Deux victoires, quatre accessits, mais surtout un fauteuil de leader retrouvé. Michel Platini de Oliveira n’a pas raté son retour à la compétition après une brève escapade dans son Brésil natal pour assister à la naissance de son enfant. De bon augure pour le Brésilien, qui a fait de la cravache d’Or son objectif cette saison.
Avec Roberto Perez hors course et Stephen Donohoe en délicatesse avec PTP, son employeur, la cravache de Samraj Mahadia n’a désormais que Ianish Taka comme principal challenger dans la course au titre chez les jockeys, car Rye Joorawon semble décroché à six journées de la fin. Cette réunion de samedi a été l’occasion pour l’auriverde de reprendre les bonnes vieilles habitudes avec à la clé un doublé qui porte les griffes de Xavion et Alpine Challenge, deux chevaux appartenant à la famille Foo Kune. Deux victoires attendues du côté de l’entraînement Mahadia, qui portait, à l’issue de cette journée, son total à 54.
Alors qu’on pensait que Bless My Path pouvait remettre ça dans ce petit champ, c’est Xavion – qui s’est joint à la fête en remplacement de Blackburn Roc – qui s’est imposé en piégeant ses adversaires. En l’absence d’un véritable frontrunner, Michel Platini de Oliveira a pris les choses en main et a mis tous les atouts de son côté en endormant carrément ses adversaires. Ici, on ne peut que déplorer le manque d’initiative de Ianish Taka sur Bless My Path, qui est resté sans réaction, alors que Xavion était quasiment au canter. Dans ces conditions, comment espérer battre le pensionnaire de Samraj Mahadia au sprint ? Même l’excellent finisseur qu’est Royal Wulff a trouvé la barre trop haute. Xavion a vite fait de mettre sa déconvenue de la 31e journée aux oubliettes en remportant sa troisième victoire en cinq sorties au Champ de Mars.
Quelques minutes plus tard, c’est Alpine Challenge qui lui a emboîté le pas en effectuant, lui aussi, un retour victorieux à la compétition. Pour rappel, ce hongre bai de 4 ans s’était sérieusement blessé lors d’une escapade à l’issue de sa victoire lors de la 19e journée. Alpine Challenge n’a laissé le soin à personne de diriger les opérations et a profité des malheurs de Pravesh Horil sur War Banner (selle déplacée selon le jockey, mais non confirmé par un officiel), son principal adversaire, pour réaliser le bout en bout. Ces deux victoires ont permis à Michel Platini de Oliveira de repasser en tête au classement des jockeys. En effet, à l’issue de cette journée, le Brésilien comptait 29 victoires contre 26 pour Ianish Taka, qui s’est distingué avec Sea Dance dans la cinquième épreuve pour le compte de Preetam Daby. Cette victoire permet au Mauricien de rester dans la course, mais il peut faire d’ores et déjà faire une croix sur les chevaux de Narang (voir hors-texte).
L’autre fait marquant de cette journée a été la première victoire en carrière de l’apprenti Keshav Bhageeruthy. Le néophyte, qui n’avait monté que neuf courses jusqu’ici, s’est illustré dans l’épreuve d’ouverture avec Royal Virtue qui, étonnamment, a pris un excellent départ jusqu’à même diriger les débats. Profitant de la passivité, pour ne pas dire complicité, de ses adversaires, l’apprenti a eu tout le loisir pour régler le pas de sa monture, et même si Captain’s Consort lui a offert un semblant de challenge en ligne droite, c’était évident que l’élève de Samraj Mahadia, sous sa lourde charge de 61,5 kg, n’allait pas pourvoir remonter le vainqueur. La victoire de Royal Virtue n’a pas été la seule de Dominic Zaki samedi puisque l’entraîneur sud-africain s’est aussi illustré avec Stageworld, qui a réalisé le bout en bout sous la selle de Jeanot Bardottier dans la septième épreuve.
En délicatesse avec PTP, la victoire de Captain Persia dans la troisième épreuve pourrait être la dernière de Stephen Donohoe au Champ de Mars. L’Irlandais a monté une belle course tactique pour permettre à Yannick Perdrau de renouer avec le succès, avant d’être indisposé pour le reste de la journée. Royal Sovereign a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui en s’imposant d’entrée dans la deuxième course et permis à Rye Joorwon et Vicky Ruhee de maintenir leur bonne dynamique.
Quant à Backpacker, il n’a pas déçu son entourage dans la quatrième épreuve. Préféré à Secret Oasis, qui pourtant se serait senti pousser des ailes sur 2050m, l’ancien pensionnaire de Vincent Allet a pleinement justifié la confiance de son entourage en s’imposant sous la monte énergique de Roby Bheekary. Dans cette course, le revenant Pravesh Horil, qui pilotait Liverpool Champ, en a pris pour son grade. La doublure de Samraj Mahadia n’a échoué qu’à une tête de Backpacker et l’aurait certainement emporté avec un jockey mieux inspiré et plus au point physiquement.
Taka désavoué en pleine journée
Ianish Taka a été désavoué en pleine journée par l’état-major de l’entraînement Shirish Narang. Pas satisfait de la monte du jockey mauricien sur Cybotix dans la troisième épreuve, ces derniers ont décidé de le retirer de tous leurs chevaux pour le reste de la journée et aussi pour la journée de dimanche. C’est ainsi que Taka a été remplacé par Pravesh Horil sur War Banner dans l’épreuve de clôture de samedi, alors que dimanche, c’est Jameer Allyhosain – indisposé la veille pour des raisons médicales – qui a été appelé à piloter Goethe, Walls Of Dubrovnik et Brabanzio. Il nous revient que cette monte sur Cybotix est restée en travers de la gorge de l’entourage du cheval – surtout par rapport aux spéculations dont faisait l’objet cette troisième épreuve avec comme vainqueur désigné Charlie Squadron –, à tel point que Taka est devenu persona non grata à l’entraînement Narang.
High Key retire derrière les stalles pour éviter que les paris ne soient refaits ?
A-t-on attendu la dernière minute, alors que les chevaux tournaient derrière les stalles, pour retirer High Key de la septième épreuve ? C’est la question que se posent des turfistes, qui ont eu vent du retrait du cheval aussi tôt qu’en début d’après-midi de samedi, alors que le pensionnaire de Shirish Narang souffrait déjà de boiterie. Est-ce pour éviter que les paris ne soient refaits comme la dernière fois après le retrait de Capkuta, ce qui avait provoqué le courroux de Khulwant Kumar Ubheeram, CEO de PTP? Nul besoin d’être un génie pour avoir la réponse.