Échiquier politique : les états-majors politiques à l’étape de l’emballement électoral !

Offensive présentielle sur le terrain, avec le PM et leader du MSM se partageant quotidiennement entre fonctions
officielles et sorties politiques

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Tractations entre l’Hôtel du GM et Air Mauritius pour le vol d’inauguration de la piste d’atterrissage d’Agalega avec l’obstacle des réservations de fin d’année sur Rodrigues à surmonter

Opération de charme du ministre Callichurn auprès des syndicalistes avec une éventuelle annonce, jeudi, du National Minimum Wage revu et corrigé, probablement fixé au-delà des Rs 15 000 par mois

L’alliance PTr-MMM-PMSD aborde l’année des législatives
avec la carte du meeting d’Edward VII de dimanche prochain

Linion Moris annonce ses couleurs à l’israélienne avec un partage du Prime Ministership entre Nando Bodha et Rama Valayden

Le Reform Party revient fort avec son slogan Ni Pravind Ni Navin.
Pei bizin Roshi

Anticipant la prochaine trêve politique avec la période des fêtes de fin d’année et la reprise de 2024 avec les contraintes caractérisées par des célébrations religieuses au cours du premier trimestre, les états-majors des principaux blocs et partis politiques sont déjà passés à l’étape de l’emballement en vue des prochaines élections législatives. Depuis le début de ce mois, les sorties politiques et autres rassemblements de mobilisation politique se multiplient. En tout cas, du côté du QG du Sun Trust, le mot d’ordre est sans équivoque : offensive présentielle tous azimuts sur le terrain. À ce titre, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, donne l’exemple depuis la semaine dernière en se partageant entre ses obligations formelles de chef du gouvernement et son rôle de locomotive au sein de l’alliance gouvernementale sur le terrain. Le rythme imprimé est entre trois et cinq interventions publiques, de surcroît politiques, par jour, ciblant frontalement son adversaire direct au poste de Premier ministre, le leader du parti Travailliste, Navin Ramgoolam. La teneur de l’intervention du Premier ministre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, hier matin, en fait foi. A Belle-Vue Harel, il s’en est pris directement à Paul et Joanna Bérenger. D’aucuns affirment que le ton entre ces deux adversaires politiques sur le terrain deviendra encore à coup sûr plus virulent au fur et à mesure que les échéances du calendrier électoral se préciseront.

La série de sorties politiques sous le signe des fêtes d’année à l’orange se veut être une tentative de riposte à la campagne orchestrée par le Parti Travailliste (PTr), le MMM, le Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD) à la conclusion de l’alliance en vue des prochaines électorales. Sur la base diagnostic des retombées de la caravane Ruz-Mov-Ble traversant les régions de Maurice dans la mise à exécution de la stratégie du N°4 au N°14, les Top Chefs de Lakwizinn du Prime Minister’s Office ont cru nécessaire, et cela sans se laisser tomber victimes du syndrome de Dog Berry, que le moment était venu de réaffirmer la présence électorale de Pravind Jugnauth, candidat à sa succession au poste de Premier ministre.

Dans les rangs de l’opposition parlementaire, l’on persiste et signe à l’effet que les dividendes politiques que la synergie du regroupement des trois formations, soit le PTr, le MMM et le PMSD, devrait être suffisamment robuste pour renverser le gouvernement sortant de Pravind Jugnauth au décompte des voix lors du prochain scrutin. Que ce soit Navin Ramgoolam, Paul Bérenger ou Xavier-Luc Duval, l’on se félicite de la première réaction au sein de l’électorat à la concrétisation de cette alliance, au point où le leader du MMM, Paul Bérenger, se met à préparer la population à un troisième raz-de-marée électoral après le 11 juin 1982 et le 21 décembre 1995. Dans cette perspective, ils font ressortir que le meeting à Edward VII, Rose-Hill, du 3 décembre, renouant avec la tradition du rassemblement politique dominical, devra être porté des signes avant-coureurs de ce que sera 2024, l’année des élections générales.

