Notre interviewé de ce dimanche est Patrick Assirvaden, président du PTr, que nous avons rencontré hier, dans le cadre des 88 ans du Labour, célébrés le 23 février. Sans ambages, il revient sur le combat des rouges et surtout sur la tenue des élections générales prochainement. Les partielles, c’est du bluff, dit-il, présageant les générales pour dans six moins au maximum. Sans langue de bois, il évoque les sacrifices qu’il faudra faire parmi les partis de l’alliance, dont le but est de débarrasser le pays du MSM de Pravind Jugnauth.
Vendredi dernier, le Parti Travailliste a fêté ses 88 ans. Pour l’occasion, en tant que président du parti, quel message adressez-vous à vos partisans ?
Il y a 88 ans, un 23 février 1936, le PTr a pris naissance avec pour mission de sauver les travailleurs écrasés par un système oppressif. 88 ans de cela, nous avons marqué l’histoire du pays. Le PTr a contribué à de nombreux développements significatifs. Et 88 ans après, le combat a toujours sa raison d’être. Il est de nature différente certes. Il y a d’autres thèmes, d’autres défis, mais le combat reste d’actualité. Notre rôle en 2024 — après que nous ayons donné l’indépendance, l’éducation gratuite, le transport gratuit, la dignité à la femme, à la jeunesse, aux Mauriciens leur son ensemble… — 88 ans après, c’est que nous devons libérer le pays de ces personnes qui pensent qu’elles possèdent Maurice, qu’elles en sont les propriétaires.
Certes, il y avait le cyclone Eleanor, mais il n’y avait pas grand-chose de préparé par rapport à cet anniversaire. Cela fait-il honneur au parti fondé par Maurice Curé et les autres tribuns ? Comment expliquez-vous ce manque de punch, surtout dans une année électorale ? Est-ce financier ou stratégique ?
Ce n’est pas une question d’ordre financier. Bien sûr, les contraintes financières sont présentes, d’autant que tous nos comptes bancaires sont gelés par le régime MSM. Et effectivement, nous sommes dans une année électorale. Nous avions prévu plusieurs événements, y compris un rassemblement pour la Journée internationale de la femme, hier, samedi, à Port-Louis. Nous avons prévu le meeting du 1er mai à Port-Louis toujours et pour lequel nous nous organisons. Nous avons effectué une série de congrès et de meeting depuis un certain temps dans différentes régions. C’était voulu que nous fassions quelque chose de simple et de marquer l’événement par notre traditionnel dépôt de gerbes. Mais il s’avère qu’il y a une concentration de l’épidémie de dengue à Port-Louis. Nou bizin get ousi l’intérêt et la sécurité des Mauriciens en général. Ce n’est pas une question de faire de la politique sur des cadavres ou faire politique, faire tam-tam, simplement pour marquer le coup. Le PTr, le MMM et le PMSD, valeur du jour, en ce qui concerne les événements et autres congrès, etc., nous n’avons rien à nous prouver. Nous devons nous structurer, préparer notre programme électoral en temps et lieu. C’était prévu, mais le cyclone est venu gâcher nos plans.
À la moindre contrariété météorologique ou autre empêchement indépendants de votre volonté, le premier réflexe est d’annuler l’événement, que ce soit pour le PTr ou l’alliance PTr-MMM-PMSD ?
C’est trop facile de dire cela après que le cyclone n’a pas fait de gros dégâts. À notre place, vous aussi vous auriez réagi pareil. Il faut prendre des précautions nécessaires pour ne pas prendre de risques. Le gouvernement, d’ailleurs, à travers le ministère de l’Éducation, a fermé les écoles et les enfants sont restés trois jours à la maison alors qu’il y avait du soleil. Le gouvernement a décidé de donner un congé à la population alors que à classe III ce n’était pas vraiment ça. Nous nous fions à ce que nous dit la météo et à partir de là, comme des dirigeants responsables, c’est notre devoir de faire passer la sécurité avant tout. Les occasions ne manqueront pas pour d’autres événements. Il y a le 12-Mars qui arrive, il y a le 1er-Mai. Ce n’est pas comme si l’alliance PTr-MMM-PMSD a à se prouver quelque chose en organisant coûte que coûte un événement simplement pour marquer des points…
Comment se porte justement l’alliance de l’opposition ?
