– Transformation de l’économie et des industries, gain de la productivité dans divers secteurs, boost au GDP Potential et amélioration de la vie au quotidien
Le pays est à l’aube d’une nouvelle ère de transformation et entend embrasser pleinement l’intelligence artificielle (IA). Il est crucial que Maurice et l’Afrique se positionnent rapidement dans ce domaine. L’IA ouvre des opportunités impressionnantes, comme l’a montré l’AI Summit, tenu cette semaine, réunissant des cerveaux locaux et internationaux, ministres, universitaires, CEOs, CIOs, régulateurs, opérateurs, investisseurs, entrepreneurs et Tech Pioneers. Tous ont mis l’accent sur la nécessité de collaborer pour mieux appréhender les opportunités de cette révolution. Pour Maurice, le défi consiste aussi à équiper la jeune génération afin qu’elle maîtrise le codage et puisse optimiser le potentiel de l’IA et éviter ses dérives.
Outre de produire des textes, des images, de la musique, des vidéos et tous types de contenus, l’IA est en passe de transformer le mode de vie, la société et l’économie à une échelle et une vitesse sans précédent. De la reconnaissance faciale aux voitures autonomes, en passant par les diagnostics médicaux, l’IA est déjà omniprésente et promet de transformer le quotidien de manière significative.
Cette technologie est déjà utilisée dans la reconnaissance faciale, que ce soit sur les téléphones, dans les caméras de sécurité ou même dans les applications de divertissement. Les assistants intelligents – tels que Siri, Alexa et Google Assistant – sont également alimentés par l’IA et aident déjà à accomplir des tâches quotidiennes. Les véhicules autonomes sont un exemple incontournable de la puissance de cette technologie. D’ici à quelques années, ils rendront les déplacements plus sûrs, plus efficaces et, surtout, plus pratiques.
L’IA peut aussi analyser des images médicales, telles que les scanners et les IRM, pour détecter des anomalies. Elle peut également aider les médecins à prendre des décisions plus éclairées en matière de traitement. Dans quelques années, elle pourrait même identifier de nouveaux traitements pour des maladies incurables.
Sur le plan économique, l’automatisation des tâches impactera probablement de nombreux emplois. Cependant, elle créera de nouvelles opportunités d’embauche dans des domaines tels que la robotique, la cybersécurité et la gestion des données. L’IA pose aussi des défis éthiques, notamment en matière de confidentialité, de biais algorithmique et de responsabilité. Les États doivent s’assurer qu’elle ne soit pas utilisée à des fins malveillantes, d’où la nécessité de réflexions approfondies sur son utilisation et ses implications.
Vrigesh Futta, directeur du Mauritius Emerging Technologies Council (METC), affirme que l’IA n’est pas juste un outil comme ce que l’humanité a déjà produit. « It possesses the capability not just to execute predefined tasks but to make autonomous decisions and learn from its outcomes », dit-eil. L’IA introduit un spectre de capacités qui ne sont pas statiques. Elle apprend, s’adapte et agit potentiellement avec des intentions dérivées de ses propres expériences traitées.
Il s’agit là d’une transformation importante, et l’idée est de « faire de l’IA non seulement un outil, mais aussi un collaborateur, qui peut initier des actions et influer sur les résultats en fonction de ses interactions et de sa croissance ». Il plaide pour que tous les leaders du monde et les décisionnaires « deeply engage with this technology », et l’intègrent dans leurs plans futurs.
Ambitions sans limites
« Nous sommes à l’aube d’une ère de transformation majeure qui réécrira notre mode de vie », explique Deepak Balgobin, ministre des Tic. Il compare l’IA à une révolution industrielle. L’IA, le Deep Learning, le Prompt Engineering et le Machine Learning seront des pivots pour formater ce qui arrivera dans le futur, dit-il.
« Quand nous serons tous morts, l’IA pourra ajouter USD 4,4 trillions chaque année à l’économie mondiale. Voilà la réalité qui nous attend avec l’unstoppable force of AI, qui n’est pas juste une autre technologie, mais bien plus » , affirme-t-il.
Deepak Balgobin parle d’impacts attendus à travers tous les secteurs économiques et sur le plan de la réflexion stratégique et de l’innovation. Mais la priorité pour le gouvernement demeure de rendre cette technologie accessible à toute la population, de s’assurer qu’elle en bénéficie et qu’elle en fasse une utilisation efficace, le cas échéant « deep fakes are likely to become popular ». Le ministre affirme haut et fort que tout est mis en place pour que le pays ne rate pas cette vague révolutionnaire. « Nos ambitions sont sans limites. Nous voulons positionner Maurice comme leader en Afrique pour les technologies émergentes et montrer au monde nos capacités et notre désir d’innovation », dira-t-il.
Omar Al Olama, ministre d’Etat pour l’Artificial Intelligence, Digital Economy and Remote Work Applications, Director General of the Prime Minister’s Office – Émirats arabes unis, déclare : « ce que nous voyons des ambitions du gouvernement mauricien montre que la nouvelle vague de changement pourrait commencer en Afrique. » Il s’appesantit sur le fait que l’AI soit développée « par nous tous et pour nous tous ».
« We need to move from building a set of large language models to start curating and creating language models that fit for certain industries and geographies, start fine tuning and teaching open-source language models », fait-il ressortir.
Maîtriser le codage
L’IA est pleine de promesses pour le monde. Elle a le potentiel de changer les industries, dynamiser les économies et transformer notre vie quotidienne, comme l’explique Pradeep Roopun, président de la république. Il parle de Major Breakthrough , et l’IA sera un catalyseur de développement pour les prochaines années, dit-il, car elle améliorera la productivité des entreprises, et augmentera le GDP Potential des nations.
Le président Roopun dresse le parallèle avec l’avènement de l’internet dans les années 90’. « We were late to react », dit-il, mais avec l’IA, « tout le monde a réalisé que cela a certes du potentiel, mais aussi que cette technologie doit être réglementée pour éviter les dérives. » Il fait de fait appel au sens de responsabilité de tout un chacun « pour assurer le bien-être des humains, assurer leurs droits fondamentaux et maintenir les valeurs ».
Pradeep Roopun met par ailleurs l’accent sur la nécessité d’adopter la Creative Innovation et l’entrepreneuriat au sein de la population. Il insiste parallèlement sur la formation des jeunes en codage. « Il faut maîtriser le codage, sinon la majorité d’entre eux risquent d’être dépassés par l’IA », conseille-t-il.
Il se dit cependant conscient que le pays devra faire preuve de patience pour disposer de Data Scientists et des compétences voulues pour maîtriser l’IA. « Mais les compétences se trouvent partout notamment au sein de la diaspora », concède-t-il.
Enfin, pour assurer le succès du déploiement de l’IA dans le pays, le président évoque l’importance de « set realistic expectations from the outset, educating non-technical stakeholders, fostering open communication and aligning expectations. »