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Des pratiques abusives à la bonne gouvernance à Air Mauritius : Avec la suspension d’Anba Manikham, l’espoir d’une nouvelle ère renaît

Dans sa quête pour s’imposer chez MK, Charles Cartier marque une première charge décisive vis-à-vis de Ken Arian, de plus en plus isolé

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L’arrivée d’un nouveau CEO aux commandes d’Air Mauritius (MK) il y a un mois avait laissé jusqu’ici un goût de déjà vu avec des changements cosmétiques pour la galerie et la poursuite sans crainte de la mainmise d’une clique sur le fonctionnement de la compagnie Air Mauritius. Depuis quelques semaines, les langues commencent à se délier sur les pratiques abusives de certains potentats au sein de la compagnie à travers une mainmise sur le département des ressources humaines qui est devenu le centre névralgique d’une politique de petits copains/copines et de coquins. Dans sa dernière édition, Week-End laissait entendre le cri du cœur découragé d’employés qui, un temps rassurés par l’arrivée du nouveau CEO, avaient fini par baisser le bras et se dire que « Cartier continue à protéger les protégés d’Arian ». Toujours est-il qu’au final, Charles Cartier a fini par réagir et a frappé fort en plein dans le nid des abeilles en mettant sur la touche l’une des pièces maitresses de la politique clanique au sein de MK, Anba Manikham, qui avait jusque-là les faveurs et la couverture de Ken Arian, le CEO d’Airports Holdings du temps où il régnait sur le board d’Air Mauritius.

Le département des ressources humaines est rapidement apparu comme un point névralgique de la controverse. Des allégations de favoritisme, de harcèlement et de passe-droits ont circulé, alimentant les mécontentements au sein du personnel. Anba Maniknam, longtemps considéré comme un pilier de ce système, a été suspendu de ses fonctions suite à des accusations de harcèlement et de favoritisme émanant de ses collègues. Senior Manager du département Ground Services Worldwide, sa suspension a jeté une lumière crue sur les pratiques condamnables au cœur de la gestion des ressources humaines au sein de MK, mettant en évidence des inquiétudes concernant l’équité et la justice dans le traitement des employés. Cette décision intervient dans un contexte de changement de leadership, où le nouveau CEO, Charles Cartier, tenterait d’instaurer une culture organisationnelle plus transparente et respectueuse de la bonne gouvernance

Pratiques controversées
Depuis son arrivée, on le disait déterminé à prendre des mesures drastiques pour remédier aux problèmes de gouvernance interne. Mais rien de tangible jusqu’ici. Il a rapidement identifié Anba Manikham comme l’une des figures clés liées aux pratiques controversées au sein de la compagnie. Connu pour être proche de Ken Arian, CEO d’Airport Holdings Ltd, l’ex-steward Anba Manikhan a vu son influence décliner avec le changement dans la hiérarchie à MK et la démission de son mentor, Ken Arian, du conseil d’administration d’Air Mauritius. En l’affectant à Londres pour superviser un avion en wet lease, probablement négocié avec Laurent Recoura, le management a ouvert la voie à une atmosphère moins tendue et à la possibilité pour les employés de dénoncer les agissements problématiques d’Anba Manikham.

Cette suspension d’un haut cadre qui régnait comme chef de clan souligne l’engagement de la nouvelle direction à prendre des mesures rapides et décisives pour répondre aux préoccupations du personnel et promouvoir un environnement de travail plus équitable et professionnel.

Amba Manikham, initialement membre du personnel navigant commercial, a réussi à gravir les échelons pour devenir le manager des services en vol chez Air Mauritius (MK). Au fil des ans, il a habilement utilisé sa position de syndicaliste pour promouvoir sa propre carrière. Progressivement, il est devenu une figure incontournable des opérations de la compagnie aérienne, jouant un rôle crucial dans divers aspects de son fonctionnement. Ainsi, avec l’arrivée de Ken Arian à la tête de la holding, Amba Manikham a vu son statut renforcé, devenant presque le chef incontesté et la figure dominante des opérations et du personnel chez MK. Sa forte influence et son autorité ont même conduit certains à le considérer comme une figure redoutée, voire intimidante, au sein de l’entreprise.

