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Alan Wright : “11 ans après, rien n’a été fait : c’est révoltant !”

Ancien Senior Building Technician de la défunte DWC, ayant travaillé dans la région port-louisienne, et victime des inondations meurtrières du 30 mars 2013, où il perdit sa femme, Sylvia, et l’un de leurs fils, Jeffrey, Alan Wright n’a cessé de réclamer depuis cette tragédie “des mesures et des actions concrètes pour qu’un tel scénario ne se reproduise plus.

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« Hélas !, ce 30 mars 2024 cela fera onze ans qu’avec les autres familles, nous avons perdu des êtres chers. Malgré tout ce temps qui s’est écoulé, pourtant, rien n’a été fait ! Tout est encore pareil. Je peux même dire que la situation a empiré, car des voies d’évacuation des eaux de pluies ont été bouchées !” dénonce-t-il alors que cette partie de la capitale se retrouve de nouveau à la Une de l’actualité avec le passage du cyclone tropical Belal.

 » Je suis conscient que je me répète quand je dis, chaque fois, qu’on m’interroge sur la montée des eaux dans la capitale, que rien n’a été fait. Je dis cela non pas parce que je suis peiné comme un homme qui a perdu sa femme et l’un de ses fils. Mais bien parce que je suis technicien de carrière et que depuis ce fatal 30 mars 2013, malgré des constats en tous genres, dont le rapport Domah, qui est excellent, et d’autres études, l’État n’a rien mis en place ni pris comme actions pour que ce scénario ne se reproduise plus. La preuve ? La vitesse à laquelle, ce lundi 15, les véhicules flottaient, et les artères principales ont été englouties par les eaux déchaînées ! Dieu merci le bilan humain n’est pas lourd, comme cela a été le cas en 2013 avec onze morts ”, poursuit-il.

Senior Building Technician de carrière, Alan Wright a longuement travaillé sur le terrain, notamment à Port-Louis, à la montagne des Signaux. « Raison pour laquelle je reprends régulièrement l’exemple de Mahé de La Bourdonnais. Quand celui-ci avait fait construire les canaux du Ruisseau-du-Pouce, c’était après qu’il eut étudié scrupuleusement la descente des eaux des montagnes dans la capitale, la présence des rivières et des cours d’eau, et l’évacuation des eaux de pluies. D’où le fait que je dis toujours que la source des problèmes d’eaux, pour Port-Louis, c’est la montagne des Signaux. Sans de véritables canalisations larges et bien entretenues, sans le dragage régulier des cours d’eau et rivières, sans un entretien constant des canaux et artères de la capitale, il est évident que la capitale se transformera, à chaque fois, en bassin. Sans oublier que là où les rivières venaient se jeter dans la rade, dans la région du Caudan, des constructions ont été érigées et le béton est venu stopper les sorties d”eau », fait-il comprendre avec force.

Il ajoute : “de fait, quand la nature se déchaine, comme cela a été le cas avec les pluies continues dans le cyclone Belal, le résultat peut être mortel !” Alan Wright fait remarquer qu’“un ingénieur avait proposé qu’une Non Returning Valve soit installée pour l’évacuation des eaux de pluie. Je lui avais demandé mais comment faire quand la nature se déchaîne et que les eaux dans la rade tourbillonneraient ? Est-ce que cela n’allait pas causer un courant contraire et faire retourner l’eau dans la ville ? Il ne m’avait pas répondu. Et c’est ce qui s’est passé !”

L’ancien adjoint au maire de Curepipe soutient de même : “les torts sont évidemment partagés dans cette affaire. Il y a la responsabilité citoyenne avec la mauvaise manie de nombreux Mauriciens qui jettent leurs ordures dans les rivières, entre autres. Il faut aussi savoir que toutes les ordures qui s’entassent dans les eaux autour de Port-Louis ne viennent pas que des citoyens de la ville, mais aussi des régions de la périphérie… Ces cours d’eau charrient ces déchets qui s’accumulent dans la région port-louisienne, obstruant les canaux d’évacuation des eaux.”
Il continue : “si les autorités ne jouent pas le jeu, et ne sanctionnent pas ces Mauriciens qui font fi des lois, il est clair que de telles situations vont perdurer !” Il réclame “une fois pour toutes, un consensus autour d’une table où nous serons tous réunis, citoyens, État, secteur privé et techniciens responsables de ce dossier. C’est ensemble que nous pourrons dégager un plan d’action, prendre des mesures adéquates pour résoudre durablement ce problème.”

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