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Boris Johnson prétend que le Royaume-Uni s’apprête à abandonner les Îles Chagos et s’y oppose

BORIS JOHNSON: « Why would we be so utterly spineless as to give away the military base that plays such a key role in our alliance with America? »

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Dans une tribune publiée dans les colonnes du Dailymail ce vendredi 22 septembre, l’ex-Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson a exprimé son opposition ferme à l’abandon projeté des îles Chagos, situées dans l’océan Indien et que revendique l’île Maurice. Selon ses sources, une décision en ce sens serait imminente. Boris Johnson a critiqué la position du Royaume-Uni concernant ces îles, affirmant que cela constituerait une erreur monumentale et tente de proposer plusieurs points pour étayer ses dires afin d’être soutenu dans sa cause. À noter que depuis le 16 juin de cette année, Boris Johnson est devenu éditorialiste pour le « Daily Mail » une semaine après son départ du Parlement et publie ainsi un éditorial tous les samedis.

« ‘No way,’ ai-je dit lorsque j’ai entendu parler des îles Chagos. ‘Pourquoi serions-nous si totalement dépourvus de courage ? Malheureusement, oui,’ a répondu mon informateur, avec lassitude. ‘It’s a done deal.’ », écrit Boris Johnson dans sa tribune.

« Il semble que ce pays soit sur le point de commettre une erreur colossale. Après plus de deux siècles de souveraineté britannique ininterrompue, nous sommes apparemment sur le point d’effectuer un virage à 180 degrés et d’abandonner le Territoire britannique de l’océan Indien.» C’est en ces mots que l’ancien Premier ministre débute sa tribune sur les îles Chagos.

Boris Johnson estime que c’est une décision prise de ne plus accorder de l’aide étrangère à Maurice qui est à l’origine d’une campagne anticolonialiste de la part des Mauriciens, y compris la revendication des îles Chagos. Il critique ainsi une décision prise il y a environ dix ans par une personne non nommée au sein du département du développement international (Dfid) du Royaume-Uni. Cette décision consistait à ne plus accorder d’aide étrangère à l’île Maurice. Boris Johnson qualifie cette décision de « politiquement malavisée » et estime qu’elle a contribué à une série d’erreurs diplomatiques de la part du Royaume-Uni. Il suggère que cette décision a été mal comprise par les Mauriciens.

Il affirme que la revendication de l’île Maurice sur les îles Chagos est « intrinsèquement absurde » et invite à examiner une carte géographique pour comprendre pourquoi. En d’autres termes, il estime que les îles Chagos n’ont jamais fait partie intégrante de l’île Maurice et que leur revendication est dénuée de fondement.

Il indique qu’autrefois les Chagossiens étaient des descendants de travailleurs d’origine africaine, amenés comme esclaves par les Français avant la domination britannique. « Lorsque nous avons accepté la construction de la base militaire en 1966, environ 960 d’entre eux se trouvaient sur Diego Garcia, avec quelques centaines d’autres sur les îles plus petites ».

« Je reconnais que leur éviction a été douloureuse, et j’ai une grande sympathie pour eux et leurs descendants. Cependant, il n’y avait pas d’autre moyen de créer cette base », dit-il, avant de poursuivre « Le Royaume-Uni a fait de son mieux pour compenser les Chagossiens, tant financièrement que par des droits de résidence. Selon une estimation, il y aurait aujourd’hui plus de Chagossiens à Crawley, rien qu’en Angleterre, qu’il n’y en avait à Diego Garcia en 1966. Lors de mes rencontres avec des délégations de Chagossiens, j’ai été frappé par le fait que leur objectif principal n’est pas de retourner à Chagos (où, soyons réalistes, la vie était plutôt difficile), mais de veiller à ce que d’autres Chagossiens déplacés soient autorisés à venir au Royaume-Uni ».

Boris Johnson estime que « la revendication mauricienne a été utilisée pour dépeindre le Royaume-Uni comme une puissance coloniale cruelle et insensible » et que « cette campagne a été activement soutenue à l’ONU, principalement par la Chine, avec un succès considérable. Il est facile et naturel de voter contre le colonialisme britannique, surtout si votre pays doit des milliards à la Chine.

