Dans un revirement choquant, le conseil d’administration d’Air Mauritius a annoncé, vendredi, la fin du contrat de son Chief Executive Officer (CEO), Kresimir Kucko, dans le cadre d’un accord de compromis mutuel. Cette décision, effective depuis la fin de février, soulève des questions persistantes quant au manque de transparence de la compagnie aérienne nationale.
L’affaire a éclaté en septembre 2023 lorsque le CEO Kresimir Kucko et le Chief Financial Officer (CFO) Jean Laval Ah Chip ont été suspendus après une réunion d’urgence. Cette mesure avait été prise dans le contexte d’une enquête lancée suite à des informations troublantes portées à l’attention du conseil d’administration, démontrant une atteinte à l’engagement initial envers la transparence et l’intégrité au plus haut échelon de la compagnie. Il était reproché aux deux cadres supérieurs de la compagnie d’avoir bénéficié d’avantages sous forme d’hébergement à hauts frais, éventuellement financé par des partenaires d’affaires. Nul ne sait si cette accusation a pu être étayée au vu de l’accord surprise passée entre MK et l’ex-CEO et même si la compagnie a agi sur la base du rapport confié à Price Waterhouse Coopers.
Engagement initial bafoué
Pendant la période de suspension, des intérimaires avaient été nommés pour assurer les rôles clés dans l’entreprise, en attendant les conclusions de l’enquête confiée à la compagnie comptable Price Waterhouse Coopers. En effet, pendant la période de suspension, le capitaine Alain Leung Hing Wah a assumé le rôle d’Accountable Manager, Laurent Recoura en tant qu’Officer in Charge, et Shivaji Gunnesh temporairement comme Financial Officer. La direction disait, alors, agir dans l’intérêt de la transparence et de l’équité dans cette situation délicate. Le communiqué récent d’Air Mauritius est en contradiction flagrante avec l’engagement initial de faire toute la lumière sur l’affaire, car il ne mentionne pas les conclusions de l’enquête, laissant le public dans l’obscurité quant à la validité des allégations.
Le manque d’information sur le sort réservé au Chief Financial Officer (CFO) soulève des inquiétudes supplémentaires, laissant la situation dans une incertitude inacceptable. De plus, aucune mention n’est faite quant à la possibilité d’une Golden Handshake accompagnant le départ du CEO déchu, laissant le public dans l’ignorance totale des termes de l’accord de compromis.
La guerre de succession
a déjà démarré
Air Mauritius, désormais une filiale d’Airports Holding Ltd, dirigée par Raouf Gulbul en tant que président et Ken Arian en tant que CEO, doit répondre aux attentes du public en divulguant la nature des accords conclus entre la compagnie et son ancien CEO. Laurent Recoura, actuellement en suppléance, a exprimé des ambitions pour le poste, mais d’autres noms connus commencent à circuler pour cette position clé à la compgnie aérienne.
Le voile d’opacité sur cette affaire jette une nouvelle ombre troublante sur le secteur de l’aviation à Maurice, mettant en évidence la nécessité urgente pour les autorités compétentes d’exiger des réponses claires et transparentes de la part d’Air Mauritius, mais aussi de sa compagnie mère Airports Holding Ltd.