Combating of trafficking in persons (amendment) bill voté : Pravind Jugnauth s’en prend vertement à l’opposition

Le Combating of Trafficking in Persons (amendment) Bill a été voté mardi à l’Assemblée nationale. L’occasion pour le Premier ministre, Pravind Jugnauth, de répondre aux critiques émises par les parlementaires de l’opposition à propos de la violence domestique et le trafic humain lors de son Summing-up.

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« Il faut reconnaître que le gouvernement est en train de résoudre des problèmes liés à la violence domestique et qu’un plan d’action a été mis sur pied à ce sujet », dit-il. Faisant référence à son intervention de dimanche dernier, à l’occasion de la Journée internationale sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes, il rappelle que « Maurice prend les mesures appropriées pour mettre fin aux Inhuman Behaviours ».

Pour autant, pour gagner cette bataille, dit-il, il nous faut agir de concert pour rendre justice aux victimes. « J’encourage ainsi les victimes de violences domestiques à dénoncer les actes de barbarisme », fait ressortir le chef du gouvernement.
S’attaquant à l’opposition, il affirme que « certains membree de l’autre côté de la Chambre se présentent comme des défenseurs de victimes de violences domestiques. Et ils sont fiers de s’être alliés à un bourreau qui n’a aucun respect pour les femmes et pour qui les femmes ne sont que des objets. Ce bourreau porte le manteau de leader politique. Il est connu pour ses frasques envers les femmes. Qui ne souvient pas comment il avait pourchassé les jeunes filles sur la plage d’Albion suivant une Macarena Party bien arrosée au Blue Label. »,

« Comment la pauvre Nita peut-elle oublier le juron lancé à son égard, parce que le micro ne marchait pas ? » a-t-il repris. « Que dire encore de ce juron employé par ce leader à l’égard d’une femme, la qualifiant de P* ? Je me demande ce que pense Mme Bérenger par rapport à ce genre de qualificatifs (..) Je me demande si elle est fière de se tenir sur la même plateforme que ce grossier personnage, qui estime que chaque femme a un prix », poursuit Pravind Jugnauthen avançant que « Mme Bérenger a pris une place au sein de cette auguste Assemblée en 2019 et elle s’évertue à projeter l’image d’une personne déterminée à se battre pour la cause féminine. »

L’important est « de mettre en pratique ce que l’on prêche », dit-il. « Ce même leader, pas plus tard que dimanche dernier, a affirmé qu’il mettra en place un projet de réhabilitation des agresseurs des femmes s’il revenait au pouvoir. Si l’honorable Joanna Bérenger à un minimum de sincérité dans l’image qu’elle s’efforce de projeter, elle devrait sans tarder demander à son leader d’alliance de se faire enregistrer dans ce programme de réhabilitation. J’attends de voir ! Et les femmes de notre République veilleront également ! On saura alors si Mme Bérenger est honnête et sincère dans ses dires ou si elle ne fait que de nous mener en bateau », a conclu le Premier ministre.

Kalpana Koonjoo-Shah, ministre de l’Égalité des Genres : : « A modern Form of Slavery »

La ministre de l’Égalité des Genres, Kalpana Koonjoo-Shah, qualifie le Combating of Trafficking in Persons (amendment) Bill de très pertinent. À ce titre, elle remercie le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour avoir présenté ce projet de loi au Parlement.
« Il est malheureux que la plupart des sièges réservés à l’opposition soient vides au moment de débattre. Ils brillent toujours par leur absence lors des débats importants », dénonce-t-elle.

Le trafic humain est « a modern form of slavery », est d’avis la ministre. « It has been observed globally that while trafficking for sexual exploitation relates mainly to women and girls, forced job labour significantly concerns men and boys. Underlying these observations, Mr Speaker. It has been observed globally that while trafficking for sexual exploitation relates mainly to women and girls, forced job labour significantly concerns men and boys », poursuit-elle.

« We should not only take cognizance but reject vehemently that fact that unequal power relations prevailing in society, persistent gender inequality, stigmatisation, and discrimination make women and girls more vulnerable to human trafficking. We should therefore not make any abstraction that a gender-sensitive approach is a sine-qua none pre-requisite to understanding and tackling this violent crime », préconise-t-elle.
Elle ajoute que Maurice a besoin d’une vision transformatrice. « Cependant, la lutte contre la traite des personnes est une bataille qui ne peut être menée de manière isolée. Cela nécessite la participation active de la société civile, des entreprises et de chaque individu », fait-elle remarquer.

Elle continue : « Mauritius requires transformative vision and Combating trafficking in persons is a battle that cannot be fought by governments in isolation. It requires the active involvement of civil society, businesses, and every individual. It requires international collaboration definitely. The fight against trafficking demands our shared commitment. Prevention is our first line of defence. We must continue to invest in education and awareness programmes to empower individuals with the knowledge to recognise the signs of trafficking. By fostering a culture of constant vigilance, we can disrupt the traffickers’ tactics and protect potential victims before they fall prey to this heinous crime. »

En guise de conclusion, elle déclare que « our duty does not end with prevention. We must ensure that survivors of trafficking receive the support they need to rebuild their lives. This includes access to shelter, medical care, counselling, and educational opportunities in other words rehabilitation and reintegration to society. It is our collective responsibility to stand beside survivors, offering them a path towards recovery and empowerment. »

