Aussi interpellant que bizarrement, le sport mauricien se retrouve actuellement sans gouvernail et encore moins sans capitaine, ni de second. Ceux élus au suffrage universel, politiquement comme sportivement, pour faire régner l’ordre et la discipline, ayant malheureusement disparu de la circulation ! C’est à se demander s’il ne faut pas lancer un appel de recherche à l’égard de Stephan Toussaint, ministre des Sports, et Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien (COM).
Sont-ils vraiment les deux hommes forts du sport mauricien ? On en doute fort et pas qu’aujourd’hui, car trop de fois, ces messieurs n’ont pas été en mesure d’assumer leurs responsabilités sur le plan sportif. Et malheureusement, la liste est trop longue pour les énumérer. Et ça, nombreux sont nos lecteurs et autres acteurs sportifs à le savoir déjà.
Notre indignation en ce dimanche matin demeure ce silence assourdissant autour d’un certain nombre de scandales dans lesquels sont empêtrées certaines fédérations. Là où, d’une part, les droits des uns ont été lâchement lésés sur l’autel de la décadence et du non-sens, et de l’autre, ces valeurs humaines qui nous sont chères, mais que certains “rois Pétaud” ont décidé de bafouer pour des raisons obscures.
Il y a eu d’abord cet acte d’indiscipline allégué rapporté en handball aux Jeux des Îles des l’océan Indien à Madagascar sans pour autant que l’Association mauricienne de handball (AMH) ne juge utile de prendre des sanctions préliminaires comme la personne incriminée. En revanche, le dénonciateur, l’entraîneur national, Gérard Jules, est bien passé devant un comité disciplinaire pour des futilités !
À l’Association mauricienne de boxe (AMB), on a voulu se la jouer “pistolero”. Au lieu de s’attaquer aux vraies priorités, on a décidé de tirer sur tout ce qui bouge ! Cela, en s’en prenant aux compétences de l’entraîneur Bruno Julie, en le mettant à l’écart du staff technique national depuis un mois, lui le seul médaillé olympique mauricien ! C’est dire que l’AMB avait raison de parler de mise à l’écart à durée indéterminée !
Le juge-arbitre international, Vishale Cannoo, n’a aussi pas été épargné, là encore, pour des raisons peu évidentes. Alors qu’il voulait tout simplement participer à des examens internationaux dans l’espoir d’obtenir une deuxième étoile et à ses frais ! Donc, pour aider sa discipline à faire un bond en avant.
Toutefois, à l’heure où s’empilent ces scandales, en un peu moins d’un mois, certains semblent s’en foutre carrément de l’état dans lequel se trouve le sport local. Ni cherche-t-on à comprendre ce qui se passe. Comme si, il était normal que les compétences des uns soient délibérément mises à l’écart et que les règles établies soient violées pour d’autres.
N’était-il pas important pour Stephan Toussaint de monter au créneau pour faire entendre sa voix ? D’autant que son ministère puise régulièrement des fonds publics, parfois même des sommes astronomiques, pour financer ces mêmes fédérations ! Alors que le peuple n’arrivent, lui, plus à joindre les deux bouts. Même que la situation économique mondiale risque de se compliquer davantage après les tristes événements de ces derniers jours au Moyen Orient.
C’est justement cela qui nous écoeure. Est-ce à dire que le ministre trouve normal que Bruno Julie soit écarté de cette façon sans pour autant qu’il ait eu l’occasion de s’expliquer après tout ce temps ? Et le COM dans tout cela ? Où se trouve son président, lui qui se proclamait grand défenseur du sport, en mars dernier, à l’heure où il avait bien tendu une perche pour permettre au comité directeur de la Mauritius Football Association (MFA) d’être rétabli par le ministère des Sports ? Cela, après la décision de dissoudre ce comité en raison de son illégalité ?
La situation dans laquelle se trouvent Bruno Julie, Vishale Cannoo ou encore Gérard Jules ne mérite-t-elle pas plus de considération au lieu de se battre et de faire le dos rond en faveur d’une association illégale ? Où approuve-t-on tout simplement la méthode anti-sportive de ces personnes qui, visiblement, n’ont pas leurs places dans le sport ? Ces mêmes personnes qui, en prenant des décisions hautement condamnables, bancales et contraires aux principes de la bonne gouvernance et de la bienséance, ont terni la réputation de leurs disciplines.
Mais là où le bât blesse encore plus, c’est cette indifférence révoltante de Stephan Toussaint et de Philippe Hao Thyn Voon à se faire entendre face à ces grossièretés. Et ça, malheureusement, c’est encore plus condamnable et dangereux que les fautes déjà commises.