Du côté des partis extra-parlementaires, misant sur le phénomène de l’usure des frontliners des mainstream politics, se préparent à faire la différence lors les prochaines consultations populaires. Linion Moris a pris les devants en confirmant un arrangement à l’israélienne, avec la formule de trois-deux pour le poste de Premier ministre. Ainsi, Nando Bodha, ancien secrétaire général du MSM, et Rama Valayden, ancien Attorney General d’un précédent gouvernement du Parti Travailliste, seront présentés comme des Shadow Prime Ministers.

Pour sa part, le Reform Party tient encore à son slogan Ni Pravind Ni Navin mais avec Roshi (Bhadain) pour le poste de Premier ministre. Ce parti prévoit de répondre au meeting de mobilisation de l’alliance PTr-MMM-PMSD du 3 décembre à Edward VII avec un rassemblement politique à Beau-Bassin le vendredi 8, soit le lendemain de l’annonce de la compensation salariale.

Toutefois, à ce stade préliminaire du warming-up électoral, l’impression qui se dégage est que les deux principaux blocs, soit l’alliance menée par le MSM, et l’Alliance PTr-MMM-PMSD, ne se feront nullement de cadeaux, même si c’est la période de fin d’année. Dans tous les sens de cette expression. À cet effet, une nouvelle indication, avec le ton montant à un tel niveau, pour ne pas dire la teneur des arguments descendant au ras des pâquerettes, a été donnée, hier, lors des célébrations officielles à l’auditorium Octave Wiehé (voir texte plus loin). Ainsi, de potentiels risques de dérapage langagier de signalent déjà avec les réactions des parties ciblées de part et d’autre, d’autant que le Premier ministre s’est fixé comme mission à Grand-Bois de « faire tomber les masques de l’opposition. »

Ce volet de la campagne électorale pour le compte du gouvernement en quête d’un troisième mandat, comme le trois à la file après la naissance du MSM il y a quarante ans, soit 1983, 1987 et 1990, sera complémenté par une série Kado Labous Dou. Mais cette fois, bien avant la dissolution de l’Assemblée nationale pour contrer des accusations d’electoral briberies. D’aucuns affirment que le plan de guerre élaboré au sein de Lakwizinn du Prime Minister’s Office indiquent que de premières salves pourraient être tirées dès la fin de cette semaine.

Soodesh Callichurn, ministre du Travail et des Relations industrielles, débarrassé de la responsabilité collective d’annoncer et de défendre des hausses des prix de denrées de base, devra être envoyé au front pour annoncer une première série de mesures sur le plan socio-économique. Le gouvernement envisage de réviser à la hausse le National Minimium Wage de Rs 13 500, avec une allocation supplémentaire de Rs 1 500. En prélude aux consultations tripartites pour la compensation salariale payable à partir du1er janvier prochain, le nouveau National Minimium Wage au-dessus du deuil des Rs15 000, entrant en vigueur dès le début de 2024, pourrait être avalisé par le gouvernement incessamment.

D’ailleurs répondant à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, de mardi, portant sur le paiement d’un 14e mois à l’ensemble des salariés, le ministre Callichurn avait donné des indications préalables à ce sujet. « Furthermore, there is another mechanism to look into the review of the National Minimum Wage. Let me inform the House that in the last Budget, I amended, through the Finance Bill, the National Wage Consultative Council Act for an early review of the National Minimum Wage. As I speak, the National Wage Consultative Council has already embarked on the review of the National Minimum Wage and the report is expected to be submitted by the end of this month ; after which, Government will decide on the quantum of the National Minimum Wage to be payable to the workers of this country as from January 2024 », avait-il fait ressortir.

