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Hippisme – saison 2024 : système d’arrosage automatique pour une saison chaotique?

Tout un travail de fouille effectué à la corde de la grande piste

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La People’s Turf PLC a semble-t-il, donné un coup d’accélérateur aux travaux qu’elle a commencé depuis plus d’une semaine pour l’installation d’un système d’arrosage automatique de la grande piste du Champ de Mars. L’excavateur est effectivement passé à la vitesse supérieure, rasant complètement le gazon à la corde pour fouiller des tranchées, afin de placer des tuyaux d’arrosage. La Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complexe Limited qui supposément s’occupe de l’entretien du Champ de Mars, est-elle au courant des travaux entrepris par la PTP ? Les a-t-ils approuvés et si oui, depuis quand ? Telles sont les questions que les turfistes sont en droit de se poser, car il semblerait que la COIREC, s’est empiété dans une danse où elle ne maîtrise plus ses pas, se laissant entraîner par les manœuvres de la PTP.

Les travaux effectués viennent confirmer deux choses. La première que le Mauritius Turf Club n’aura très probablement pas l’aval de la COIREC pour l’utilisation du Champ de Mars pour la saison 2024 et la seconde est que la PTP n’a pas l’intention de débuter la nouvelle saison au Champ de Mars le 3 mars, car nous ne voyons pas comment ces travaux pourraient être complétés d’ici un mois. Du reste, aux dernières nouvelles, le coup d’envoi sera donné le 23 mars. Toutefois, on ne sait pas si ce sera au Champ de Mars ou au Centre de Petit Gamin qui, rappelons-le, n’a pas encore été homologué par une instance internationale reconnue.

L’entraînement n’a toujours pas débuté
La semaine dernière, nous avions écrit qu’un système similaire d’arrosage avait été installé en Afrique du Sud, mais n’avait pas donné les résultats escomptés à la grande déception des commanditaires. Nous ne voudrions pas aller vite en besogne, mais il est tout à fait vrai de dire que tout ce que la PTP a entrepris jusqu’ici comme travaux ou réaménagement au Champ de Mars et de ses deux pistes se sont avérés être des échecs pour la simple et bonne raison qu’elle ne connaît que dalle dans ce domaine spécifique. Qui ne se souvient pas du recrutement de certains experts ou encore de l’utilisation des bâches bleues qui au fait, ont causé plus de tort au gazon de la grande piste.

L’installation de ce système d’arrosage automatique suscite de nombreuses interrogations, les unes plus intrigantes que les autres d’autant que certains experts sont d’avis que vu l’ampleur des travaux, la grande piste ne sera jamais prête d’ici un mois, car le gazon ne retrouvera jamais de sa superbe. Et puis, il existe une très forte possibilité qu’en cas de fortes averses, la partie creusée se transformera inévitablement en un trou, ce qui abîmera de façon conséquente l’intérieur de la piste, la rendant tout simplement impraticable et dangereuse, que ce soit pour les jockeys, comme pour les chevaux. Quoiqu’il en soit, la PTP a pris un très gros pari, mais également de très gros risques et ce avec la complicité flagrante de la COIREC.

L’assurance des jockeys toujours pas réglée
Si au niveau de la piste, la PTP a donné un grand coup d’accélérateur, en revanche en ce qui concerne l’assurance des jockeys et des apprentis Mauriciens, c’est le statu quo. D’abord, il faut dire que la PTP n’a aucunement l’intention d’employer des Clubs Jockeys cette saison, car son expérience de l’an dernier où elle avait recruté Bernard Fayd’herbe et Stevie Donohoe, lui a causé pas mal de soucis. Donc il n’y aura aucun jockey étranger, la PTP se contentera des jockeys et apprentis Mauriciens, ce qui ne devrait pas avoir un impact néfaste sur le niveau de la compétition.