L’alliance se porte bien. Les trois leaders s’entendent très bien. Nou pe gagn zafer avec trois leaders ki mature. Trois personnes qui ont un vécu dans la politique. Deux anciens Premiers ministres, un ancien vice-Premier ministre, Deputy Prime Minister, ministre des Finances… Ajouté à cela, il y a une équipe de lieutenants autour d’eux qui sont aussi exigeants en ce qui concerne le programme électoral que nous allons présenter, en ce qui concerne nos engagements fermes pour une réforme en profondeur dans le pays, en ce qui concerne les changements que nous voulons amener dans le pays, les ruptures… L’alliance se porte bien, que ce soit entre les dirigeants, les leaders et les lieutenants et aussi la base. Nous avons organisé plusieurs événements ensemble et cela a été un succès.
Comment l’alliance PTr-MMM-PMSD gère-t-elle les attentes et les intérêts de chaque parti au sein de l’alliance ? Est-ce toujours le grand amour, car si l’on ressent un certain respect mutuel, on ne sent pas encore cette union qui ralliera la majorité des Mauriciens derrière vous ?
Je le redis : Ramgoolam-Bérenger-Duval portent de lourdes responsabilités sur leurs épaules. Tout comme les lieutenants de ces partis. Notre objectif est de débarrasser ce pays du MSM. Ce que le MSM est en train de faire à ce pays depuis quelques années empire depuis 10 ans. Ni le PTr, ni le MMM, ni le PMSD ne peut être égoïste dans cette alliance. Parce que l’enjeu est trop grand. En face de nous il y a le money politics, le népotisme, on se sert des institutions. Il y a un Premier ministre qui se bat pour la survie de son empire. Nous ne pouvons pas être égoïstes. C’est pour cette raison qu’il faudra des sacrifices de part et d’autre. Pour le pays. L’alliance se porte bien, nous avons une belle équipe qui travaille sur le programme gouvernemental sous la présidence de Xavier Duval. Nous avons une équipe de campagne du PTr, du MMM et du PMSD qui s’active et coordonne les choses. Nous fonçons droit vers les élections générales. Il y a aura un arrêt, et cet arrêt ce sera le 1er mai. Pour moi, le 1er-Mai sera une primaire comme cela se fait à l’étranger. Après la primaire, ceux qui sont on the fence — les observateurs, les partisans, les politiciens — vont rallier la locomotive.
Pensez-vous que le pays et la population sont prêts pour des élections générales ? Pourquoi ?
Long overdue. La population est fed up. Pas dan bazar, pas kot kwafer, pas dan sipermarse, pas kot ou anvi, demande : popilasion inn plin. Depuis l’indépendance, nous avons aujourd’hui un taux record de jeunes qui émigrent vers le Canada et l’Australie. C’est un brain drain de tous nos intellectuels, de gens dont nous avons besoin dans tous les secteurs qui s’en vont. Aujourd’hui, les parents déplorent qu’ils doivent être bien avec untel ou untel, ou porter du orange pour que leurs enfants puissent obtenir un emploi, que ce soit à Air Mauritius ou autre institution. Aujourd’hui, une livre de piment coûte Rs 800 ! Qu’a-t-on fait pour qu’on obtienne notre autosuffisance alimentaire ? Aujourd’hui, à travers notre système d’éducation, 7 000-8 000 enfants se retrouvent sur le pavé, car n’ayant pas obtenu 5 Credits pour le SC… Avec tout cela, la population ne serait pas prête pour les élections générales ? Ce ne sont que quelques exemples. Plus récemment, l’affaire Hurdoyal. Citez-moi un pays où le Premier ministre et son ministre de l’Agro-Industrie concluent un pacte pour garder le silence ? Même Poutine n’agit pas ainsi.
