Au Royaume-Uni : la justice britannique met fin aux soins du bébé Indi Gregory

Le souhait de la famille de la fille de six mois d’avoir des soins palliatifs à Rome, en Italie, également refusée par le juge Robert Peel

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Le 13 novembre 2023 restera gravé comme un jour sombre dans l’histoire d’Indi Gregory, une petite fille britannique de huit mois, dont la vie s’est éteinte après une lutte poignante contre une maladie mitochondriale incurable. La décision déchirante d’interrompre ses soins, prise par la justice britannique, a suscité l’indignation et la tristesse à travers le pays et dans le monde. L’affaire a suscité une controverse intense, mettant en lumière les questions éthiques entourant la prise de décision médicale.

Les parents d’Indi Gregory avaient engagé une bataille juridique contre les médecins britanniques, qui préconisaient l’interruption du maintien en vie de leur fille. La proposition de transfert à l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù de Rome avait été rejetée par la justice britannique, malgré l’intervention de Giorgia Meloni, première ministre italienne, qui lui avait accordé la nationalité italienne en urgence trois jours avant la confirmation de l’arrêt des soins.

Vaine et douloureuse

La décision initiale des médecins britanniques, soutenue par la justice, affirmait que la poursuite des traitements pour Indi était vaine et douloureuse. Les parents, Dean Gregory et Claire Staniforth, souhaitaient transférer la fillette en Italie, où l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù avait expressément offert de continuer les soins palliatifs.
Giorgia Meloni, critiquée par l’opposition italienne, avait convoqué un conseil des ministres d’urgence et octroyé la nationalité italienne à Indi Gregory, cherchant ainsi à contrecarrer la décision britannique. Cependant, la justice a également refusé le transfert à Rome, qualifiant la démarche de choix politique et suscitant des débats sur l’utilisation de la nationalité pour des raisons humanitaires.
L’hôpital du Bambino Gesù, réputé pour ses soins palliatifs de qualité, s’était dit prêt à accueillir Indi et ses parents. L’objectif était de rétablir une relation de confiance entre les médecins et les parents, soulignant l’importance du transfert pour assurer une continuité dans les traitements.

Les efforts de la PM italienne

Malgré les efforts de la première ministre italienne, la Haute Cour britannique, y compris le juge Robert Peel, a maintenu sa position. Le juge a déclaré que l’intervention de Rome ne changeait rien aux décisions antérieures et a souligné les risques associés à l’interruption des soins à domicile en raison de complications cliniques.
À ce moment critique, Indi, manifestant des signes de détresse, d’agitation et de douleur, nécessitait des soins supplémentaires pour atténuer sa souffrance en cas d’extubation. Les parents, dans un état de désespoir, ont vivement critiqué l’indifférence des tribunaux britanniques face à l’offre italienne. Le père a réagi dans un communiqué en exprimant son indignation. « C’est une honte que l’hôpital et les tribunaux britanniques ignorent tout simplement l’offre du gouvernement italien. J’en appelle au gouvernement britannique pour qu’il autorise Indi à se rendre en Italie avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il ajouté.
En octobre dernier, le juge de la Haute Cour anglaise, Justice Peel, avait déjà donné l’autorisation aux médecins d’interrompre le maintien en vie d’Indi, arguant que le diagnostic médical était « clair et unanime ». Les maladies mitochondriales, génétiques et privant les cellules du corps de la capacité à produire de l’énergie, ne disposent d’aucun traitement curatif.
Depuis cette décision, les parents de la petite fille ont tenté en vain de convaincre la Cour d’appel des juges de Londres et les juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg.

Profonde émotion en Italie et dans les milieux catholiques

En Italie, particulièrement au sein des milieux catholiques, le destin tragique d’Indi suscite une profonde émotion. Le journal des évêques italiens, Avvenire, déplore que les parents aient été « réduits au silence impuissant » et critique l’invocation du « meilleur intérêt » pour justifier l’arrêt des soins : « Il y a un risque (à voyager en Italie), mais mieux vaut un voyage risqué que la certitude d’une mort décrétée […]. Maintenant Indi est notre fille, Indi est italienne », écrit l’épiscopat italien.Le sort tragique d’Indi Gregory rappelle les cas précédents de Charlie Gard et Alfie Evans au Royaume-Uni, suscitant des débats émotionnels et éthiques sur la prise de décision médicale dans le contexte des maladies incurables chez les enfants. Le destin d’Indi restera gravée, incitant à une réflexion approfondie sur la compassion et les droits des parents dans de telles situations déchirantes.« En colère, le cœur brisé et honteux »

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