Indentured labour – PM : « lepep konn pran bon desizion sak fwa ki li bizin »

Le 189e anniversaire de l’arrivée des premiers travailleurs engagés indiens à Maurice en novembre 1834 a été commémoré avec la solennité habituelle à l’Aapravasi Ghat hier. La cérémonie a été rehaussée par la présence de l’envoyé spécial du Premier ministre indien, Narendra Modi, en la personne du ministre d’État aux Affaires étrangères, Vellamvelly Muraleedharan. Il a également participé au lancement d’une série de timbres-poste à l’occasion du 75e anniversaire des relations diplomatiques entre l’Inde et Maurice. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a invité l’assistance à s’inspirer des ancêtres qui ont su prendre les décisions appropriées à l’époque pour persévérer. Épousant une tangente plus politique, il a lancé « nou kone ki lepep osi pou  konn pran bon desizion sak fwa ki li bizin fer li. » Il ajoute qu’il faut rester « vigilants et unis face aux forces qui veulent nous diviser ».
Pravind Jugnauth a rendu hommage aux 36 premiers travailleurs qui ont été affectés à l’établissement sucrier Antoinette-Phooliyar et à tous les autres travailleurs engagés recrutés par les Anglais pour travailler dans les champs de canne. « Ils ont trimé et ont bien souffert. La sueur, les larmes et le sang de nos ancêtres ont béni notre pays. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons les oublier en raison de la contribution qu’ils ont apportée pour amener le pays où il se trouve aujourd’hui. Ils ont écrit notre histoire. C’est à juste titre qu’en 2001 le gouvernement d’alors, avec sir Anerood Jugnauth en tant que Premier ministre, a pris la décision de décréter le 2 novembre un jour de congé public pour leur rendre hommage », a-t-il fait ressortir.
Il ajoute qu’en même temps le 1er février avait été décrété jour férié afin de commémorer l’abolition de l’esclavage et rendre hommage aux ancêtres venus d’Afrique. « Ce fut un épisode bien dur non seulement dans l’histoire de Maurice mais dans celle du monde », dit-il.
Dans cet élan, l’Aapravasi Ghat, qui était connu comme Coolie Ghat, a été proclamé monument national en 1987. L’Aapravasi Ghat Trust Fund  a été institué en décembre 2001.
« Nous avons été plus loin pour faire inclure Aapravasi Ghat parmi  les patrimoines mondiaux de l’UNESCO. Avec cela, nous avons obtenu une reconnaissance mondiale et c’est cela qui a donné la dimension qu’il mérite non seulement dans l’histoire du pays mais dans l’histoire universelle », poursuit Pravind Jugnauth.
Les autres sites associés à l’Histoire des travailleurs engagés indiens comme Phooliyar, Bras-d’Eau, l’île Plate, et le Vagrant Depot ont aussi été mis en valeur. « Phooliyar occupe une place particulière dans l’Histoire du pays car c’est là-bas que se sont rendus les premiers Girmityas. Le gouvernement continuera  à soutenir les projets organisés par l’Aapravasi Ghat Trust Fund, qui ont été enclenchés et qui seront exécutés à l’avenir. Un des projets concerne la préservation de la mémoire de ceux qui ont été associés à Aapravasi Ghat et leurs descendants sur les établissements et champs sucriers. Un autre projet consiste à établir une banque de données internationale des Girmityas et leurs descendants afin de démontrer l’impact de ce type d’engagisme dans l’Histoire de l’humanité. Le gouvernement compte acquérir Ferney Docks à côté des locaux abritant Aapravasi Ghat pour accélérer la mise à exécution de la phase 2 de Beekrumsing Ramlallah Interpretation Center, un projet recommandé par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco. Notre patrimoine est notre richesse et la préservation de chaque site historique est notre devoir vis-à-vis de notre patrie et surtout des jeunes générations aujourd’hui et dans les années à venir », s’est-il appesanti.
Abordant la conversion de l’ancien hôpital militaire pour accueillir la première phase du musée de l’esclavage intercontinental consacré à l’histoire de la traite négrière, le Premier ministre affirme que
« nous voulons faire de cette région un endroit où tout un chacun pourra se familiariser avec l’Histoire de notre pays. L’Aapravasi Ghat et le musée de l’Esclavage sont des lieux où le monde pourra apprendre davantage sur les moments sombres de notre Histoire et de l’Histoire du monde », rajoute-t-il.

