Le Guide - Législatives 2024

Année électorale 2024 : compensation salariale dans la fourchette de Rs 1 500 à Rs 2 000 

2024 se présentant comme étant l’année des prochaines élections générales, le gouvernement a consenti  au paiement d’une compensation salariale mensuelle allant de Rs 1 500 à Rs 2 000 à tous les employés des secteurs privé et public. Et ce, à partir de janvier prochain.

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« Nous proposons ainsi une hausse de 10 % sur les salaires de base avec un minimum de Rs 1 500 et un maximum de Rs 2000 », a déclaré, hier, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy,  au Sir Harilal Vaghjee Memorial Hall, lors d’un point de presse à l’issue des négociations tripartites portant sur le paiement de la compensation salariale annuelle. Il avait à ses côtés les ministres des Coopératives et du Développement des PME, des Services financiers, du Travail, et du Commerce, respectivement Sunil Bholah, Mahen Seeruttun, Soodesh Callichurn et Dorine Chukowry.

En ce qui concerne les bénéficiaires des prestations sociales, le Grand Argentier a fait comprendre que le gouvernement a pris la décision de se pencher sur le quantum révisé  à travers le budget national. Il a aussi fait ressortir que ceux, qui touchent le salaire minimum, verront leurs salaires être augmentés de 10 % et la CSG Allowance de Rs 1 000 à Rs 2 000 continuera d’être appliquée pour les salariés qui touchent moins de Rs 25 000 et pour les salariés qui touchent plus de Rs 25 000 mais avec un montant inférieur à Rs 50 000.

« Donc quelqu’un qui touche Rs 16 000, son salaire sera révisé à la hausse de  Rs 10%, donc Rs 1 600. Quelqu’un qui touche Rs 18 500 avec l’augmentation de 10 %, il aura droit à une augmentation de Rs 1 850 et ainsi de suite », affirme Renganaden Padayachy. Il ajoute  que « cet investissement représente une hausse d’environ Rs 10 milliards dans la masse salariale. »

Renganaden Padayachy a déclaré que la réunion tripartite est un dialogue entre les représentants des employeurs et des salariés sous la médiation du gouvernement. Il a déclaré qu’ « en tant que gouvernement responsable, l’objectif était de trouver un terrain d’entente entre les revendications des syndicalistes et celles des entrepreneurs. » Il a également remercié les syndicalistes et les représentants du secteur privé présents pour leur participation aux débats.

Par ailleurs, un mécanisme a été mis en place depuis plusieurs années par la Mauritius Revenue Authority pour assister les PME dans le versement des indemnités salariales à leurs salariés. Ce mécanisme sera appliqué pour venir en aide aux entreprises, susceptibles de se retrouver en difficultés par rapport au paiement de la compensation salariale à partir de janvier de l’année prochaine.

Abordant l’inflation, le ministre des Finances a souligné qu’il s’agit d’un phénomène mondial et qu’en 2022, le taux d’inflation à Maurice était de 10% et de 7% en 2023. Il a également parlé de l’inflation importée en raison de la guerre Russie-Ukraine et du COVID-19, d’où la nécessité de produire localement.

Il a réaffirmé la priorité du gouvernement d’accompagner les salariés face à la baisse de leur pouvoir d’achat en réitérant le fait que la pension de base de retraite a été augmentée de même que le salaire minimum national. « Dans le passé, nous n’avons pas accordé des compensations salariales fortes et la croissance économique a baissé et le taux de chômage a augmenté et l’économie va de mal en pis. Notre vision est d’améliorer les conditions de la population, de même que la productivité et la richesse », soutient-il.

Pour sa part, le ministre Bholah a rassuré que le gouvernement apportera  le soutien nécessaire aux PME qui ont du mal à payer les indemnités salariales de leurs employés.

Le ministre Callichurn a déclaré que le National Wage Consultative Council publiera son rapport en mars 2024 concernant les disparités salariales. Il a informé que le salaire sera également calculé en fonction de la profession.

Les dirigeants syndicaux ont de leur côté animé une conférence de presse conjointe à l’issue de cette réunion d’hier.  Parlant au nom de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), Jane Ragoo, a déclaré qu’elle est satisfaite car toutes les demandes de cette confédération syndicale ont été agréées.

« C’est après avoir pris connaissance des chiffres de Statistics Mauritius que nous avons finalisé notre demande pour une compensation salariale d’environ Rs 2000 et le ministre est venu annoncer que malgré  le fait que le taux d’inflation a frôlé la barre de 7,2%, il a été décidé d’accorder 10 % sur le salaire le plus bas jusqu’à Rs 20 000. Il faut savoir que le salaire minimum national a été revu et c’était notre bataille. Eski zot kone kombien dimounn mizer pou kontan-la. Ils toucheront un salaire de Rs 15 000, plus une compensation salariale de Rs 1 500, plus les Rs 2 000 de CSG Allowance », a fait remarquer la secrétaire générale de la CTSP.

Pour sa part, le président du Congress of Independent Trade Union (CITU), Radhakrishna Sadien, a déclaré que « je suis satisfait de ce quantum. Mais, nous avons fait une série de propositions pour ne pas se retrouver dans une illusion monétaire. Il faut savoir que les travailleurs qui touchent Rs 50 000 n’auront pas droit à une hausse salariale de 10 % mais de 4 %. Donc, c’est la classe moyenne qui va continuer à souffrir. Il faut faire en sorte à ce que la majorité des travailleurs qui paient la taxe directement aient un soulagement. »

Le président de la National Trade Union Congress (NTUC), Narendranath Gopee, est d’avis  que les travailleurs méritent amplement cette compensation salariale de Rs 1500 à Rs 2000. « Il faut remercier le ministre des Finances pour ce geste », dit-il.

Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, avance que ce quantum de compensation salariale est définitivement un soulagement pour les travailleurs du bas de l’échelle. « Nous pensons aussi qu’il faudra mettre en place des mesures visant à contrôler des prix de produits de première nécessité et le prix des médicaments. Le ministre vient dire qu’il va aider les entreprises en difficultés. Nous disons que nous ne pouvons pas prendre de la Tax Payers Money à cet effet sans faire un audit sur leur situation financière. Tous les secteurs ont repris. Pourquoi prendre l’argent des contribuables pour donner aux entreprises », se demande le syndicaliste.

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