Cette suspension de cette figure redoutée représente un tournant significatif dans la quête pour une réforme en profondeur de la culture organisationnelle de MK. Alors que les détails entourant les accusations de harcèlement restent flous, cette décision envoie un message clair selon lequel les pratiques non éthiques ne seront pas tolérées. La volonté de nouvelles mesures audacieuses pour restaurer la confiance au sein de MK pourrait signaler un nouveau chapitre pour la compagnie aérienne nationale, axé sur la responsabilité et l’intégrité.

Connexions politiques
Et il ne faut s’y tromper, car cette première suspension ne serait que le début d’une vaste campagne de nettoyage des cabines au sein d’Air Mauritius, surtout la classe affaire qu’une clique s’était appropriée. Le fait qu’un proche de Ken Arian ait été touché est un signe clair que ce CEO d’Airport Holdings Ltd a perdu la haute main sur Air Mauritius et que ses soutiens et courtisans sont en train de voler en éclats, d’autant que le directeur démissionnaire de MK avec le changement de management est de plus en plus isolé. L’arrivée comme porte-parole d’Atma Bumma au sein du management de MK n’est pas un cadeau pour Arian vu ses connexions politiques.

La suspension de Manikham est considérée comme le début du démantèlement de ce qui était perçu comme un noyau dur de praticiens douteux au sein de MK. À ses côtés, d’autres figures importantes telles que Laurent Recoura et Jean Bernard Sadien sont dans le collimateur de cette vague de changements. Pour restaurer un climat de sérénité au sein du personnel d’Air Mauritius (MK), des mesures décisives sont en passe d’être prises
Ainsi, Laurent Recoura, autrefois considéré comme un candidat potentiel au poste de CEO, a vu ses ambitions éclipsées, alors que la nouvelle direction s’engageait à instaurer une nouvelle ère de responsabilité et de transparence. Il fait aujourd’hui profile bas et évite ses visites au 19e étage où trônait Ken Arian. Quant à Jean Bernard Sadien, le HR Manager de MK, il a été mis sous pression pour son rôle dans l’exécution des politiques de gestion des ressources humaines controversées mises en place sous l’ancienne direction. Pour sa défense, il implore n’avoir fait qu’appliquer les directives de ses supérieurs.
La méfiance envers JB Sadien  est palpable tant chez le personnel que de la direction. Des rumeurs circulent même selon lesquelles il pourrait perdre sa position de premier plan dans la gestion des ressources humaines au sein de la compagnie. Il se murmure déjà que son remplaçant aurait été identifié, ce qui souligne l’incertitude quant à son avenir au sein de MK.

Enfin, l’avenir de Ken Arian devient de plus en plus bouché avec ces derniers développements. Ainsi, plusieurs décisions récentes ont été prises sans la consultation préalable ou l’approbation de Ken Arian, ce qui semble indiquer un shift du pouvoir au sein de l’entreprise. Par ailleurs, la rénovation du bureau de Ken Arian aurait été interrompue par Airport Holdings Ltd (AHL), avec les fonds prévus pour le projet redirigé vers la rénovation de la cafétéria du personnel de MK. De plus, une décision qui aurait contrarié Ken Arian est le refus de transférer le personnel de MK du 18e étage à Ébène. Initialement, Ken Arian avait prévu de déplacer tout le personnel financier de MK à Ébène, ce qui aurait concerné environ une centaine de personnes.

Autant dire que si Charles cartier a marqué des points au niveau du personnel d’Air Mauritius avec ce premier move parlant, mais le personnel s’attend qu’il fasse le grand nettoyage au plus vite afin de permettre à Air Mauritius de redevenir cette compagnie aérienne respectée !

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