- Publicité -

Métro jusqu’à Trou-Fanfaron

Le Premier ministre a profité de l’occasion pour remercier  l’UNESCO pour sa collaboration avec le gouvernement pour l’extension du Metro-Express vers le Nord. « Nous travaillons pour que le Metro-Express rallie Trou-Fanfaron. Il y aura un réaménagement de la route et une meilleure accessibilité avec l’Aapravasi Ghat et le Musée de l’esclavage intercontinental », précise-t-il.

Pravind Jugnauth maintient que le bhojpuri fait partie de l’héritage linguistique hérité des grands-parents. « Il fait partie de notre identité. Le Geet Gawai relève du  patrimoine culturel de l’humanité », dit-il en annonçant que la conférence internationale sur le bhojpuri se déroulera à Maurice en avril de l’année prochaine. En ce qui concerne l’enseignement du bhojpuri, le ministère de l’Éducation a pris des dispositions pour assurer le paiement des frais des gurujis au niveau des baïtkas.
Frustration des mauvais perdants
Le Premier ministre a mis l’accent sur la nécessité de préserver l’héritage légué par les ancêtres. « Ils ont su prendre les bonnes décisions à l’époque. Ils ont persévéré. Nou kone ki lepep osi pou  konn pran bon desizion a sak fwa ki bizin fer li. Il nous faut rester vigilants et rester unis face aux forces  qui veulent nous diviser », insiste-t-il.
Il a dénoncé ceux qui entretiennent la frustration. « Ils continuent à véhiculer mensonges et faussetés.  Ils ne s’attaquent pas uniquement aux institutions indépendantes dans le pays. Ils ciblent actuellement la plus haute instance judiciaire, le Privy Council », déplore-t-il en ajoutant que
« certaines personnes que j’appelle les mauvais perdants seront toujours insatisfaites et n’acceptent pas le verdict. Ils n’accepteront pas la démocratie. Or, nous avons toujours respecté les institutions démocratiques. C’est cela qui fait que nous sommes une nation reconnue comme une Full Democracy. Je suis fier du travail abattu par notre gouvernement et les anciens gouvernements. »
Il ajoute : « Il y a des personnes qui veulent déstabiliser le pays. Il est revenu sur les récents incidents à l’Assemblée nationale avec des épithètes comme « sauvage, de cochon et de zako. »
Pravind Jugnauth est revenu sur le fait qu’en tant que Premier ministre, il sera sans pitié contre ceux qui veulent mettre en péril l’harmonie sociale dans le pays.
« Nous tirons les leçons de nos ancêtres. Ils ont travaillé et persévéré avec courage, avec patience et avec conviction. Je travaille avec conviction et une conscience très claire. C’est pourquoi  je n‘ai pas peur des obstacles. Nous les enlèverons l’un après l’autre », a-t-il conclu
Le ministre indien note que près d’un demi-million de travailleurs engagés indiens ont créé la dynamique culturelle mauricienne et jeté les bases de liens étroits et de parenté entre l’Inde et Maurice. « L’histoire de la réussite de Maurice est en soi un brillant témoignage du triomphe de l’espoir sur la peur, de la foi sur le désespoir, de l’esprit humain sur les circonstances extérieures », dit-il. Il a rendu un vibrant hommage aux premiers hommes et femmes qui ont gravi les marches de l’Aapravasi Ghat il y a 189 ans. « Les travailleurs engagés sont le témoignage le plus fidèle du pouvoir indomptable de la volonté humaine », rappelle-t-il.
Concernant les liens entre Maurice et l’Inde, le représentant spécial de Narendra Modi a évoqué le privilège que sa visite à Maurice coïncide avec le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques bilatérales. « Nous nous tenons côte à côte, nous soutenant les uns les autres à tout moment », se réjouit-il.
La cérémonie avait débuté par le dépôt traditionnel de gerbes par le Premier ministre, le ministre d’État indien des Affaires étrangères, les Senior Ministers, le doyen du corps diplomatique, le leader de l’opposition, le Lord-maire de Port Louis et le président d’Aapravasi Ghat.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -