Décès suspect de Pravin Kanakiah : le repêchage du corps de la victime décortiqué

  • L’officier en charge de cette opération se tenait à un endroit d’où il ne pouvait rien voir…

Une nouvelle séance de l’enquête judiciaire sur le décès suspect de Pravin Kanakiah s’est déroulée, hier, en Cour de Souillac. L’officier de la National Coast Guard (NCG), qui a mené les opérations en vue de repêcher le corps de Pravin Kanakiah, a été appelé à la barre des témoins. Mais ce qui a étonné le tribunal de Souillac, est qu’il a dirigé ces opérations en utilisant son portable, alors qu’il était sur les lieux mais sans voir ce qui se passait…

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L’ancien inspecteur Ramnarain Sewsaha, actuellement à la retraite, Officer-in-Charge du poste de la National Coast Guard (NCG) à Souillac, et qui avait dirigé l’opération en vue de récupérer le corps de Pravin Kanakiah à Roche-qui-Pleure le 11 décembre 2020, soit trois ans de cela jour pour jour, a été appelé à la barre des témoins.

Pravin Kanakiah, un Procurement Officer affecté au ministre des Finances, s’occupait des dossiers relatifs aux achats de fournitures médicales durant la pandémie du Covid-19. Son corps avait été repêché le 11 décembre 2020. Sa famille croit qu’il s’agit d’un cas de foul play. Le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) a institué une enquête judiciaire en Cour de Souillac, présidée par la magistrate Ameera Dhunnoo. Les Avengers représentent les intérêts de la famille Kanakiah.

Répondant aux questions du représentant du bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Me Damodar Bissessur, l’ancien inspecteur Sewsaha a expliqué à la Cour qu’il a effectué environ dix ans de service au poste de la NCG de Souillac.
Le 11 décembre 2020, le constable Kissoon avait reçu un appel anonyme l’informant qu’un corps flottait à Roche-qui-Pleure. L’inspecteur Sewsaha avait alors réuni ses hommes et ils s’étaient rendus sur place dans l’unique véhicule affecté au poste de la NCG de Souillac.

Il a aussi expliqué qu’il connaissait bien cet endroit et que la mer y est dangereuse, avec des rochers et des récifs, et que les embarcations ne peuvent y accoster. Toutefois, il sera confronté à une réponse du constable Kissoon, qui avait affirmé qu’à cet endroit, la mer est plutôt calme et que les personnes peuvent aller nager. L’ancien inspecteur a répondu qu’il ne savait rien de cette réponse du PC Kissoon, une contradiction qui a quelque peu irrité la magistrate. Cette dernière a demandé au témoin de s’expliquer davantage et de ne pas dire simplement qu’il n’était pas au courant. Le témoin a réitéré qu’il y avait de gros rochers dans la mer à cet endroit.
Le témoin a aussi expliqué qu’il était hors du véhicule de la NCG et qu’il donnait des instructions à ses hommes à partir de son téléphone cellulaire. Néanmoins, il se tenait à un endroit où il ne pouvait voir le corps de Kanakiah. Il a aussi ajouté qu’il ne savait pas si le courant était fort ce jour-là.

Cette manière d’opérer est apparue étrange à la magistrate Dhunnoo.
Magistrate : Êtes-vous en train de dire à la Cour que vous avez mené cette opération sans rien voir et vous avez donné des instructions à travers des appels téléphoniques ?
Témoin : Oui.
Magistrate : Est-ce que c’est la procédure habituelle de la police ?
Témoin : Oui.
Magistrate : Vous avez dirigé cette opération sans voir ce qui se passait ?
Témoin : Oui.
Magistrate : Dans de telles circonstances, pourquoi votre présence était-elle requise ?
Témoin : Je suis allé sur place pour gérer la situation et donner des informations à l’Operations Room de la police.
Magistrate : Sans que vous ne voyez ce qui se passait ?
Témoin : J’ai été tenu au courant par téléphone.
Magistrate : Vous auriez pu suivre cette opération de votre bureau !
Témoin :…

La séance a été alors suspendue. L’enquête judiciaire reprendra le 15 janvier 2024.

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