Il s’est classé premier à l’Advanced Performance Management et 11e au niveau mondial à l’issue des examens de l’ACCA en décembre 2023. Geeven Mootoosamy, 24 ans, s’est pourtant découvert un talent et une passion pour la comptabilité assez tard. C’est au terme des examens du HSC, alors qu’il se classait troisième au niveau national en Accounting, qu’il avait choisi comme matière subsidiaire. Portrait d’un jeune homme à l’avenir prometteur.
Ses chargés de cours et amis sentaient en lui le potentiel d’être premier au niveau national mais Geeven Mootoosamy, lui, préférait attendre les résultats pour y croire. Une fois la nouvelle de son éclatant succès reçue, ce sont ses parents qu’il appelle en premier, le cœur plein de joie et fier de son accomplissement. « J’ai travaillé assez dur pour me préparer à ces examens, surtout les deux dernières semaines, je me levais à 3h du matin pour réviser » confie-t-il.
Ancien élève de l’école primaire Notre-Dame des Victoires, à Rose-Hill, Geeven Mootoosamy estime y avoir reçu une très bonne base. Ses années d’études secondaires, il les passera au collège John Kennedy où il devra s’adapter avec une autre ambiance. « Les établissements gouvernementaux sont très différents des RCA. Au JKC, il y avait beaucoup de compétition car à l’époque il n’y avait pas d’académie. Cela m’a poussé à donner le meilleur de moi-même », ajoute-t-il.
Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, la comptabilité ne comptait pas parmi les matières principales choisies par Geeven en HSC. Il avait plutôt une inclinaison pour les sciences. Il optera d’ailleurs pour les maths, la physique et la chimie au A-Level et l’Accounting, il le fera seulement en subsidiaire. La comptabilité n’était pas son premier amour et lui-même ignorait ses aptitudes dans cette filière.
« J’aimais surtout les maths et la physique. » En dépit de tout, un peu contre ses attentes, il se voit classé troisième à Maurice en Accounting. « C’est là vraiment que j’ai développé un amour pour la comptabilité. » Il choisit donc de poursuivre ses études en Finance & Accounting à la Monash University en Malaisie. « C’est à partir de là que j’ai vraiment fait une immersion dans le monde du Business. »
Au terme de trois ans d’études (2018-2021), il décroche un BSc et retourne au pays. Frais émoulu de l’université, Geeven trouve de l’emploi à Ocorian. Peu de temps après, il démarre ses cours d’ACCA au London College of Accountancy à Ébène. Après Ocorian, il prend de l’emploi chez DHL avant d’atterrir à Apex où il y est toujours. L’ACCA, explique Geeven Mootoosamy, comporte trois niveaux. « Le niveau 3 comporte trois papiers et chaque papier prend six mois environ. Vu que j’avais un degré universitaire, j’ai eu une exemption et je suis passé directement au niveau 3. Cela m’a pris deux ans pour compléter le niveau 3. » À présent il a terminé tous les cours de l’ACCA.
Pour Geeven, le degré de difficulté des examens de l’ACCA dépend de chaque candidat. « Moi, j’aime beaucoup les calculs. Tous les papiers techniques comme le Strategic Business Reporting ou même celui où j’ai été classé comporte beaucoup de logique. Je les ai trouvés assez faciles mais le syllabus est très lourd, il faut donc réviser beaucoup. Il y a d’autres papiers comme le Strategic Business Leader qui sont plus théoriques et où j’ai eu un peu de difficultés. Mais, le niveau 3, je dirais, c’est assez difficile. Il faut travailler vraiment dur. »
Ce diplôme peut ouvrir plusieurs portes au détenteur. « L’ACCA est très différent d’un Masters en Accounting, qui mène davantage vers un poste de chargé de cours. L’ACCA donne plus d’ouvertures professionnelles et donne les outils nécessaires pour devenir un bon manager. Avec le niveau 3, on peut devenir comptable, Chief Financial Officer ou Financial Controller. Le secteur comporte beaucoup d’opportunités, surtout à Maurice, car il y a beaucoup de centres financiers. C’est facile de monter et d’avoir l’expérience requise. »
Pour l’heure, le Fund Accountant de 24 ans, ne compte pas changer de boulot. « J’ai encore beaucoup d’expériences à acquérir. Même si on a complété tous les papiers de l’ACCA, il faut travailler trois ans dans un rôle spécifique pour devenir un Chartered Accountant. »
Aux jeunes intéressés à prendre part à ces examens, Geeven conseille de ne pas attendre la dernière minute pour réviser, surtout au niveau 3. « Il faut être constant dans ses révisions et avoir une vie équilibrée car avec ces examens qui comportent beaucoup de pression, la santé mentale peut en prendre un coup. À côté des cours, moi, je dégageais du temps pour m’engager au niveau du Rotaract de Montebello dans le travail social. Cela m’a beaucoup aidé au niveau de ma santé mentale. »