Restons sur les élections. Le pays, la population sont prêts. Mais votre alliance est-elle prête pour ces élections ? Qu’elles soient partielles et générales ?
Nous sommes prêts. Nou abitie dir kan met dat maryaz ki latent maryaz drese. Nou pas dres latent maryaz kan ou pa ankor konn dat maryaz. Mais nous avons une équipe qui travaille sur notre programme. Nous avons une équipe qui regarde la liste de candidats. Nous avons une équipe qui prépare la logistique sur le terrain. Je ne vais pas tout dévoiler, mais bien sûr que nous sommes prêts. On se présente comme l’alternative et l’alternance à Pravind Jugnauth. Si nous disons cela, c’est parce que Navin Ramgoolam a besoin, à partir de maintenant, de se mettre dans la peau du Premier ministre et prendre de la hauteur et du recul par rapport à des dirty politics qu’on tente de faire contre lui : zet labou, sali dimounn, planting… Nous avons vu ce qu’ils ont fait avec plusieurs personnes. Nos leaders doivent prendre du recul par rapport aux événements et avec lucidité venir dire que pour reprendre cette île Maurice, il y a beaucoup de changements, beaucoup d’engagements formels que nous devons prendre dès à présent. Nous avons la responsabilité au sein de l’alliance PTr-MMM-PMSD d’apporter des changements en profondeur et améliorer la vie des gens. Non pas venir offrir un Côte d’Or qui dort la plus tard du temps. Non pas offrir un métro qui pourrit la vie. Pe donn popilasion enn gran pon Rs1, 5 miliard, me antretan lasiet zanfan vid. Antretan, zanfan ek 4 credit pa pe kapav pourswiv zot skolarite. Antretan ladrog pe fer ravaz dan pei.
Avec un programme seulement, peut-on contrer la machinerie gouvernementale ?
Nous n’avons pas la prétention de rivaliser avec le MSM en termes de moyens financiers. Cependant, lorsque la volonté du peuple est claire, aucune machinerie gouvernementale ne peut empêcher le changement. Fer seki ou kontan, ou pa pou kapav bare. C’est comme dans un couple : quand l’amour n’y est plus, quand la confiance est finie, quand ça ne marche plus, quand la chaleur est partie… ou amenn roz ki ou le, kado ki ou le, diaman ki ou le, desirir-la li la. Il y a la une déchirure entre le MSM et le peuple. C’est visible, c’est tangible. Il y a une déchirure entre Pravind Jugnauth et la population. Ou kapav anbet enn dimounn enn fwa, de fwa, dis fwa, me ou pa kapav touletan anbet dimounn. Tous ces scandales qu’il y a eu et qu’il y a interpellent. La corruption aujourd’hui dans Maurice est partout. Et Pravind Jugnauth ne pourra pas faire autrement. La corruption sera le thème de la prochaine campagne électorale.
Donc, même sans moyens vous êtes parés ?
Plus que jamais. Aujourd’hui, l’appât de Pravind Jugnauth ce sont les retraités. Mais la première erreur qu’il a faite et cela peut être fatale pour lui, c’est de différencier entre les retraités : une catégorie entre 60-74 ans et une autre de 75 à monter. Soit on est retraité soit on ne l’est pas. Tous les retraités méritent d’avoir une augmentation. Au supermarché celui qui a 65 ans paye ses consommations au même prix que celui qui a 75 ans. Raison pour laquelle nous disons que nous allons réaligner la pension sur un pied d’égalité pour tout le monde. Et la pension de vieillesse ne baissera pas. O-kontrer, kot kapav ogmante, done, nou pou donn ankor. Car notre priorité est de relancer le pouvoir d’achat. Et pas que pour les retraités. Pour ceux qui ne travaillent pas, les jeunes… Le MSM a beaucoup de milliards mais nous avons la population et sa sincérité. Nous avons les convictions et la force intérieure. En 2014, on avait la MBC, mais quand le vent du changement soufle, dimounn-la anvi respire. Les premiers jours de la victoire du PTr-MMM-PMSD, bizin permet ki popilasion respire.
