Le para-athlétisme mauricien vise un podium aux Jeux paralympiques d’août-septembre à Paris en France. Et c’est légitime compte tenu de tous les efforts et investissements déployés au cours de ces dernières années. Pour l’heure d’ailleurs, quatre qualifiés postulent pour cet exploit que seul le boxeur Bruno Julie a réussi aux Jeux olympiques de 2008 en Chine où il avait ramené la médaille de bronze.
De ces quatre — tous du groupe entraîné par Jean-Marie Bhugeerathee! — c’est fort logiquement Noemi Alphonse (handicap physique) qui possède la meilleure chance de podium. Elle a d’ailleurs été vice-championne du monde ratant d’un rien le titre au 100m, l’année dernière à Paris. Elle s’est encore signalée avec de nouveaux records d’Afrique aux compétitions qui se déroulent actuellement aux Émirats Arabes Unis.
Noemi Alphonse a prouvé qu’elle fait désormais partie de l’élite mondiale et il va sans dire que, dans sept mois, elle sera redoutée par ses pairs sur la piste du stade de France. Reste qu’il faudra aussi faire attention à cette autre fusée: Yovanni Philippe. Oui, celui-là même qui avait fait l’objet de tristes commentaires sur un réseau social en raison de ses dreadlocks en dépit du fait d’avoir fait honneur à la République de Maurice à ces mêmes Mondiaux !
Il semblerait malheureusement que, plusieurs mois après, ce qui est reproché à certains ne l’est forcément pas à d’autres. Ceux qui ont carte blanche pour sévir en toute impunité dans cette île Maurice dite moderne, voire avant-gardiste, mais qui finalement cultive toujours l’art du rétrograde. Là où le “sakenn so bann” divise plus que jamais une nation qui peine à être arc-en-ciel, avec la complicité de certains politiciens avides du pouvoir absolu !
Ce qui n’est heureusement pas le cas de nos athlètes, à commencer par Yovanni Philippe. Malgré son handicap intellectuel, il a, en tant que patriote, pour objectif de faire briller le quadricolore à l’étranger. Et pourquoi pas aux Jeux de Paris justement ? Du reste, le potentiel et le style, il les a déjà, et il l’a prouvé lors de ces Mondiaux en décrochant la médaille de bronze au 400m.
Yovanni Philippe fait donc désormais partie des athlètes capables de réaliser un exploit à Paris. Lui qui était, il y a quatre ans un parfait inconnu, mais qui, grâce au flair de l’entraîneur Guillano Ameer, a été mis en lumière, avant de rejoindre Jean-Marie Bhugeerathee. Depuis, il n’a cessé de progresser. La preuve: il avait battu le record de ces Mondiaux au 400m (47”38) en s’offrant, qui plus est, le record du Brésilien Daniel Tavares. Même si ce dernier avait ensuite repris son dû en finale.
Yovanni Philippe a ainsi prouvé qu’on peut rêver à force de travail. Contrairement à d’autres qui croient que tout leur est permis, comme cet entraîneur qui voulait, selon Jean-Marie Malepa, président du Mauritius Paralympics Committee (MPC), faire le déplacement aux Émirats Arabes Unis, alors qu’il n’avait aucun athlète au sein de cette sélection !
À ce monsieur nous dirons: commencez d’abord par faire vos preuves avant de vouloir à tout prix prendre l’avion. C’est en raison justement de ce genre d’attitude, véritable obsession d’un certain nombre de dirigeants, que le sport se retrouve aujourd’hui en mauvaise posture.
Au même titre, déplorons-nous une fois encore, la démarche de ce Elite Strength & Conditioning Specialist du High Performance Center (HPC) de Côte d’Or. Ce monsieur a écrit à l’organisateur dans le but de se renseigner sur une accréditation en dépit de la posture déjà affichée par le MPC sur ce dossier ! Non seulement, il n’avait pas le droit de le faire, mais il a également terni l’image du MPC en pondant une inexactitude, a déploré Jean-Marie Malepa.
Ce qui est certain, c’est que ce genre d’attitude n’a pas sa place dans le sport. Aussi, ne dit-on pas: à chacun son métier et les vaches seront bien gardées ! Il est donc très important et grand temps que certains au HPC apprennent à respecter les paramètres et restent surtout concentrés sur les réels objectifs de ce centre.
Car jusqu’à présent, les résultats sont loin de jouer en sa faveur depuis son lancement il y a deux ans. Que ces messieurs se posent d’ailleurs cette question: comment expliquer que Maurice n’a pas fait mieux que 91 médailles d’or aux Jeux des Iles de l’année dernière, pourtant de niveau régional ? Combien sont-ils les athlètes qui ont validé leurs billets aux Jeux olympiques à avoir profité des facilités et de l’expertise de ce centre ?
Aussi, que certains ne s’aventurent pas à s’approprier la « paternité » des performances de nos handisportifs. Eux qui, précisons-le, ont galéré pendant des années pour exister. Cela, grâce à un staff technique dévoué et compétent, du Magic Parasport Club, du MPC nouvelle version et de quelques mécènes du secteur privé. N’oublions pas non plus la contribution d’Horizon Paris 2024 — aujourd’hui HOPE —, une antenne du ministère des Sports, mais qui s’est souvent heurté à une poignée de récalcitrants au sein même de ce ministère.
Désormais, certains gagneraient à arrêter de tourner autour du pot, car il y a beaucoup mieux à faire. Et dans le cas où ces messieurs n’arrivent toujours pas à comprendre leurs priorités et responsabilités, alors qu’ils n’hésitent pas à faire de la place !
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