Affaire alléguée d’emploi fictif et falsification de documents : Yogida Sawmynaden évite le contre-interrogatoire, ce qui met fin au procès

Son avocat, Me Gulbul, met en avant le droit constitutionnel de son client à cet effet

Les hommes de loi de Simla Kistnen regrettent de n’avoir pas eu la possibilité de contre-interroger à charge l’ex-ministre, accusé de falsification de documents et qui, selon eux, “en la circonstance, fait preuve de peu d’aplomb pour quelqu’un qui affirme son innocence”

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Suite à la valse de témoins de la défense, provenant pour la plupart d’institutions étatiques, allant dans le sens du cas de l’ex-ministre Yogida Sawmynaden, son équipe de défense a pris une décision stratégique de ne pas le faire témoigner à la barre. Confirmée par Me Raouf Gulbul, l’avocat de l’accusé, lors d’un point de presse après la fin des auditions de témoins, cette décision met en lumière le droit constitutionnel du prévenu de maintenir le silence. Mais cette posture donne un goût d’inachevé à ce procès où l’accusé esquive le contre-interrogatoire de ses accusateurs. À noter que la victime présumée, Simla Kistnen est, elle, courageusement allée au charbon, où elle a dû concéder une erreur dans son témoignage d’origine lorsqu’elle a fait référence à son mari vivant, alors qu’il avait, en fait, déjà été assassiné, une aubaine pour la défense qui a brandi la carte du faux témoignage.

Lors d’une déclaration à la presse après la séance, Me Gulbul a expliqué que « C’est un droit absolu sous la Constitution pour un prévenu de conserver le silence et de ne pas venir témoigner à la barre.” Un droit, certes, mais cette approche défensive prémunit surtout l’accusé de répondre à des questions-clés dans cette affaire hautement médiatisée où la stratégie de défense repose sur le choix délibéré de ne pas soumettre Yogida Sawmynaden à un contre-interrogatoire de la part de la poursuite.
L’absence de témoignage direct de Yogida Sawmynaden à la barre laisse un manque dans le récit de l’affaire, mais elle est conforme à la stratégie de défense visant à minimiser les risques pour leur client. Cette décision soulève des questions sur les implications pour l’issue du procès, alors que la prochaine audience sera consacrée aux plaidoiries des hommes de loi engagés dans cette affaire.

Pendant ce temps, les auditions de témoins ont pris fin vendredi, avec trois témoins appelés par la défense, dont une Principal Court Officer et un cadre de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC). Ces témoins ont présenté des documents juridiques pertinents à l’affaire, notamment des chèques émis par Yogida Sawmynaden  entre 2015 et 2018 et une plaint with summons déposée par Simla Kistnen réclamant une indemnisation de Rs 50 millions à l’ex-ministre pour le préjudice qu’elle dit avoir subi après que celui-ci ait affirmé l’avait nommée, selon elle, à son insu, comme son Constituency Clerk.
Alors que l’affaire aborde sa phase finale, l’attention se tourne désormais vers les arguments des avocats de chacune des parties, alors que Yogida Sawmynaden continue de plaider non coupable face à deux accusations formelles liées à la falsification de documents.

Lundi dernier, le procès de l’ex-ministre du Commerce avait été marqué par des témoignages cruciaux présentés en Cour intermédiaire, apportant un éclairage significatif sur les allégations d’emploi fictif impliquant Simla Kistnen en tant que Constituency clerk à Quartier-Militaire/Moka (No 8). Le cœur de cette séance a été marqué par les déclarations de l’ancienne clerk de l’Assemblée nationale, Bibi Safeena Lotun, ainsi que celles du cadre de la Finance Section de l’Assemblée nationale, Prakash Chandra Bissessur.

Neelavadi Ramasamy, Assistant Manager (Financial Operations) au ministère du Commerce, a présenté en Cour le formulaire de déclaration de Constituency clerk daté du 28 janvier 2020, où Yogida Sawmynaden avait désigné Simla Kistnen comme sa Constituency clerk. Ce document, accompagné d’une photocopie de la carte d’identité de Simla Kistnen, avait été transmis au clerk de l’Assemblée nationale, comme l’a confirmé Bibi Safeena Lotun dans son témoignage.

Cette dernière a expliqué le processus de nomination des Constituency clerks, notant que pour les ministres, le secrétariat de l’Assemblée nationale transmet un Departmental warrant au ministère concerné, incluant la paie du Constituency clerk dans le pay packet du ministre.

Prakash Chandra Bissessur a corroboré ces faits en confirmant l’envoi d’un Departmental warrant au ministère du Commerce en janvier 2020 pour le paiement de l’allocation de Constituency clerk. Cependant, il n’a pas été notifié de l’embauche d’un nouveau Constituency clerk par Sawmynaden après août 2020, ce qui suggère que les paiements mensuels potentiels à Simla Kistnen ont été stoppés après cette date.
Pour rappel, la veuve de Soopramanen Kistnen, assassiné, a affirmé n’avoir jamais reçu le moindre paiement de la part du ministre, ce qui pour elle prouve qu’elle  n’était pas le Constituency clerk, alors que Yogida Sawmynaden affirmait avoir remis l’argent à son mari à cet effet. Ce dernier ne pourra ni confirmer ni infirmer cette affirmation.

La magistrate Anusha Rawoah a fixé la prochaine séance pour le jeudi 28 mars, alors que Yogida Sawmynaden continue de plaider non-coupable face aux accusations de falsification de documents et d’utilisation de documents falsifiés, soulignant ainsi l’importance cruciale des plaidoiries à venir pour faire pencher le jugement dans un sens ou dans l’autre.

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