Pour vous, il n’y aura pas de partielles donc ?
Nous ne croyons pas du tout qu’il y aura une partielle. Dépenser Rs 40M dans une partielle pour nommer un député pour deux trois mois, au risque que l’Assemblée soit en congé ? Faire élire un député pour qu’il aille se rasseoir en congé pour ensuite dissoudre le Parlement ? C’est du bluff. E nou pa pou rant dan so bluff. Je refuse aussi les débats dessus. Ce serait d’une certaine manière de croire ne serait-ce qu’une seconde ce que dit Pravind Jugnauth. Nous allons vers les générales directement. Cela dit, pour qu’on en soit là, c’est parce que Pravind Jugnauth est coincé. Li pa ti atann ki Vikram Hurdoyal pou prezant so demision kouma depite. Il savait qu’il allait le revoquer, mais il pensait que le monsieur serait resté tranquille, comme ont fait Collendavelloo, Sawmynaden, Daliah. Mais Hurdoyal a fait autrement.
Justement, que pensez-vous de cette révocation ministérielle, puis la démission de Vikram Hurdoyal de l’Assemblée nationale ? Comment interprétez-vous la réaction du Premier ministre Pravind Jugnauth face à cette situation ?
De par la loi, le Premier ministre n’a pas le choix. Pravind Jugnauth pou bizin aret dir ki ena letan pou eleksion, etc. Li kontan anim lagalri, cela lui donne peut-être un petit air intelligent… Mais la loi est claire, il ne peut faire les élections l’année prochaine. Ce serait du n’importe quoi. Il se retrouve dans une situation où il est coincé. Soit. Laissez-moi commenter cette révocation : un Premier ministre qui révoque un ministre alors qu’il est à l’étranger et qui reçoit ce ministre le lendemain et ils font un deal : to pa dir narye, mo pa dir narye ? Dans quel pays voit-on cela ? Nous devons savoir, et pas que moi ou vous, mais les tax payers, ce qui est reproché à Hurdoyal. Pourquoi a-t-il été révoqué dans l’urgence, sans attendre qu’il rentre à Maurice ? Est-ce ce scandale de singes-macaques avec Rs 4-5 milliards qui est au centre de cette révocation ? Est-ce que le ministre personnellement a “fané” en ce qui concerne les contrats de pomme de terre/oignons ? Est-ce que le ministre a été infidèle à Pravind Jugnauth ou aurait fait, comme ils prétendent, quelque chose par rapport au PTr ? Pravind Jugnauth pense-t-il que c’est cela la stature, le rôle d’un Premier ministre de tom enn deal ek so minis ki linn revoke ? Même Poutine n’agit pas ainsi. Un ministre est redevable envers le Parlement et le Premier ministre, mais un Premier ministre est redevable envers le peuple. Il lui doit des explications. Eski si li koze, Hurdoyal koze, toulede maye ? Pour moi, les deux portent la responsabilité de nous dire la vérité. Mais c’est sûr que l’affaire de Hurdoyal va jouer un rôle déterminant dans les circonscriptions Nos 9 et 10.
Venons-en à des sujets d’intérêt plus personnel pour vous. Vous avez exprimé des inquiétudes quant à la transition énergétique. Quels sont les principaux obstacles selon vous et comment peuvent-ils être surmontés ?
