Est-ce que Paul Bérenger avait raison en reprenant le slogan, qu’un confrère a osé qualifier de disque rayé, ce qui a emmerdé au plus haut point le principal concerné au point de menacer de donner des calottes ? Il s’agit, évidemment, d’une des phrases — que d’autres qualifient de slogans — que le chef inamovible des mauves reprend depuis des années : « Élections derrière la porte. » Quelques faits semblent accréditer l’affirmation du leader du cœur, de ce qui en reste. Vendredi dernier, le conseil des ministres a revu à la hausse le montant du salaire minimal. Il sera fixé à Rs 15 000 à partir de janvier — ce qui a ajouté aux Rs 2 000 que la CSG Allowance fera que la somme totale atteindra Rs 17 000. Le ministre a également annoncé une reconsidération des salaires des employés du secteur privé. Cette décision concerne au moins 141 000 personnes. Le ministre du Travail a précisé que l’augmentation du salaire minimum « exclut la compensation salariale qui sera annoncée par le ministre des Finances le 7 décembre. » Si à cela s’ajoute une augmentation de la pension de vieillesse — qui pourrait être annoncée le 25 décembre, date de l’anniversaire du Premier ministre — sans oublier les Rs 20 000 offertes aux jeunes, le MSM aura touché pratiquement toutes les catégories de l’électorat mauricien. Est-ce que les électeurs mauriciens se laisseront tenter — d’autres diraient carrément acheter — par cette multiplication de mesures que les mauvais esprits pourraient qualifier de bribes électoraux ?
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Mais une fois passé la satisfaction provoquée par ces cadeaux de Noël, annoncés dès le début de décembre, quelques questions se posent. À commencer par des syndicalistes qui (i) s’étonnent de la rapidité de la décision et (ii) se demandent si tous les employés du secteur privé en profiteront. C’est ainsi que Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions, avance que cette décision était nécessaire, car la perte du pouvoir d’achat se poursuit. Cependant, il s’interroge sur le timing de cette annonce dont « le montant a été décidé en 17 jours. Il faut savoir quelle est la motivation derrière une telle décision rapide. » Si du côté de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé la décision est très bien accueillie, une précision est exigée. « Il faut que le gouvernement précise bien que ce salaire minimum est pour toutes les catégories de travailleurs. Si cette précision n’est pas apportée, il y aura des abus de la part des employeurs », a déclaré Jane Ragoo, la négociatrice de cette confédération. Pour sa part, Xavier Duval, leader de l’opposition, trouve que la décision est bonne, mais que c’est aussi un aveu que le coût de la vie explose. « Il ne faut pas oublier que la dépréciation de la roupie a fait que les prix ont augmenté, mais les revenus des grandes compagnies et de l’État ont explosé en même temps. Par exemple, les profits des 19 plus grandes compagnies sont passés de Rs 13 milliards à l’époque pré-Covid à Rs 43 milliards. Quant à l’État, ses revenus sont passés de Rs 106 milliards à Rs 177 milliards dans les estimations pour 2023-24. » De ce fait, le leader du PMSD se demande pourquoi la CSG Allowance de Rs 2 000, qui garantit le revenu minimum de Rs 17 000, doit être payée par le contribuable au lieu de ces compagnies qui engrangent des profits ?
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L’Extended Program du ministère de l’Éducation destiné aux élèves ayant échoué aux examens du primaire — près de 30% des participants — est un échec total. L’année dernière, le taux de « réussite » était de 2%. Cette année, le taux est de 8,9%. Ce qui a permis à la directrice du Mauritius Examination Syndicate de déclarer qu’elle a noté « une amélioration par rapport à l’année dernière, quand un taux de 3,6% avait été enregistré ! » Comment peut-on oser parler d’« amélioration » pour un examen dont le taux d’échec est de 91% ?
Jean-Claude Antoine