Cette question de National Minimum Wage à plus de Rs 15 000, avec les ajustements, devant intervenir suite aux recommandations du National Wage Consultative Council Report de la fin de ce mois, pourrait se transformer en un argument majeur contre la campagne, qualifiée de démagogique de l’alliance PTr-MMM-PMSD sur le paiement du 14e mois. D’ailleurs, en guise de flèche du Parthe à la PNQ, le ministre du Travail avait soutenu : « He (Leader of the Opposition) tends to forget when he was in Government, when he was the Minister of Finance, some poor cleaners of this country were earning Rs 1 500. Now, they earn ten times more than what they were earning. Ten times more ! »

Toujours sur le front des salaires, l’autre priorité se résume au quantum de la prochaine compensation salariale à l’agenda des consultations tripartites du jeudi 7 décembre. La partie syndicale a déjà annoncé les couleurs avec des revendications au-delà des Rs 1 000, se rapprochant davantage des Rs 1 500 pour ceux au bas d’échelle face à l’érosion du pouvoir d’achat. Des milieux proches de Lakwizinn indiquent que la mission du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, grand fan du Gini Coefficient pour faire la démonstration de la lutte contre les inégalités socio-économiques, sera de tout faire pour ne pas éveiller des sentiments d’animosité à l’encontre du gouvernement dans les rangs syndicaux dans cette conjoncture préélectorale.

Néanmoins, aucune des sources concernées n’a pas voulu s’avancer pour faire comprendre si le Grand Argentier disposera du chiffre magique de Rs 1 500 pour compléter son exercice d’équilibriste du 7 décembre, soit littéralement au lendemain du meeting d’Edward VII de l’opposition PTr-MMM-PMSD.

Il n’empêche que Pravind Jugnauth se prépare d’assurer une présence quasi-permanence sur le terrain contrant toute percée de l’alliance PTr-MMM-PMSD. Il compte maintenir le rythme de trois à cinq sorties, cérémonies officielles d’inauguration et contacts de fin d’année avec la base du MSM à travers l’île confondus. Comme il a été le cas depuis la semaine dernière. La liste complète principalement des inaugurations est passée en revue au plus haut niveau pour établir le calendrier des sorties. Parmi, l’on note des pressions autour de l’ouverture de la Medi-Clinic de Quartier-Militaire dans la circonscription du N°8 ou encore celle de Stanley au N°19 pour marquer le come-back de l’ancien Deputy Prime Minister et leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, au sein du gouvernement.

Le hic dans le programme d’inaugurations semble être hors de tout contrôle de l’Hôtel du Gouvernement. Avec la présence d’une cinquantaine d’experts et de militaires indiens pour mettre au point les équipements de navigation aérienne dernier cri, l’inauguration de la piste d’atterrissage à Agalega devra être techniquement possible en cette fin d’année. Des tractations avec la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, pour le transfert des VVIP, dont le Premier ministre, dans l’archipel pour cette cérémonie inaugurale sont en cours. Mais elles butent contre une difficulté majeure.

En effet, pour le mois de décembre, avec les réservations entre Maurice et Rodrigues à leur niveau le plus élevé, Air Mauritius peut difficilement se passer d’un de ses aéronefs pour une journée, le temps d’un aller-retour à Agalega, pour cette cérémonie protocolaire, sans bousculer la desserte entre Maurice-Rodrigues-Maurice. À moins d’affréter un appareil d’une société étrangère pour cette période de pointe, il faudra repasser au début de l’année prochaine, soit avant la reprise pour la dernière session de l’Assemblée nationale, probablement entre le 19 mars ou le 26 mars.

Mais auparavant, en l’occurrence le 12 mars, pour le 56e anniversaire de l’accession du pays à’indépendance, avec Maurice encore en voie de compléter le processus de sa décolonisation, dont le retour formel de l’archipel des Chagos sous souveraineté de la République, la question sera de savoir qui de Steven Obeegadoo, Anwar Husnoo, Renganaden Padayachy, ou encore Joe Lesjongard, faisant partie du front bench du gouvernement, seront élevés au rang de Grand Commander of the Star and Key of the Indian Ocean (GCSK). Cela en prélude à la présentation du budget de vérité pour les bénéficiaires de la Basic Retirement Pension (BRP) à Rs 23 500, sujet à confirmation…

 

Virulente sortie de Jugnauth contre Ramgoolam — Le Premier ministre : « Sa dimounn-la panse ki madam ek tifi se bann p… sa »

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a pris pour cible le leader du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam. Il a en effet réservé une large partie de son discours à l’ancien Premier ministre, sans le nommer, faisant référence à des actes passés.

