Pitoyable et répugnant, pour la énième fois, les aboiements intempestifs de Sooroojdev Phokeer mardi dernier. On peut vénérer ou détester Paul Bérenger, mais d’aucuns, ses détracteurs comme ses partisans, le reconnaissent : l’homme mérite le respect. Ne serait-ce pour ses engagements et ses combats, dans les heures de gloire du MMM, parti emblématique dont il est l’un des cofondateurs, tout au moins en tant qu’être humain.
Mais cela, Sooroojdev Phokeer s’en soucie-t-il seulement ? Sinon se serait-il donné dans un tel spectacle pitoyable et dégoûtant, vociférant calomnies et injures à faire pâlir le plus “lagel sal” qui soit ! À chaque fois que Sooroojdev Phokeer dérape ainsi, l’opinion publique se dit qu’il ne pourra pas tomber plus bas. Et pourtant… il semble qu’il n’ait aucune limite !
Le comportement déplorable et infect de celui à qui Pravind Jugnauth a confié le poste important de Speaker de l’Assemblée nationale convient aux membres de la majorité. Nul n’est dupe de cela. Que Pravind Jugnauth ne rappelle jamais à l’ordre son nominé politique hurleur, qui n’a pas été élu, tous les Mauriciens ont bien compris ce petit jeu, et depuis belle lurette d’ailleurs.
Pravind Jugnauth se targue souvent, devant des assistances acquises, d’être un exemple de moralité. D’aucuns s’attendent de lui que, par respect pour le décorum et la décence devant être prônés quand on se trouve dans l’auguste hémicycle, il ne tolère pas ce type d’agissements. Mais qu’attendre d’un chef de gouvernement dont une grande source de délectation était, au sein de cette même Assemblée, le strip-tease des produits pharmaceutiques, soit dit en passant, des possessions personnelles et privées, de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam ? À médiocre, la médiocrité n’est-elle pas… normale ?
Et justement, c’est cette fausse normalité qu’il faut à tout prix combattre, chasser, refuser, tuer et ne jamais cautionner. Dire stop à tout jamais. À force d’avoir imposé leur “new normal”, les princes du jour pourraient bien finir par pourrir nos (très rares) jeunes qui souhaiteraient s’engager en politique !
L’actualité demeure monopolisée depuis dimanche dernier par le départ du PMSD de l’alliance de l’opposition. Les démissions en masse de la basse-cour bleue, qui ont ponctué le retrait de Xavier-Luc Duval de la plateforme rouge-mauve-bleue, durant toute la semaine, sont encore et toujours sources de conversations les plus enflammées. Tant chez les médias que sous les vérandas des boutiques, dans les bus et les salons. C’est dire l’ampleur de l’onde de choc qui a frappé la planète politique…
Qu’est-ce qui a poussé celui qui s’est érigé comme l’un des meilleurs leaders de l’opposition de ces dernières années vers une telle sortie dans une conjoncture aussi cruciale que cette année électorale ? Xavier-Luc Duval a gagné des galons auprès du peuple grâce à un énorme travail abattu pour dénoncer les injustices et contrer des manquements du gouvernement. Au sein de l’Assemblée nationale autant que sur le terrain, il a rapidement gagné un certain charisme auprès d’électeurs de tous âges et communautés. Ce qui lui a conféré, à son parti et lui, une solide crédibilité populaire et l’admiration de nombreux, même des élites. Les rumeurs d’un rapprochement avec le MSM, malgré toutes les différences et prises de position, se concrétiseront-elles ?
L’histoire n’oubliera jamais comment le fils de sir Gaëtan Duval a embarqué son parti à claquer la porte du gouvernement qui dérivait avec un Prosecution Bill aux forts accents autocrates en 2016. Mais ces mêmes pages témoigneront de sa sortie d’une alliance qui se propose de sauver le pays d’un régime puant le népotisme, le favoritisme envers les petits copains/copines et des fraudes en masse… Sans oublier des disparitions tragiques, comme celle de Soopramanien Kistnen, chef agent du MSM, qui demeure toujours sans explication plausible. Cette déchirure aura inévitablement des répercussions et un impact indélébile sur les prochains mois.
La conjoncture actuelle est donc inédite. Pour ceux des électeurs qui clament qu’il faut absolument un renouveau politique, le moment est venu de faire la différence. Ces élections seront définitivement spéciales. Aux citoyens de faire preuve de bonne intelligence et de dire “Stop !” aux clichés et réflexes obsolète !