Yaadav Damree est âgé de 26 ans. Il a été admis au barreau en janvier 2023 et est le premier membre élu du conseil du village de Laventure. Il est engagé dans le social.
Qui est Yaadav Damree ?
J’habite Laventure. J’ai été admis au barreau en janvier 2023. Je suis le premier membre élu du conseil du village suite au scrutin de 2020. Je fais du bénévolat depuis mes études universitaires au niveau de diverses organisations. J’ai participé à quelques projets communautaires concrets depuis 2018.
Quels types de projets ?
Des projets liés à l’environnement et à la lutte contre la drogue
Vous parlez de la drogue. Le ministère de la Santé a revu son protocole en ce qui concerne la distribution de la méthadone. Ce médicament de substitution est accessible à tous ceux qui ont une dépendance à la drogue dure et qui ont atteint 15 ans. Votre point de vue…
Depuis ces dix ou quinze dernières années, la société a connu une prolifération de problèmes sociaux, principalement concernant la drogue qui a pris une ampleur considérable. J’ai malheureusement constaté que les adolescents sont tentés d’en consommer et de participer à des transactions qui y sont liées.
Depuis ces dernières années, de plus en plus d’enfants et d’adolescents sont victimes de la drogue. En tant qu’avocat, je suis bien conscient du nombre d’affaires de drogue portées devant les tribunaux. Et étant quelqu’un de très engagé auprès du public dans ma vie quotidienne et en tant que conseiller du village, je constate que les enfants et les adolescents sont aussi engagés dans le trafic de drogue.
Malheureusement, la drogue est également présente dans les collèges. Il est très important de souligner que la lutte contre la drogue ne repose pas uniquement sur le gouvernement ou uniquement sur les parents, mais sur la société out entière. Beaucoup d’entre nous sont souvent tentés de dire que la raison en est la pression.
Cependant, ce n’est pas une raison valable, et encore plus, cela n’a aucun sens. Nous devons nous demander d’où proviennent les drogues, établir les connexions et solliciter la collaboration du public. En ce qui concerne les jeunes, je pense que le gouvernement doit cibler le système éducatif pour élaborer des stratégies, aborder le problème de manière constructive et veiller que les adolescents soient bien entourés. Dès leur plus jeune âge, les enfants et les adolescents devraient être informés des problèmes liés aux drogues et être informés de toutes les conséquences.
Et les rapports sur la drogue ont-ils apporté un éclairage sur cette question ?
Ils ont apporté un éclairage significatif sur cette question. Les autorités doivent continuer à mettre en œuvre les recommandations et agir en conséquence, sans aucune préférence. C’est pourquoi un plan de travail, aux côtés de divers ministères, ciblant principalement les jeunes, doit être établi.
Quel est votre avis sur les conflits qui surviennent au niveau des autorités locales, notamment au conseil de district de Flacq ?
Cela montre clairement qu’il existe un problème au niveau de l’administration. Probablement, les décisions qui sont prises ne sont pas efficaces ou dans l’intérêt de la région concernée. Tout récemment, les conseillers du district de Flacq ont exprimé leur opinion sur le fonctionnement du conseil. Il est très important qu’un conseil de district veille que les services et les installations fournis par lui soient accessibles sans aucune difficulté et équitablement répartis.
En outre, nous devons nous assurer que les ressources sont utilisées de manière efficiente et efficace pour répondre au mieux aux besoins de la communauté locale, et garantir davantage la transparence et la responsabilité dans la prise de décisions. Il doit y avoir une utilisation et une gestion prudentes des ressources locales et ressources communautaires.
Cependant, souvent, une faible majorité de conseillers prend des décisions sans assurer tout ce qui précède. De nombreux villages ne sont pas en mesure de disposer de ressources et ce sont les conseillers de district qui sont blâmés bien qu’ils ne soient pas partie prenante de certaines décisions importantes. Il est important d’avoir une équipe prête à travailler dans la transparence.
En tant que conseiller, j’ai remarqué que tous les services fournis à tous les villages depuis le début de l’année 2024 sont satisfaisants. Il n’est pas très facile de répondre aux besoins du public. Il est également important de souligner qu’il n’y a pas que le développement des infrastructures qui compte. Il faut aussi s’assurer que les services sont à la hauteur. Je suis d’avis que le ministre des Collectivités locales doit être aux côtés du Premier ministre pour rencontrer les conseillers de tous les villages. Les autorités compétentes doivent tenir compte de leurs opinions.
Selon vous, les jeunes sont-ils suffisamment motivés pour faire du travail social ?
À mon avis, les jeunes sont de moins en moins engagés dans la société et font moins du social. S’intéresser à la politique, pour moi, ne signifie pas seulement être impliqué dans un parti politique spécifique, descendre dans la rue pour organiser des manifestations ou se présenter comme candidat à l’élection.
Il faut faire quoi précisément ?
Mais il s’agit d’être politiquement conscient de l’évolution continue de notre société et du fonctionnement de notre État. Malheureusement, les critiques sur les maux sociaux peuvent être vues partout sur les réseaux sociaux. Les jeunes sont pour la plupart déconnectés de la réalité. Les esprits corrompus sont la source de la plupart des problèmes à Maurice
Il est grand temps que la jeune génération soit informée de tous les problèmes qui se posent dans le monde, dans notre société, qu’elle connaisse au moins ceux qui gouvernent. Les jeunes doivent donc faire de leur mieux pour participer activement au bon fonctionnement de notre société, empêcher que des actes répréhensibles ne se produisent envers les citoyens de Maurice et faire entendre leur voix. C’est pourquoi je considère que l’engagement citoyen est d’une grande importance à Maurice.
Votre point de vue sur le système éducatif à Maurice…
Le système éducatif dont nous disposons, semble-t-il, ne forme qu’un petit nombre d’intellectuels. Le pays a besoin de personnes ayant des compétences dans divers domaines. Les jeunes doivent avoir la possibilité d’exploiter leurs compétences. Par exemple, de nos jours, il est très difficile de trouver un plombier ou un électricien.
Nous devons également promouvoir le sport, la musique et d’autres formes d’activités à l’école et ne pas se concentrer uniquement sur la réussite scolaire. Le système devrait être celui où un élève est en mesure d’acquérir des connaissances spécifiques, développer des capacités physiques, des valeurs et le sens de l’entrepreneuriat.
Êtes-vous intéressé à faire de la politique. Pourquoi ?
Puisque nous vivons dans un État démocratique, nous devons savoir ce qui se passe dans notre société. Tout ce qui se passe dans tous les secteurs est évidemment lié à la politique. Cela n’a donc aucun sens de ne pas s’y intéresser. Il est important de connaître tous les problèmes qui se produisent dans la société, tous les facteurs qui régissent l’Etat. Il est plus important encore de savoir pour qui voter à la tête du pays. Se rendre aux urnes, ce n’est pas seulement faire preuve de patriotisme, mais faire de notre mieux pour améliorer notre société.
Vous voulez dire que l’engagement des citoyens est important pour l’avancement d’une société…
L’engagement des citoyens est important car il s’agit d’accroître la diversité d’expériences, de perspectives dans notre société. Toutes nos vies sont liées à la prise de décision politique. C’est pourquoi je demande et exhorte chaque jeune citoyen à s’engager et à contribuer à la transformation de la société.
Propos recueillis par Jocelyn Rose