À une poignée de jours d’un 1er mai ultra-décisif, pour cause d’échéance électorale, l’opposition parlementaire ne vogue pas sur des eaux tranquilles. Loin de là ! Les turbulences entre les trois partenaires tiennent en haleine une population qui en a marre d’un gouvernement qui n’en fait qu’à sa tête, mené par un chef qui prône davantage une ligne autocratique que démocratique (c’est le rapport international V-Dem et d’autres instances qui le soutiennent), qui fait des largesses en puisant dans les caisses populaires, aveuglant une partie de la population tout en appauvrissant d’autres ! Autant de dérives enregistrées ces derniers mois, sans compter les scandales précédents, durant les confinements par exemple.
Quand il n’est pas occupé à couvrir les frasques de certains de ses ministres, Pravind Jugnauth est retenu par ses innombrables cérémonies « koup riban » ! Tandis que les prix, au bazar, au supermarché, à la pompe et à la pharmacie, partout donc, ne cessent de prendre l’ascenseur, rendant une population encore plus fragile et vulnérable.
L’augmentation des crimes et des délits en témoigne.
Sur une telle toile de fond, avec une partielle déterminante, provoquée par la démission de l’ancien ministre Vikram Hurdoyal, qui a précipité le calendrier électoral, voilà qu’au lieu de se concentrer sur ce qui constitue l’unique priorité pour le citoyen lambda, soit l’intérêt supérieur du pays, l’opposition parlementaire se retrouve dans une drôle de situation, faisant craindre le pire pour leur unité déjà précaire. Aux yeux des observateurs de la chose politique autant que du simple électeur, l’alliance Ptr/MMM/PMSD devrait être occupée ces jours-ci à présenter un programme solide de développement, un plan de redressement du pays, un projet concret favorisant la justice sociale. D’aucuns s’attendaient à ce qu’ils soient concentrés à présenter un solide “front bench” constitué de jeunes capables et compétents, qui auront à coeur de remettre notre pays sur les rails. Au lieu de cela, une énième bataille de répartition des tickets est venue semer la zizanie ! Ce qui ne manque évidemment pas de faire bien marrer Pravind Jugnauth et son clan, on le devine bien !
La tenue d’une conférence de presse des Mauves ce samedi, dans le sillage du Bureau politique d’hier, jettera probablement plus de lumière sur l’évolution de la situation. Ou l’inverse. Car ces derniers jours, tout et son contraire semblent possibles. L’ensemble de la population scrute minutieusement chaque geste, décrypte et interprète chaque parole des trois leaders de l’alliance de l’opposition. Les dés seront-ils jetés sous peu ? Y aura-t-il rupture ? Les rumeurs enflent depuis plusieurs jours à cet effet. Ou peut-on encore s’attendre à un ultime sursaut fédérateur autour de l’importance capitale qu’est l’intérêt supérieur de notre pays ?
Dès sa constitution, la plateforme réunissant ces trois partis classiques du paysage politique local n’a pas fait l’unanimité. Des alliés naturels ? Il faudra repasser. Un manque de cohésion sincère et de communion naturelle a cruellement marqué cette alliance, traitée de « disparate » par les détracteurs orange. Et pas plus tard que le 12 mars dernier, le body language des trois leaders n’entretenait qu’une maigre illusion… Déjà.
« Hoping against hope » ? Ces derniers jours et les événements qui se sont succédé ont brouillé toutes les pistes. Malgré un Navin Ramgoolam qui s’est voulu rassurant post-réunion des trois leaders en début de semaine, martelant sans grande conviction : « Nou priorite, se fer sa gouvernma-la ale. »
Et pendant ce temps-là, la situation du Law and Order ne fait que se détériorer. Les crimes crapuleux et odieux allongent une liste déjà lourde. Des familles entières sont brisées, cassées à jamais. Dernier cas en date : le meurtre de Virginie L’Eveillé en pleine rue à Résidence Vallijee, cette semaine. Où est la police du CP Dip ? Est-elle davantage occupée à dénicher mille et une failles pour envenimer la bataille inutile et purement politique contre le bureau du DPP Rashid Ahmine qu’à protéger le peuple ? Faut-il rappeler que c’est cela leur mission première ?
Nos politiques ne sont-ils donc plus intéressés à sauver le pays ? Et l’on s’étonnera d’un nouveau brain drain et de l’exode de compatriotes efficaces et qualifiés !