Le père du jockey Krishna Mudhoo consigne une Precautionary Measure à la police
Face à la passivité de la Gambling Regulatory Authority (GRA), de la Horse Racing Division (HRD), de la Côte d’Or International Racing Complex (COIREC) et la police après le dramatique accident survenu vendredi dernier et où deux chevaux, Crazy Charlie et Northern Rebel, sont morts et le jockey Krishna Mudhoo grièvement blessé, le père de ce dernier, Ishwarduth Mudhoo, a décidé de passer à l’action. Il a consigné une Precautionary Measure à la police contre la People’s Turf PLC (PTP) pour négligence.
Cette action est plus que compréhensible dans la mesure où Krishna Mudhoo se trouve toujours en situation difficile. Certes, il est hors de danger après avoir subi une délicate intervention chirurgicale à la hanche, mais les séquelles de cette terrible chute ne se feront sentir que dans quelque temps. Aussi, le père du jockey blessé ne veut prendre aucun risque et après avoir cherché conseil, il a jugé nécessaire de rapporter cette affaire à la police. Et ce, d’autant que les jockeys et apprentis, qui montent actuellement, ne disposent pas d’une police d’assurance en bonne et due forme de la People’s Turf PLC.
« This is a basic, fundamental and international practice that needs to be fulfilled by any racing organizer », dit un jockey qui suit cette affaire de très près. Il ajoute : « ne pas avoir une police d’assurance en bonne et due forme et offrant à sa place un semblant d’accord, même signé des deux parties, est contraire à la loi. Cela ne peut être accepté et toléré.»
PTP a dit avoir tout payé pour l’hospitalisation de Krishna Mudhoo, mais qu’adviendra-t-il si le jockey n’arrive pas à récupérer et à se remettre en selle que ce soit à l’entraînement ou en course ? Que se passera-t-il s’il n’est pas aussi efficace qu’il ne l’était avant sa chute ? Qui paiera ses factures ? Qui en fera les frais ? Autant de questions que se pose cet ancien jockey, qui a lui-même été victime de deux ou trois chutes dans le passé.
« Il ne faut pas prendre cette affaire à la légère car la responsabilité de la PTP a été établie. Il n’y avait aucun préposé à cette sortie au poteau des 900 mètres pour contrôler l’accès à la petite piste. Il y a eu négligence et c’est la raison pour laquelle je comprends parfaitement la démarche de la famille Mudhoo. C’est aussi un fait que PTP a réduit considérablement son équipe du matin au Training. Même celui qui s’occupait de la sécurité à l’entraînement le matin a été congédié. Il y a aussi le mauvais état de l’ambulance de la PTP. Pas plus tard que lundi, le Chief Stipe Riyaz Khan a inspecté cette ambulance et grande fut sa surprise de voir qu’à l’intérieur il y avait des chaises en plastique et des matériels qu’on utilise tous les matins à l’entraînement. Cette ambulance ne répond pas aux normes et quelques fois, on éprouve beaucoup de difficultés à ouvrir la porte. Tout cela n’est pas normal car la sécurité des apprentis et des jockeys ne peut en aucun cas être pris à la légère », s’insurge-t-il.
Le jockey en question a voulu garder l’anonymat, car ces jours-ci il est devenu dangereux de s’afficher. Il a poursuivi en disant qu’il est inconcevable que la PTP ait fermé la sortie en face du collège GMD Atchia, une sortie de secours qui permettait à l’ambulance de prendre un Short Cut en cas d’urgence pour rejoindre la City Clinic.
« Qui a décidé de la fermeture de cette sortie ? La COIREC ? La PTP ? La GRA ? Personne ne le sait et vendredi dernier, l’ambulance a pris de très longues minutes non seulement pour arriver sur la piste, mais également pour trouver la sortie qui se trouvait à l’autre extrémité. Mais ce qui m’étonne encore plus, c’est la manière que la PTP a géré cette affaire. Aucun communiqué, aucune communication. D’ordinaire très bavard, le CEO est resté loin, très loin, pour justement éviter les interrogations des apprentis et jockeys. Nous n’avons eu aucune nouvelle de Krishna, et il nous a fallu partir à la clinique pour prendre connaissance de son état. Aucune enquête n’a été initiée à ce jour que ce soit par la HRD, la GRA ou la police. Nus avons l’impression que le vendredi 1er décembre était un jour comme les autres. Or, ce n’était pas le cas. Deux chevaux sont morts et un jockey a été grièvement blessé. Si la PTP veut se montrer professionnelle, il lui faut faire de gros efforts », dénonce-t-il.
GEL fait de graves allégations contre Selven Chowreemootoo
Dans un communiqué en date du 5 décembre, Global Equestrian Ltd (GEL), branche de PTP spécialisée dans le Leasing de chevaux, porte de graves allégations contre le propriétaire Indrassen (Selven) Chowreemootoo. Ce dernier a saisi la Cour pour pouvoir récupérer ses quatre chevaux, Valyrian King, Double Blue, Moon Jumper et Sockeroo.
Tout comme dans sa réponse à la mise en demeure de Selven Chowreemootoo, GEL affirme qu’il n’a aucune objection à release lesdits chevaux à condition que ce dernier règle la somme – « huge amount of monies » selon les termes du communiqué – qui lui est due concernant le Keep et le Leasing de ces chevaux.
GEL déclare que maintenant qu’il est en présence d’un Court Order pour une saisie revendication desdits chevaux, « the Company shall not flout any judge’s order for the seizure to be effected whilst reserving all its rights to challenge same before the appropriate forum. » Sauf qu’à hier, Selven Chowreemootoo n’avait toujours pas pu récupérer ses chevaux et a même dû se tourner vers les autorités policières pour l’exécution de cet ordre de la cour…