Je ne peux pas commencer ce chapitre sans vous dire que Lesjongard c’est une catastrophe. Je pensais qu’on ne pouvait avoir fait pire que Collendavelloo, mais Lesjongard c’est une catastrophe. L’inquiétude que j’avais il y a 3-4 ans s’est avérée. Je ne suis pas content parce que j’avais raison. Je ne suis pas en train de tap tanbour, tir petar. Mais si vous allez voir mes questions parlementaires, vous verrez. J’étais inquiet et le ministre Lesjongard était rassurant et disait que je faisais de la démagogie… Il disait que de ne pas m’en faire pour les 60% d’énergies renouvelables, et qu’on est sur la bonne route. Mais force est de constater que de 2020 à 2024, li pe vinn le ministre de zéro mégawatt. Il n’a rien fait sur la ligne, lui personnellement. Et de par sa manière de faire, nous allons rater cette transition. Il a d’ailleurs concédé que nous allons lentement, malheureusement, et nous n’allons pas atteindre ce target de 60% en 2030. Il ne sera pas là alors. Je ne sais pas moi non plus où je serai, mais ceux qui seront là verront. Tout cela, parce qu’en 2015, en raison de leur politique de vengeance, ils ont mis à pied le projet MID de Joël de Rosnay. Aujourd’hui on paye les pots cassés. Il y a aussi Corexsolar. C’est la première compagnie qui deal avec le CEB qui a obtenu une PPA avec un IPP du CEB, et qui a pu se permettre de changer son site à trois reprises. Quel type de PPA a-t-on signé et qu’on peut amender trois fois ? Si on peut changer de site, cela signifie que cela peut avoir un impact sur le prix. Si le prix n’a pas augmenté, avec le nouveau site, le prix aurait pu baisser. Corexsolar est un scandale qui va toujours coller à Joe Lesjongard et Pravind Jugnauth.
Vous avez évoqué des problèmes au sein du CEB. Quelles solutions proposez-vous pour surmonter les défis actuels du CEB ? Comment le gouvernement pourrait-il améliorer la sécurité d’approvisionnement énergétique dans le pays ?
Ce n’est pas difficile. On peut copier ce qui se fait à La Réunion, qui a les mêmes caractéristiques que Maurice, si ce n’est un peu plus de chutes. Il aurait fallu des incitations fiscales pour encourager les gens à installer des photovoltaïques et faire des choses pour l’efficience énergétique. Il y a tellement de choses qu’on peut faire. Il faudrait une conscientisation dans les écoles, les collèges parmi la population pour la maîtrise de la demande et l’efficacité énergétique.
Il y a un autre dossier que vous semblez bien maîtriser, celui de la Silver Bank. Qu’est-ce qui se cache derrière ?
Navin Ramgoolam en a parlé l’autre jour. Vous savez qu’il y a des gens à Maurice, des corps paraétatiques qui ont mis l’argent là-bas ? La municipalité de Curepipe y a son argent. On parle de plus de Rs 800M. La Silver Bank, c’est une banque dont les propriétaires sont wanted dans certains pays. En tant que responsable de la Banque de Maurice, du ministère des Finances, vous ne savez pas ce qui se passe ailleurs dans le monde ? Vous donnez un permis sans due diligence, sans savoir d’où sort le propriétaire ? La banque est sous ordre d’un administrateur, M. Gokhool, qui a fini Air Mauritius, ki’nn vann avion an pies detase. Azordi pe aste avion avek sez kase. Aujourd’hui, on se retrouve avec une banque sous administration. Et on ne sait pas l’étendue de cette fraude, de ce scandale. Nou pou ariv enn 2e BAI ou Bramer Bank. Je ne veux pas être méchant, mais quand vous mettez un Harvesh Seegoolam à la tête de la BoM, qui était une catastrophe à la FSC…
Notre secteur bancaire est ébranlé par cette affaire. Padayachy, Pravind Jugnauth et Seegoolam devront répondre. La Silver Bank c’est un hot potato pour le gouvernement et on ne peut pas dire que c’est de la faute de Ramgoolam ou de Bérenger. Zot ena lar pou met tou lor ledo lezot ! Kouma ena enn problem dan Moris, Ramgoolam. Hurdoyal revoke ? Parti travayis sa ! Ou kapav rev ou adverser enn kou, pa kapav tou kou Pravind Jugnauth reve, li trouv Ramgoolam mem ! Savedir Ramgoolam enn veritab danze pou li. Lorsqu’il dit que la presse c’est son adversaire, il bluffe. Lapres pa donn li kosmar, Ramgoolam ki donn li kosmar. S’il arrive à éliminer Ramgoolam de l’échiquier, physiquement, ou autre, Pravind Jugnauth sait que le chemin est ouvert. Ni Bodha, ni Bhadain, ni Valayden, personne ne pourra l’arrêter. Ramgoolam a la responsabilité de prendre de la hauteur. Il y aura une campagne de zet labou, on va parler de sa vie privée, vous verrez l’intelligence artificielle… Au sein du PTr, on est conscient de cela, mais Ramgoolam a mûri avec l’âge, avec son vécu, avec le Covid, l’homme est déterminé. Il est venu avec le PTr pour libérer le pays sans prétention. Bien sûr, d’autres leaders vont émerger, mais seulement à six mois des élections, je suis convaincu que la population va se regrouper derrière nous. L’alliance n’a pas droit à l’erreur.
