Dans les années soixante, le poète Louis Aragon a écrit que l’avenir de l’homme, c’est la femme. En réalité, elle n’a jamais cessé d’en être le présent.
Entre Ève et Lilith – la compagne parfaite et la redoutable tentatrice – la femme a de tout temps fasciné l’homme, ne serait-ce que par ses multiples facettes. Souvent incomprise, ou plutôt irrésistiblement mystérieuse, on l’a dit « compliquée » alors qu’elle est, en fait, délicieusement complexe.
Si l’on a longtemps voulu l’enfermer dans le rôle d’épouse et de mère, la femme moderne explose aujourd’hui dans une diversité de formes, de rôles et d’identités. Elle n’a que faire des standards uniques et des stéréotypes. Elle s’éduque, se cultive, s’exprime et se réalise.
Un siècle de luttes et de revendications a permis aux femmes de s’émanciper. De la ménagère aux fourneaux à la pin-up hypersexualisée, de l’ouvrière à la femme d’affaires ambitieuse, de la suffragette en bas de laine à la Femen aux seins nus, l’histoire de la révolution féminine a de quoi donner le vertige. Bien que, dans certaines parties du monde, la lutte pour s’affranchir des préjugés et des coutumes régressives continue, la femme du présent se veut libre.
Cela dit, cette liberté a un coût, car elle a fait naître chez la plupart des femmes une foule de désirs, d’exigences et de responsabilités, qui se contredisent souvent. Être à la fois l’amante capable de satisfaire son homme, la femme d’intérieur qui tient une maison impeccable, la mère dévouée qui prend soin de ses enfants, une partenaire financière dans le ménage, une collaboratrice qui se donne à fond au travail, une référence dans son cercle social… C’est éreintant ! Trop souvent, cette accumulation de rôles fait craquer la ravissante façade qu’une femme met un grand soin à entretenir.
Face à ce débordement, de plus en plus de femmes sont tentées par une nouvelle tendance : celle d’un retour à l’essentiel. En rejoignant le mouvement No make-up, par exemple, certaines ont choisi de se libérer des diktats esthétiques et de s’assumer au naturel. La prochaine décennie sera donc peut-être celle de la femme authentique, à la recherche de simplicité et d’équilibre. Il convient donc de faire des choix, de désencombrer son quotidien et de revenir à ce simple constat : être une femme, c’est avant tout être un présent. Un présent pour soi, un présent pour l’autre, un présent pour l’humanité.