Région – sécurité alimentaire : Eco-Sud accueille le chef Nizam Peeroo

Explorer les riches possibilités en matière de cuisine locale et transmettre le savoir-faire et la créativité, tel était en somme l’intérêt de la participation du chef Nizam Peeroo, président du Bocuse d’Or Academy Mauritius mardi à Eco-Sud. Le projet s’inscrit dans le cadre du programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle (SANOI) de la Commission de l’Océan Indien et de l’Union européenne.
Eco-Sud a, en effet, accueilli le chef Nizam Peeroo dans la cuisine de son centre agroécologique, Resilient Organic Community (ROC), à Ville-Noire, Mahébourg, pour un échange en matière de créativité culinaire locale. Le programme SANOI vise l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région ;
Rachèle Bhoyroo, responsable de communication et de plaidoyer à Eco-Sud, indique que l’ONG a été approchée par SANOI dans le cadre d’une conférence qu’organise celui-ci sur la sécurité alimentaire en novembre. « Le but est de promouvoir la cuisine locale », fait-elle comprendre.
Le centre agroécologique et la boutique solidaire d’Eco-Sud visent à aider les familles en situation de vulnérabilité de la région en les initiant à l’agriculture en vue d’être autosuffisantes. « Les familles en situation de vulnérabilité dans le Sud-Est ont accès à notre boutique solidaire et peuvent acheter des produits de base à 30 % de la valeur du marché. En parallèle, elles sont accompagnées par des travailleurs sociaux. Nous avons un potager où nous cultivons tout ce qui est localement adapté. Notre cuisine a pour but de promouvoir tous les produits du terroir. Nous dispensons des formations en agroécologie : comment cultiver et comment consommer. La nourriture de demain, pour nous, est tout ce qui peut être produit localement sans pesticide, comme le manioc. Pour cela, il faut sensibiliser les habitants et leur apprendre comment s’y prendre », souligne Rachèle Bhoyroo.
Le projet ROC est arrivé suite à la première vague du Covid-19.
« Comme on travaille avec des personnes qui dépendent du tourisme et de la mer pour survivre, quand celles-ci n’ont pas pu sortir pour aller pêcher, nous avons commencé à distribuer des packs alimentaires. Mais, nous avons compris que cela ne pouvait se faire dans la durée. Nous avons ainsi imaginé un projet appelé Alternative Livelihood pour reconvertir ces personnes vers l’agriculture. Ensuite, il y a eu le Wakashio et le deuxième confinement. Le projet a donc évolué. Depuis fin 2020, nous louons donc un terrain à Ville-Noire, Mahébourg. Depuis 2021, ainsi, nous y avons notre centre. C’est un centre d’expérimentations, de créations de liens sociaux et de partages. L’idée est de promouvoir toutes les plantes qui sont localement adaptées. Nous travaillons avec un agronome, une équipe d’experts en agriculture qui nous accompagne. Notre but est de promouvoir la sécurité alimentaire à travers l’agroécologie », ajoute-t-elle.
Eco-Sud dispense des formations en agroécologie qui sont aussi ouvertes au public. La prochaine est prévue en novembre. Les bénéficiaires apprennent à se reconnecter à la terre, à faire leur propre compost, à planter, à bien manger… « Ce projet démontre qu’on peut cultiver et manger et être autosuffisant. C’est un projet pour la communauté impliquant la communauté. Les jeudis, nous cuisinons ensemble et tout le monde mange ensemble », indique Eco-Sud.

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