« Nou pa pou resi si dan nou mem nou pena enn konportman ki dign ek korek. Sa konportman-la bizin koumans dan nou lakaz. Li bizin koumans kot nou avan tou », a déclaré le chef du gouvernement. Il ajoutera que cela s’applique à tous, dont ceux qui occupent des positions capitales au sein de la société. « Ena enn pli gran responsabilite lor bann dimounn dan enn sosiete kot dimounn trouv zot kouma enn lexanp ek kouma enn model. Par exanp, prezidan enn club, prezidan bann organizasion sosiokiltirel oubien prezidan Village Council, District Council. Ou o pli o nivo osi : depite, minis ek Premie minis sirtou », poursuit-il. Il dira que l’image que le député, ou ministre, et surtout le Premier ministre projettent a une influence sur la société, tout demandant à l’assistance de savoir juger leurs dirigeants.

« Lorla, bat metres »

Dans le contexte, il cite un incident lors d’un meeting à Quatre-Bornes. « Nou tou pou rapel ki manier ena dimounn akoz mikro pa ti pe marse, ki manier li’nn adres enn madam depite pou tret li de… », dit-il, affirmant que « mo pa kav dir sa mo-la, parski mo labous pa osi malprop ki sa bann kalite dimounn-la… Voila latitid enn dimounn anver madam. » Pravind Jugnauth va plus loin affirmant que « pou sa dimounn-la, li panse madam/tifi se bann p… sa. »

Il a sorti un autre épisode où en tant étudiant à l’université, cet individu avait mis le feu à l’appartement de son ex-copine. L’affaire avait même été appelée devant la justice. « Tou dimounn konn li kouma Macarena », rajoute le Premier ministre. Et de poursuivre : « Enn dimounn kan ou dan enn pozision responsabilité, kan ou o pli o nivo enn pei, ki manier ou get madam ek tifi ? Eski ou kalkile akoz ou ena pouvwar… ou bizin servi ou pouvwar pou esey abiz bann madam ek tifi ? Ou al anbet zennfi, pou dir vini, si ou oule gagn travay dan Air Mauritius ! Ou le gagn travay kouma otes ? Mo fer interview dan kanpman. Eski ou kapav aksepte sa ? »

Il ajoute : « Lerla bizin al dan Albion, bizin al fer interview laba ? Al abiz lor bann tifi, de bann madam ? E aster ki lexanp ou kav done kouma enn Premie minis ? Deza marye, galoup deryer bann madam, gard metres. Lorla, bat metres. Bate ! » Il s’appuie sur le témoignage d’une fillette qui, dit-il, a raconté ce que sa mère a vécu. « Li’nn mem, dan enn moman, pran dibwa, dan lasemine… pou bat enn madam ! » dit-il encore.

Face à ce genre d’agissements, Pravind Jugnauth se demande « nou oule amenn enn konba ou amenn violans ? Si nou serye, nou bizin fer seki nou pe dir. Tou dimounn, tou lorganizasion, tou ONG, sekter prive, tou bizin vinn ansam. » Il faut toutefois savoir comment agir, met-il en garde, avançant :  « Si koumadir mwa ki a la tet sa pei-la, mo koumans fer sa bann zafer-la, ki pou arive ? Ou pa pou trouv eliminasion violans ? Ou pou trouv propagasion violans kont bann madam ek bann tifi ! Ou pou trouv explwatasion ! Eski sa kalite vizion-la nou le dan nou pei ? » Il a conclu en affirmant qu’il agira comme un rempart contre la violence.

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