2024 s’annonce avec son lot de promesses, d’espoirs renouvelés, de rêves nourris et d’attentes justifiées et légitimes. 2023 se clôt sur une note pourtant très amère avec cette guerre qui semble interminable entre Israël et le Hamas. Crime contre l’humanité, génocide et extermination brandis par les uns, et exactions terroristes qualifiées par d’autres. Depuis ce fatidique 7 octobre, les sons des bottes et des explosions, comme les cris et les pleurs des mères et des pères, ne cessent. Devons-nous craindre de sombrer dans une (évitable, il faut y croire et il faut y travailler !) Troisième Guerre mondiale ?
Le retour de Vladimir Poutine, via le groupe Wagner, via certains médias occidentaux, ne manque pas de soulever de telles interrogations, ni ne rend dupe. Notre monde s’est retransformé en cette brûlante poudrière prête à flamber. Elle l’est subitement revenue, malgré des années Covid-19 qui nous avaient bel et bien ramenés à nos essentiels. À l’impérativité de repenser nos priorités, de réagencer nos tirs et rectifier nos objectifs, pour un lendemain que nous léguerons à nos enfants, où l’amour primerait beaucoup pour construire un futur solide et certain. Où le respect l’emporterait sur les bas et vils intérêts purement matériels et propres d’une société motivée par les gains et la consommation.
La démarche des membres de Lalit d’enclencher une action à la Cour de justice des Nations unies mérite plus que d’être saluée : elle invite à être répliquée, suivie, adoptée. Ainsi que le souhaitent Lindsey Collen, Ragini Kistnasamy et Alain Ah Vee, signataires de la plainte officielle contre l’État israélien pour crime contre l’humanité, si de nombreux Mauriciens rejoignent ce mouvement, cet effort de soutien et de solidarité envers un peuple opprimé ne sera pas vain. Nul ne demande de prendre les armes et d’aller répandre sang et chair. Mais de faire la différence en faisant entendre nos voix, en disant non, assez, ça suffit. Dans la même veine d’une armada d’hommes de loi qui ont donné le la à l’échelle mondiale, de telles initiatives viennent insuffler un nouvel espoir pour sauver l’amour. Ce monde, précisément en ce moment, avec tout ce qui s’y déroule, n’en a-t-il pas un cruel besoin ?
Pour protéger notre intimité, sauver notre jardin secret, et par incidence, encore sauver l’amour, saluons l’action entreprise par Rama Valayden et Ivor Tan Yan, de Linion Moris. Manœuvre reprise et suivie par (heureusement !) de nombreux autres politiciens de l’opposition, pour faire obstacle au projet de réenregistrement des cartes SIM. Quel est donc le véritable mobile de ce projet qui réclame des détails (bien trop) intimes, sertis de photos en couleur ? Franchement ! Traquer les seuls trafiquants de drogue qui usent des black phones, agiter l’argument de recommandation de la Commission d’enquête sur la drogue de l’ex-juge Paul Lam Shang Leen, ne sont pas forcément convaincants. Arvind Boolell a raison : il faut contrer Big Brother !
Nos autorités, compétentes et efficaces, disposent de moyens beaucoup plus efficaces et pointus pour arriver à ces fins que cette grossière mascarade qui semble davantage destinée à épier et s’immiscer dans le privé des Mauriciens qu’autre chose ! Pravind Jugnauth qui faisait le fier en s’opposant à la carte d’identité biométrique imposée par le régime Ramgoolam serait-il frappé (encore une fois !) d’amnésie ponctuelle et de mémoire sélective ?
Sauver l’amour, c’est aussi un cri du cœur et d’alarme que lance Nicolas Ritter, en cette fin de Semaine internationale du dépistage (SID) du VIH et des IST. Le premier Mauricien à vivre publiquement avec le VIH livre une réflexion vibrante et poignante quand il explique que « savoir si on est porteur ou pas du virus du sida offre une nouvelle chance à l’amour » Et qu’« Il suffit à chacun d’entre nous de prendre notre responsabilité personnelle, de faire notre test, et de nous comporter comme il se doit, à partir de là. » Une porte ouverte vers l’amour, où les obstacles tomberont, moyennant respect, compréhension et informations.
Husna Ramjanally