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Rentrée scolaire 2024 : Sous le signe du préscolaire gratuit et de nombreux défis à relever

Le recrutement d’enseignants en cours à une semaine de la reprise

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Bright Up Programme et Technology Education à l’épreuve

La nouvelle année scolaire débutera mercredi avec l’exercice d’admissions dans les écoles primaire et collèges. Ce qui marquera surtout cette rentrée, c’est la gratuité au niveau du préscolaire. La prise en charge financière de l’État est synonyme de soulagement pour le personnel et les parents. Toutefois, dans les autres secteurs de l’éducation, c’est le parcours du combattant qui démarre, avec notamment le casse-tête du recrutement et du transfert des enseignants pas encore finalisés.

Environ 15 000 enfants bénéficieront de la scolarité gratuite au préscolaire à partir de cette année. Sur les 541 écoles privées enregistrées auprès de l’Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA), 410 ont rejoint le système. Cette mesure était l’annonce phare du discours du Nouvel An du Premier ministre, Pravind Jugnauth, en 2023. Après une longue attente et beaucoup d’incertitudes, les responsables d’établissements ont été informés des conditions imposées par le gouvernement, modifiées par la suite, pour accommoder un plus grand nombre d’écoles dans le système.

Linda, responsable d’une petite école de quartier, se dit très contente de la démarche du gouvernement. « Cela fait plus de 30 ans que je suis dans ce domaine et je peux dire que c’est un soulagement à la fois pour moi et pour les parents. Car les enfants qui fréquentent mon école viennent de milieux modestes. Cela va également encourager les parents à envoyer les enfants à l’école, car il y a des parents qui n’ont pas les moyens d’assurer les frais à la maternelle. Du coup, les enfants restent à la maison et attendent d’entrer directement au primaire », dit-elle.

Ce qui n’est pas sans conséquence, concède-t-elle, car si l’enfant n’a pas eu la base nécessaire, il fera face à des difficultés pour s’adapter au primaire, et beaucoup de retard à rattraper. « Nous parlons beaucoup du taux d’échec aux examens du PSAC, mais ce que nous ne savons pas, c’est que parmi ceux qui échouent, un certain nombre n’a jamais fréquenté d’école maternelle », confie-t-elle.

La prise en charge financière sonne également comme une récompense pour Linda et son équipe. « Après 30 ans, je n’aurais jamais imaginé pouvoir un jour avoir un salaire de Rs 35 000 en tant que Manager de l’école. J’ai fait beaucoup de sacrifices, j’ai gagné peu d’argent avec ma petite école, mais j’ai persévéré par amour pour ces enfants. Aujourd’hui, c’est un peu la récompense », ajoute-t-elle.

Ce qu’elle redoute toutefois, ce sont les conditions imposées par l’ECCEA, qui sont parfois très contraignantes. « Certaines inspectrices sont très exigeantes et se montrent parfois comme des MKT (Madam Konn Tou), alors que nous avons plus d’expérience qu’elles dans ce domaine. J’espère que la gratuité ne sera pas un prétexte pour venir harceler les responsables d’écoles », indique-t-elle.

Recrutement

Dans le secteur primaire, les chamboulements provoqués par la Nine-Year Continuous Basic Education semblent s’être stabilisés depuis. Ce qui demeure constant, c’est la grogne et la frustration parmi le personnel. D’abord, l’année 2023 a été marquée par un manque aigu d’instituteurs au primaire. Le ministère de l’Éducation a réagi, vers la fin de l’année scolaire, en procédant au recrutement. Le personnel sera donc renforcé en 2024.

En revanche, comme cet exercice a mis du temps à être finalisé, cela a impacté le transfert. Ce n’est qu’à quelques jours de la rentrée que la liste des transferts a été complétée. Ce qui fait que des enseignants ne savent pas encore dans quels établissements ils devront se rendre à partir de mercredi. Selon des sources bien informées, ce n’est qu’en ce début de semaine qu’ils pourront être avisés de leurs transferts.

Ce que déplorent les responsables d’établissements, qui ne peuvent planifier leur travail et attribuer les classes. « Comment faire si, à la rentrée, ces instituteurs ne sont plus là ? Sans compter qu’il y a des Support Teachers qui ont postulé comme General Purpose Teachers. S’ils sont recrutés, il faudra alors une autre organisation, cette fois pour les Support Teachers », déplore une maîtresse d’école.

