Sécurité intérieure : bomb hoaxes en série dans des établissements scolaires

Un message uniforme transmis par courriel tôt hier matin à ces institutions, avec l’auteur alléguant avoir eu une enfance difficile

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La force policière était mobilisée jeudi matin une série d’alertes à la bombe dans des institutions scolaires, s’avérant par la suite être des Bomb Hoaxes. Les dernières indications étaient qu’une cinquantaine d’établissements scolaires publics et privés ont accusé réception d’un courriel identique faisant état de “explosive devices have been planted in the school”.
C’était le branle-bas de combat aux Casernes centrales, en voulant prendre aucun risque dans la conjoncture avec les spécialistes de l’Explosives Handling Unit multipliant les inspections sur le terrain. Finalement, aucun engin dangereux n’a été détecté, mais la police reste en état d’alerte.
Au premier abord, ce sont les écoles privées qui semblaient être la cible de cette alerte à la bombe. Très tôt dans la matinée la police avait été sollicitée à Bois-Rouge, Triolet, Beau-Plan et Moka, entre autres. Par mesure de précaution, les parents ont été invités à reprendre leurs enfants. Tandis que le personnel enseignant et non-enseignant a eu comme consigne de se déplacer vers une zone sécurisée pendant que la Special Mobile Force passait les établissements au détecteur de métaux.
Entre-temps, l’OPS Room de la police était submergée d’appels des collèges publics, faisait état de la réception du courriel menaçant. Les institutions concernées sont disséminées un peu partout dans l’île, notamment à Port-Louis, les Plaines-Wilhems et l’Est, entre autres.
Les Casernes centrales ont demandé aux Divisional Commanders de dépêcher leurs équipes dans ces établissements pour des inspections minutieuses alors que le personnel était évacué. Néanmoins, il y a eu des dispositions spéciales pour les collégiens, prenant part aux examens du School Certificate et du Higher School Certificate, dont certains ont dû changer de centres d’examens en urgence.
La police a procédé à l’examen des salles d’examens et elle a permis aux candidats de prendre part aux épreuves. Des policiers ont monté la garde devant la grille pendant que leurs collègues inspectaient les autres salles de classe vides et des zones dans l’établissement. Ainsi, il n’y a pas eu de renvoi pour les épreuves académiques prévues hier.
Même si la police privilégie la thèse d’une plaisanterie, elle n’écarte aucune piste. C’est la Cybercrime Unit qui s’occupe de ce dossier et déjà, les enquêteurs sont intrigués par le fait que l’auteur du message menaçant avait réuni les adresses mail de la trentaine d’établissements en question. Ils tentent de le retracer par le truchement de son IP address. La Counter-Terrorism Unit au bureau du Premier ministre suit également cette affaire de près.
Par ailleurs, l’auteur du courriel a affiché des choses vraisemblablement sur sa vie, notamment que “I hated everyone around me from birth”. Il prétend que son père aurait abusé de lui sexuellement durant son enfance alors que “my mother didn’t care”.
Cet individu avance qu’il avait essuyé des insultes répétées au quotidien à l’école et qu’il a été “morally destroyed” et envisageait de se suicider. Mais quelques personnes l’auraient compris et ces derniers auraient formé un groupe. “We always trained as if we were waiting for something. We had no goals. Shoot bottles from illegally purchased weapons.”
Puis, il prétend que le groupe s’adonnait à des exercices de tir régulièrement avant de finir avec la menace suivante : “We sentence you to death”.
À ce stade, la police ne peut confirmer si elle a affaire à une personne psychologiquement instable ou à un plaisantin. Raison pour laquelle les Casernes centrales n’ont voulu prendre aucun risque en déployant des unités dans des établissements ciblés.
Plusieurs pistes sont explorées par la police pour le moment en tenant compte de l’incident similaire survenu à l’île de La-Réunion au début de novembre.
En effet, 24 établissements scolaires de l’île sœur avaient reçu un mail identique ciblant 50 écoles le 1er novembre. Les élèves avaient été évacués avant un retour à la normale une fois le danger écarté. C’était après que la France avait activé le plan Vigipirate dans le sillage de l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras le 13 octobre.

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