Trafic de drogue – Axe Maurice-Madagascar : un réseau de ravitaillement de cannabis malgache court-circuité

Interception par la police d’un hors-bord avec six Malgaches transportant 24 colis de drogue d’un poids brut de 333 kilos et plusieurs bidons de carburant

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L’opération déclenchée vendredi soir avec l’arrestation de 4 Mauriciens, des habitants de Résidence-La-Cure et de Cap-Malheureux, en haute mer au large de Pointe-aux-Piments

Un réseau de ravitaillement de cannabis malgache a été court-circuité en haute mer après une opération policière ayant duré presque 72 heures depuis vendredi dernier. Le bilan est lourd : saisie de 24 colis de drogue avec un poids brut de 333 kilos de stupéfiants et l’arrestation de 10 suspects jusqu’ici, soit quatre Mauriciens et six ressortissants malgaches. Les limiers des Casernes centrales ont réussi ce gros coup de filet sur la base d’Intelligence et de surveillance serrée menée sous la direction du commissaire de police, Anil Kumar Dip, coordonnant les interventions par diverses unités en haute mer et à terre. À hier après-midi, l’escouade de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), basée au port, était toujours engagée dans les vérifications et le pesage de ces colis de cannabis malgache. Dans les milieux avisés de la police, l’on indiquait de manière préliminaire que le Gross Weight de la drogue saisie et ramenée à terre devrait tourner autour de 333 kilos, la valeur marchande étant estimée à Rs 400 millions.

En effet, se fiant aux exercices d’Intelligence Gathering de la police et en prenant en considération les surveillances réalisées dans des endroits identifiés comme des couloirs maritimes propices au trafic de drogue dans cette partie de l’océan Indien aussi bien que les mouvements suspects de certains individus, quatre Mauriciens, notamment Jean David Legentil, âgé de 27 ans, Guillaume Emillien, 37 ans, Yoel Benjamin Ismael, 26 ans, des habitants de Résidence-La-Cure aussi bien que Steven Boodhun, 43 ans, de Cap-Malheureux, ont été pris en flagrant délit en haute mer au large de Pointe-aux-Piments. Ces derniers avaient en effet pris la mer très tôt vendredi matin à bord d’un Speedboat avec pas moins de 24 bidons d’essence.

À ce moment, la police disposait d’informations fiables à l’effet qu’une cargaison de presque 500 kilos de drogue devait être introduite de manière illicite dans le pays en cette période festive de transition entre 2023 et 2024.
Ainsi, les directives du commissaire de police avaient été émises en cours de journée vendredi dernier pour déclencher une délicate opération de filature en mer, visant à traquer le bateau de plaisance avec les quatre Mauriciens à bord. Ces derniers avaient été rattrapés en mer par la police vers 22 heures au large de Pointe-aux-Piments. Coincés, les quatre occupants du Pleasure Craft PPC 7096 OL 10 ne pouvaient fournir d’explications plausibles quant à leur présence dans cette zone maritime en cours de nuit.

À bord de leur embarcation se trouvaient 24 bidons de carburant, poussant à croire qu’ils avaient prévu d’effectuer plusieurs trajets pour rallier la terre ferme ou encore couvrir de longues distances. Ils ont été appréhendés en pleine mer et ramenés à terre pour les besoins d’un interrogatoire serré. Les enquêteurs de la police ont vite compris que le quatuor attendait visiblement une cargaison de drogue et que le ravitailleur devait être dans les eaux territoriales de Maurice, soit non loin de la zone de l’intervention initiale de vendredi soir.

Ainsi, dès samedi matin, la prochaine étape de cette opération était enclenchée avec l’entrée en action du Dornier, effectuant une série de vols d’observation sur plusieurs points stratégiques en haute mer. Les instructions aux Casernes centrales étaient de repérer toute embarcation suspecte et de la traquer. Ce ne fut que dans la soirée de samedi que les diverses unités, comprenant des officiers de la Customs Anti-Narcotics de la Mauritius Revenue Authority, de la National Coast Guard, ainsi que des commandos du Groupe d’Intervention de la police Mauricienne (GIPM) allaient s’approcher du hors-bord en mer.

En voyant l’arrivée des forces de l’ordre, les Malgaches n’ont pas obtempéré aux instructions qui leur avaient été données. Ils ont donné du fil à retordre aux policiers mauriciens en essayant de semer ces derniers. Une poursuite de presque deux heures devait s’ensuivre, avec des tirs de sommation. Les six Malgaches ont quand même pu jeter quelques colis qui se trouvaient à bord alors qu’ils étaient encerclés. 24 colis de gandia avaient été identifiés à bord. Le CGS Barracuda a dû être sollicité pour escorter l’embarcation vers la rade de Port-Louis.
Un travail de longue haleine, selon le CP
« C’est un jour historique. Je suis entièrement satisfait. C’est un travail de longue haleine qui a été accompli. Nous avions des renseignements indiquant l’introduction d’environ 500 kilos de drogue sur le sol mauricien par voie maritime. Après avoir rassemblé toutes les informations, nous avons lancé l’assaut. Cette opération s’est déroulée en haute mer dans des conditions très difficiles », déclare le commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, aux journalistes après un constat de visu de cette importante saisie, au Port, hier matin à l’arrivée des bateaux.

« Quatre Mauriciens ont été interceptés vendredi soir sur un hors-bord. Deux d’entre eux sont en liberté conditionnelle pour des délits liés à la drogue. Nous avons sollicité Le Dornier pour effectuer un Aerial Survey en haute mer. Grâce à cette intervention, un autre bateau suspect a été repéré et intercepté. Les membres d’équipage ont fait de la résistance. Après deux heures de course-poursuite, ils ont finalement obtempéré. Il s’agit de six ressortissants malgaches. Trois commandos ont été blessés lors de cette opération », a fait ressortir le commissaire de police.

« Ar mwa, pena katakata », a-t-il soutenu. Anil Kumar Dip a laissé entendre que la vigilance avait été redoublée pendant la période des fêtes de fin d’année. Il dit soupçonner que les colis contiennent du cannabis ou des drogues dures et que des analyses seraient effectuées en laboratoire pour confirmer ces détails. Il a souligné que même l’huile saisie dans des Jerrycans sera examinée pour déterminer s’il s’agit d’huile de cannabis.

Après le débarquement des cargaisons, le dossier a été confié à l’ADSU du port, pour les examens préliminaires des colis. Une première estimation faisait état d’un total de presque 333 kilos ayant une valeur marchande de presque Rs400 millions. Dans l’immédiat, l’on devrait déterminer si toute la cargaison était destinée aux trafiquants mauriciens ou hormis les quatre qui ont été rattrapés vendredi, il y a eu d’autres groupes qui devaient se connecter avec les Malgaches à d’autres points en haute mer. Il est aussi probable que les Malgaches devaient livrer aussi une partie de la cargaison à des commanditaires, opérant illégalement dans d’autres îles de la région de l’océan indien. Certains parmi les Malgaches n’avaient pas de pièce d’identité sur eux hier. Ils comparaitront au tribunal de Port-Louis pour leur inculpation pour trafic de drogue. Les séances d’interrogatoire des Mauriciens s’avèrent être cruciales pour mener aux cerveaux derrière ce réseau de cannabis malgache dans le pays.

Affaire à suivre…

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