Le problème de personnel touche également le secondaire. Là également, un manque crucial d’enseignants est à déplorer depuis que le PGCE est devenu un critère obligatoire de recrutement, en 2023. Comme pour le primaire, les procédures de recrutement sont toujours en cours pour le secondaire d’État. Ce qui veut dire qu’à la rentrée de jeudi prochain, certains collèges se retrouveront toujours avec un manque d’enseignants… en attendant l’arrivée des nouvelles recrues.

Le recrutement dans le secondaire d’État aura inévitablement un impact sur le secondaire privé. Car cet exercice de recrutement est une occasion pour beaucoup de passer du privé au public. Avec l’obligation du PGCE, le transfert risque d’être plus conséquent. Ce sera alors aux responsables des collèges privés de se casser la tête pour trouver des remplaçants lorsque la liste des nouvelles recrues sera officielle, soit vers la fin janvier.

Mais au-delà du personnel, c’est le système lui-même, surtout concernant les plus vulnérables, qui retiendra l’attention en 2024. En 2023, les résultats du National Certificate of Education (NCE) avaient démontré une fois de plus que les élèves de l’Extended Programme ont beaucoup de difficultés à s’adapter. Seuls 192 candidats sur les 2 149 ayant pris part à ces examens ont réussi.

Cette année, le ministère de l’Éducation a réagi en élaborant le Bright Up Programme pour accueillir les jeunes de l’Extended Programme n’ayant pas réussi au NCE. Un calendrier axé sur le développement personnel et un accompagnement social leur est proposé. Après quoi, ils pourront s’engager dans une formation technique. Reste maintenant à voir combien d’élèves de l’EP ont pris cette option. Le ministère de l’Éducation n’a pas communiqué à ce sujet. Selon des informations disponibles, beaucoup ont préféré repasser le NCE.

L’autre innovation cette année demeure l’introduction de la Technology Education Stream sur une base pilote. Là également, il y a encore des défis à relever. Le programme proposé initialement est toujours en train d’être peaufiné, notamment avec la collaboration des Community Colleges des États-Unis. Il faudra donc attendre les retombées pour savoir si cette filière sera maintenue et étendue aux autres collèges l’année prochaine.

Autre défi qui attend la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, en 2024 : sa position concernant le Kreol Morisien en HSC. Même si elle s’est déjà prononcée à ce sujet, préférant jouer la carte de la prudence, rien ne dit qu’elle ne va pas changer d’avis à l’approche des résultats du National School Certificate et, surtout, en cette année électorale.

Les résultats des examens de SC le 18 janvier

La Cambridge Assessment International Education (CAIE) communiquera les résultats des examens de O Level le 18 janvier. Logiquement, les résultats de School Certificate (SC) pour les candidats mauriciens seront connus le même jour. Toutefois, le Mauritius Examinations Syndicate (MES) n’a pas encore communiqué à ce sujet. Les responsables d’établissements n’ont pas encore été avisés et les codes n’ont pas encore été distribués. Ce qui se fera sans doute à la rentrée. Reste aussi à savoir si les résultats du Kreol Morisien, pris au niveau du National School Certificate et décernés par l’Université de Maurice, seront connus en même temps.

En revanche, pour les résultats du HSC, il faudra patienter jusqu’à début février. Car même si la CAIE communique les résultats de A Level le 10 janvier en Angleterre, il faudra attendre pour Maurice en raison la liste des lauréats qu’il faudra par la suite finaliser.

Collèges privés v/s PSEA : à suivre

En 2024, il faudra aussi suivre de près la plainte des collèges privés contre la Private Secondary Education Authority (PSEA). Une demande de Judicial Review a en effet été déposée à la Cour suprême concernant la Comprehensive Grant Formula. Les responsables des collèges privés souhaitent une révision de la formule de compensation de la PSEA et la liberté de gérer leur propriété.

Cette plainte, au nom de Clément Wong (Keats College) et Ramdass Ellayah (Bhujoharry College), a été logée le 6 décembre dernier. Soit après trois lettres adressées au directeur de la PSEA, Shiv Luchoomun, et à la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, demeurées sans réponse.

Calendrier scolaire 2024

Primaire

1er trimestre

10 janvier : admission en Grade 1

11 janvier : rentrée pour tous

5 avril : fin du premier trimestre

2e trimestre

Du 22 avril au 19 juillet

3e trimestre

Du 19 août au 6 novembre

Secondaire

1er trimestre

10 janvier : admission en Grade 7

11 janvier : rentrée pour tous

5 avril : fin du premier trimestre

2e trimestre

Du 22 avril au 19 juillet

3e trimestre

Du 12 août au 30 octobre

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