Bahreïn a été un tremplin avec cette cohabitation tous azimuts, avec différentes cultures et traditions.»
Remettre les recettes de grand-mère au goût du jour
De retour à Maurice, SallyJane prend de l’emploi chez Pizza Hut et y restera pendant presque quatre ans comme Restaurant Manager à Grand-Baie et de Riche-Terre qu’elle qualifie comme étant « un autre défi ». Elle est ballottée par la suite entre d’autres pays, l’Australie et le Japon avec le Club Med, car entre-temps, elle avait décroché un emploi au Club Med d’Albion.
SallyJane finit par ouvrir son restaurant, mais la construction de la nouvelle gare de Victoria et le Covid viendront bouleverser ses projets, au point où elle a dû fermer son restaurant et prendre de l’emploi pendant quatre ans chez WCL roofing. « Je voulais créer de mes mains, car je suis aussi artiste. J’ai décidé de retrouver mes anciens repères, le recyclage et la cuisine. Préparer un plat, c’est une création, un art. La petite anecdote : je fais goûter mes napolitaines véganes à mes collègues et l’une me dit: “Sally sa napolitenn pa bon sa, li mari bon sa.” Tout cela me réconforte dans ma démarche de la mise en place d’un restaurant végane. J’en fais de même avec le recyclage, je laisse mes produits me parler. Avec l’encouragement de ma petite sœur Elvina, j’ai mis en place mon entreprise Aina Momamalater qui veut dire terre nourricière. »
SallyJane se met ainsi à créer des sacs recyclables, des pochettes, redonnant une seconde vie à des objets dits de récup. Elle travaille sur un nouveau projet de recyclage en ce moment et qui sera commercialisé pour la fête des Mères. Une collection placée sous le nom de Mavata.
Étant végane, elle a décidé de travailler sur son deuxième projet en ouvrant un restaurant végan avec des produits issus de la terre. « Je veux surtout travailler avec des produits bios et des recettes de grand-mère en mettant l’accent sur les fruits et légumes d’antan. Des plats qui nous feront voyager de nouveau dans l’enfance. Je travaille avec d’autres femmes entrepreneurs sur ce concept. »
Pour se différencier des autres entreprises, SallyJane a choisi de mettre en relief des produits qui ne sont pas nuisibles à la terre. « On est tous entrepreneurs mais chacun a sa manière d’évoluer. Moi, je veux surtout redonner à cette terre ses valeurs, le réchauffement climatique nous pousse à changer notre vision de vie, notre mentalité. » Par les mots, SallyJane veut éveiller les consciences sur un autre mode de consommation. Cette gastronomie végétale, elle l’a souhaitée par conviction même si la prise de conscience a été longue et lente.