Subhasnee Lutchmun-Roy (Parliamentary Private Secretary) : « Les efforts s’intensifient pour renforcer le système »

La Parliamentary Private Secretary (PPS) Subhasnee Lutchmun-Roy a fait ressortir que le gouvernement intensifie ses efforts pour renforcer le système, citant en exemple le projet de loi sur l’immigration qui a été présenté en juillet de l’année dernière et, il y a quelques mois, celui du ministre Callichurn sur le recrutement et les agences privées, en octobre dernier, concernant notamment les droits et privilèges des travailleurs non-citoyens. Elle a aussi fait référence à la loi sur les enfants, « qui a criminalisé le trafic sexuel d’enfants ».
Elle a soutenu que ce projet de loi présenté par le Premier ministre « témoigne de l’engagement de ce gouvernement à lutter contre le trafic humain ». En renforçant le mécanisme juridique, elle estime « que c’est un signal fort qui est envoyé ».

La PPS a mis en avant le fait que le projet de loi se veut non partisan, « car il traite des droits humains fondamentaux des citoyens ». Elle a plaidé pour que les membres des deux côtés de la Chambre « se tiennent aux côtés de ceux qui ont été victimes de tout acte découlant de l’exploitation et du trafic humain ».

Subhasnee Lutchmun-Roy a déclaré que le trafic humain équivaut à l’esclavage des temps modernes, « mettant en jeu la privation des droits des hommes, de leur liberté et de leur dignité » et que le gouvernement « est en train de remplir son devoir en proposant des amendements solides ».

Kushal Lobine , PMSD: « Les policiers doivent avoir plus de compassion pour les victimes »

Kushal Lobine (PMSD) qualifie la traite humaine de sujet « complexe et délicat », et qui dépasse nos frontières, faisant ainsi état de rapports contenant à la fois des critiques contre Maurice, ainsi que des recommandations. Kushal Lobine fait ressortir les difficultés que rencontrent policiers et procureurs, qui se doivent de prouver les accusations contre tout prévenu soupçonné de trafic d’êtres humains. « Ce qui est très difficile à prouver », selon lui. Tout comme il est difficile de s’assurer que les victimes, « souvent des étrangers », témoignent en cour.

Sur ce point, il estime que la réponse des pays en voie de développement face à la traite humaine « se détériore » à travers le monde, le taux de condamnations connaissant une baisse importante. « Il faut se demander ce qu’il convient de faire dans ces circonstances », dit-il.

Concernant le projet de loi, il dit ne pas comprendre la raison d’être de certains amendements à la loi existante. À l’instar de la clause 4, selon laquelle un simple policier peut faire admettre un adulte victime de traite humaine dans un centre. « Pourquoi avoir éliminé le juge en Chambre du processus d’admission ? » se demande le député. Idem concernant le DPP, dont il ne faut pas toucher aux prérogatives concernant la protection des témoins et la question de l’immunité.

Il s’est toutefois surtout focalisé sur l’unité de police spéciale pour combattre le trafic humain, se demandant comment elle fonctionnerait. Et faisant ressortir que le projet de loi ne mentionne pas la formation des éléments de cette unité. Par ailleurs, les policiers n’ont pas assez de compassion envers les victimes de traite humaine, dit-il. « Nous avons besoin de policiers ayant une approche plus humaine ! »

Kushal Lobine demande au Premier ministre de s’assurer que le personnel de cette unité soit équilibré, et que certains maîtrisent des langues étrangères, « comme cela se fait dans le tourisme ». Bref, « une occasion en or de montrer notre détermination face à la traite humaine au reste du monde ».

Le député bleu dira aussi l’importance de protéger les travailleurs étrangers opérant à Maurice et de mettre fin à l’exploitation sexuelle des enfants. Avant de conclure en citant l’ancien président américain Barack Obama, qui avait demandé à l’époque d’appeler la traite humaine par son vrai nom : l’esclavage.

Maneesh Gobin, Attorney General : « Un projet de loi qui concerne la dignité humaine »

L’Attorney General, Maneesh Gobin, déclare que le Combating of Trafficking in Persons (amendment) Bill concerne la dignité humaine et les droits humains. « Il s’agit de défendre ceux qui n’ont pas les moyens de se protéger. Le trafic humain est considéré comme un crime des temps modernes », dit-il.

Il poursuit en affirmant que le trafic humain est complexe et que cette pratique s’opère sur le plan mondial. « Le gouvernement a pris l’engagement de défendre les victimes de trafic humain », continue-t-il. Avant de faire ressortir qu’il « nous faut agir à l’unisson pour combattre ce trafic transfrontalier ». Raison pour laquelle le gouvernement a sollicité l’aide de partenaires internationaux pour lutter contre ce fléau, selon lui. « Cette collaboration est effective avec l’Union européenne, avec les autorités américaines et avec des organisations internationales s’occupant de la migration. »

Il estime par ailleurs que le rapport annuel des Nations Unies sur le trafic humain concernant Maurice « is rather arbitrary. » « Je dois mettre en exergue ce point, car on n’a pas eu la chance de donner notre avis avant la publication de ce rapport. » L’Attorney General explique cependant qu’une « approche collaborative » avec les autorités américaines en ce qu’il s’agit de la préparation d’un rapport sur le trafic humain à Maurice est désormais de mise.

 

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