Vous avez demandé à l’alliance extraparlementaire de se rallier derrière vous. Quels seraient les avantages…
Nous avons tous le regard dans la même direction. On peut avoir des divergences d’opinions dans la façon de faire les choses, au niveau de la personnalité, etc., mais nous avons un même objectif. Mon appel c’est que personne ne doit se tromper d’adversaire. L’idée de se rallier derrière le PTr, c’est pour amener un changement. Pa pe koz tiket ! On parle de se rallier idéologiquement derrière le PTr.
En parlant de tickets, comment faire pour les élections pour établir cette liste de candidats ?… Vous êtes prêts à faire des sacrifices ?
L’idéal c’est de mettre 60 candidats chacun, mais nous avons décidé de nous regrouper en face d’un gouvernement qui a les moyens, qui utilise les institutions et qui a toutes les armes. Certains camarades devront accepter les sacrifices. Il faudra faire la part des choses. L’idée c’est de remettre le PTr au pouvoir, et cela depasse Ramgoolam, Assirvaden, Boolell ou Shakeel Mohamed ! C’est le PTr avec sa philosophie, ses 88 ans d’histoire. C’est un autre oxygène que vous allez vivre. Je sais qu’il y aura des déçus, mais je suis sûr que les fidèles à notre combat comprendront qu’on a un nombre limité.
Et s’agissant de la répartition des tickets entre les trois partis ?
Dans cette alliance, nou pa kapav egois. Nou bizin get lafors de sakenn. Je fais confiance à nos camarades du MMM et du PMSD. Ce sont des patriotes et des démocrates. Le danger qui nous guette est trop grand.
Il y a aussi ces groupuscules dans le gouvernement qui essaient de faire une coalition… Qu’en pensez-vous ?
On parle de Collendavelloo, Ganoo et Obeegadoo, et pas Ramano. Curieusement, aujourd’hui, après cinq ans, ils veulent se regrouper. Les MMM sont mieux placés pour parler de tout cela. Mais je constate que ces trois-là sont des complices de tout ce qui s’est passe dans le pays. Ils sont complices de tout le népotisme, la corruption, malversation, et ils vont venir présenter la nouvelle virginité des militants ? Ils sont mal placés pour incarner l’idéal militant.
Pourquoi selon vous se regroupent-ils après cinq ans ?
Parce que Pravind Jugnauth a dit qu’il n’allait donner que trois tickets, un a chacun. Il n’y a pas d’autre raison pour qu’ils puissent marchander.
Patrick Assirvaden, où serez-vous candidat pour les prochaines élections ?
J’ai été élu deux fois au Numéro 15. En 2010 et en 2019, avec une parenthèse à Quatre-Bornes en 2014. Je pense que si mon parti a besoin de moi ici, je serai candidat ici.
Vous avez la garantie d’avoir un ticket ?
Mo pa bizin garanti. Mo sinpleman lavwa du PTr. J’ai fait du PTr ma priorité depuis 2014. Mo finn divan dan tou konba au détriment de ma santé. Dans la vie, il n’y a pas de garantie. Même Navin Ramgoolam, on ne sait pas où il sera candidat. Mais logiquement, pour moi, je serai au N°15.
Le mot de la fin ?
J’espère que la prochaine interview, pour le 89e anniversaire du PTr, le pays aura recommencé à respirer et qu’on a aura commencé à discuter sur comment faire avancer le pays.