Mais là où le bât blesse est qu’aucune compagnie d’assurance ne veut s’associer à la PTP, ou encore, veut travailler sur cet épineux dossier. Les nombreuses démarches entreprises par les apprentis, jockeys et entraîneurs se sont avérées vaines. Même la NIC ne veut pas prendre ce risque, car l’organisation de la PTP est loin d’être parfaite et comprend plusieurs lacunes et non des moindres. Non seulement les pistes sont mal entretenues, mais les mesures de sécurité prises à l’entraînement ou en courses, sont loin d’être rassurantes.

Calendrier, fixtures, ‘rules of racing’ toujours pas officialisés
Si certains cavaliers, pris dans les filets de la PTP n’auront aucune autre alternative que d’accepter les conditions farfelues qui leurs seront proposées, en revanche, nous avons appris que la grande majorité des jockeys imposera une police d’assurance, approuvée et acceptée par la Horse Racing Division. Du reste, le Commissaire T.S. Mahender dit suivre la situation de très près. Il a déjà eu une première rencontre avec les jockeys et apprentis et attend à ce que l’organisatrice des courses la PTP, arrive à débloquer la situation, en présentant aux cavaliers une police d’assurance, répondant aux critères internationaux. La HRD s’est déjà prononcé sur la question, mais que fera la GRA de Dev Beekharry ? S’alignera-t-elle du côté des cavaliers ou donnera-t-elle sa bénédiction à la PTP, avec tous les risques que cela comporte ?

L’absence de cette police d’assurance a déjà affecté grandement l’entraînement des chevaux qui n’a toujours pas encore commencé. Pour être fin prêt pour entamer la saison 2024, les chevaux ont besoin d’un minimum de 70/80 jours de travail à différents échelons. Or, si nous prenons en considération que la saison 2024 débutera le 23 mars, comme annoncé par les proches de la PTP, les chevaux n’auront que 6/7 semaines de préparation, à condition que l’entraînement commence dès ce lundi, ce qui est loin d’être le cas. Si le travail d’un cheval n’est pas bien dosé et si on le bouscule, il risque effectivement d’être ‘brûlé’ comme on le dit si souvent dans le jargon hippique. Normalement à cette période, le calendrier aurait déjà dû être officialisé de même que les ‘fixtures’ des six premières journées. Or, rien n’a été fait jusqu’ici, ce qui est une indication du gros retard concédé non seulement dans l’élaboration du programme de la saison 2024, mais également des ‘rules of racing’ et des ‘directions’, qu’on n’en ne parle même pas. Ni la GRA, ni la HRD et encore moins la PTP sont en mesure de répondre aux questions les plus élémentaires des turfistes et d’apporter des éclaircissements.

Opacité autour des ‘stakesmoney’
Autre sujet de discorde et sur lequel la PTP n’a jusqu’ici pas soufflé mot : les ‘stakesmoney’. À quoi ressembleront-ils cette saison ?
Il y a à peine deux ans, la PTP se vantait de pouvoir payer même les non-placés et hurlait sur tous les toits que son ‘business model’ était révolutionnaire et lui permettrait de donner plus, beaucoup plus d’argent aux entraîneurs et aux propriétaires. Mais cette arnaque n’a pas duré longtemps et la PTP a été prise à son propre piège, à tel point que ses ‘stakesmoney’ sont aujourd’hui considérés comme dérisoires pour ne pas dire ridicules. Qui plus est, ces dotations sont payées avec plusieurs semaines de retard, sans de réprimandes de la GRA ou la HRD .

Rappelons que le MTC avait dit qu’en cas d’un retour, il comptait débourser Rs 1 million par journée, en termes de dotations. La PTP pourra-t-elle en faire autant ? Pas si sûr… car les dispositions prises au niveau des palefreniers et des ‘handlers’ indiquent clairement que la situation financière de la PTP n’est pas ce qu’elle était, il y a deux ans. La majorité des palefreniers mauriciens ont été licenciés et il se chuchote que chaque entraîneur n’aura droit qu’à seulement deux palefreniers mauriciens qui seront épaulés par ceux venus de l’Inde ou du Sri Lanka. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les turfistes devraient s’attendre à vivre une autre saison pleine de surprises, car on ne devient pas palefrenier du jour au lendemain, comme on ne devient pas l’organisatrice des courses, par un simple coup de baguette magique.

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