Agriculture : ENL se lance dans la culture du thé à grande échelle  

-Les plantations théières couvriront une superficie de 200 hectares à Valetta

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Six mois après avoir pris ses fonctions, le nouveau Chief Executive Officer du groupe ENL, Gilbert Espitalier-Noël, a convié la presse à une rencontre interactive. Il était entouré des principaux dirigeants du groupe. L’occasion d’aborder sa vision et les grands axes stratégiques du développement d’ENL.

Évoquant les activités agribusiness, il a rappelé qu’ENL est le troisième plus gros producteur de canne à Maurice, et qu’il est aussi actif dans la culture maraîchère, par le biais de l’agriculture raisonnée.  Gilbert Espitalier-Noël a annoncé que le groupe compte se lancer dans la culture de thé à grande échelle. « Nous avons décidé de nous engager dans la culture de thé sur une base importante. Il s’agit d’une industrie qui est importante pour le pays depuis très longtemps, mais elle était en déclin, si bien qu’aujourd’hui le pays doit importer environ 40% de sa consommation de thé. Comme nous avons des terres dans les zones humides comme Valetta, Wooton, Quartier-Militaire, etc. et que celles-ci ne sont pas appropriées pour la culture de la canne, et qu’elles sont idéales pour la culture de thé, nous allons nous lancer dans cette culture », annonce-t-il.

Le groupe consentira des investissements de quelque Rs 120 millions dans ce projet et devrait mécaniser la culture de thé,  en faisant venir des équipements dernier cri, dont trois récolteuses modernes pour la cueillette des feuilles de thé. Le groupe étudie ce projet depuis un peu plus de deux ans et est en contact avec les agriculteurs kenyans – le Kenya étant un gros producteur de thé – pour se familiariser aux meilleures pratiques dans ce domaine.

Dans un premier temps, la plantation se fera sur 450 arpents à Valetta. Mais l’objectif à terme est de cultiver le thé sur 200 hectares, sachant qu’il existe actuellement environ 650 hectares sous culture de thé dans le pays. ENL deviendra ainsi un important acteur de ce secteur dans les prochaines années.
« C’est un projet stratégique pour le pays car il permettra de réduire nos importations de thé et nous allons mécaniser la culture, » poursuit le CEO d’ENL.

Olivier Baissac, CEO d’ENL Agri, indique que l’objectif est de récolter environ 2 400 tonnes de feuilles de thé par an. La plantation devrait débuter en 2024/25, à Valetta et le thé sera cultivé sur un seul et même site de 200 hectares. Dans un premier temps, ENL ciblera essentiellement le marché local, mais l’exportation est envisagée à une autre étape.

Gilbert Espitalier-Noel a également affiché sa satisfaction devant le  redémarrage rapide de l’économie depuis quelques mois, ce qui est excellent pour les entreprises et le pays en général. Il a salué les efforts du gouvernement d’aider les entreprises pendant la pandémie, notamment le secteur hôtelier qui, en d’autres circonstances, n’aurait pas tenu 18 mois de fermeture sans des licenciements massifs.

Il a exprimé ses craintes sur les difficultés de recrutement, la rétention des employés et la démographie en baisse dans le pays. Il s’est dit inquiet de l’érosion côtière et du nombre de professionnels qui quittent le pays et soutient qu’il « n’y a pas vraiment de stratégie très claire » sur ce qu’on va faire pour contrer ce phénomène. Il plaide aussi pour une plus grande ouverture du pays aux professionnels étrangers.

Gilbert Espitalier-Noël a commenté la performance d’ENL au 30 juin 2023, avec des profits record de Rs 3 milliards. Il a expliqué que le groupe compte se concentrer sur ses corps de métier car il est déjà très diversifié. Évoquant le défi de 2030, celui d’avoir 60% d’énergie renouvelable à l’échelle nationale, il estime que c’est un « challenge difficile à tenir »  mais que le jeu en vaut la chandelle. Il a rappelé que de nombreux bâtiments du groupe, dont les centres commerciaux et les hôtels, sont équipés de panneaux photovoltaïques à cet effet.

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