L’ancien premier ministre a souligné l’importance stratégique de ces îles pour la relation entre le Royaume-Uni et les États-Unis, notant que la base de Diego Garcia a été utilisée dans des opérations militaires clés. Il a déclaré : « Pourquoi serions-nous aussi totalement dépourvus de courage pour abandonner la base militaire qui joue un rôle clé dans notre alliance avec l’Amérique ? »

Boris Johnson a appelé le gouvernement britannique à ne pas céder à la pression et à défendre la souveraineté britannique sur les îles Chagos. Il a également suggéré que le Royaume-Uni devrait réévaluer son soutien à l’île Maurice dans le cadre de l’aide étrangère, déclarant : « Of course the champagne socialists of Matrix Chambers want to brag about dismantling the last vestiges of the British empire. They don’t give a stuff about the UK interest. »

L’ancien Premier ministre critique la campagne menée par certains avocats londoniens contre la présence américano-britannique dans la région et dénonce les implications d’une telle décision, notamment la possibilité que les Chinois puissent établir leur présence dans l’océan Indien.

Il fait état d’une de ses craintes à ce sujet. « Qui sait ce qui se passera si nous abandonnons la souveraineté. Les Mauriciens pourraient se passer de l’intermédiaire et conclure un accord avec les États-Unis (peu importe les Chagossiens). Mais un futur gouvernement mauricien pourrait également fermer la base ou permettre aux Chinois, au bon prix, de construire leurs propres pistes sur le même archipel.»

L’ancien Premier ministre britannique persiste et signe : « Si j’ai raison à propos de ce qui se passe, il est temps de renverser la table des négociations et de se montrer plus ferme. Le Territoire britannique de l’océan Indien est une réserve marine d’importance mondiale. Il abrite une base cruciale. Il est britannique par traité. Nous aimons Maurice, mais leur revendication est sans fondement. »

Une tribune qui soulèvera beaucoup de commentaires dans les jours qui à venir. Affaire à suivre… 

En attendant, lisez la Tribune de Boris Johnson dans sa version initiale ci-dessous :


BORIS JOHNSON: Why would we be so utterly spineless as to give away the military base that plays such a key role in our alliance with America?

‘No way,’ I said, when I heard the news about the Chagos Islands. ‘Why would we be so utterly spineless?’

‘I am afraid so,’ said my informant, ­wearily. ‘It’s a done deal.’

It seems that this country is on the verge of a colossal mistake. After more than two centuries of ­uninterrupted British ­sovereignty we are apparently about to perform a U-turn and ­abandon the British Indian Ocean Territory.

If you can’t immediately place the islands on a map, that is no surprise. They are tiny dots in the wide blue ­yonder, about 3,000 miles east of ­Tanzania and 1,000 miles from the southern tip of India — and yet they are crucial for the strategic interests of the U.S. and its allies. These islands are therefore a key component of our ­relationship with America, on which our own national security utterly depends.

The US-UK relationship, as we all know, is caring and sharing and loving — but also ruthlessly transactional; and this archipelago matters to that relationship.

Since 1967 these 58 tiny volcanic islands have contained a large military base, on a 17 square mile atoll called Diego Garcia. Ring any bells now? Yes — it’s that Diego Garcia, the place from which US forces deploy to the Gulf and many other destinations.

Diego Garcia was used extensively in the first Gulf war in 1991 to liberate Kuwait. Those B52s flew 200 ­sorties in 17-hour bombing ­missions. They lifted 800,000 tons of high ­explosive from this remote airfield in the Indian Ocean, and dropped them on the forces of Saddam Hussein with such accuracy that he fled Kuwait in days.

The base played a big role in 2001, when the U.S., the UK and others kicked the Taliban out of power in Afghanistan, and again in the Iraq war of 2003. The ­runway is vast, and the US has all kinds of kit there, from telecommunications to Space Command. The ­Americans have had that base for more than 50 years, in the ­confidence that the land belongs by right to their number one ally, viz us, the Brits.

Now, if my sources are correct, we are about to hand our title away — and for no good reason, and with no idea what will happen to those islands in the future.

Just as the Chinese are building runways over every reef and atoll they can find — places that have never been Chinese possessions — we are throwing in the sponge. We are about to haul down the flag, casting doubt on a major Western strategic asset.

If we do, it will be the final unforced goof in a series that began about ten years ago when some nameless individual in the then Department for International Development decided Mauritius no longer qualified for overseas aid. It was the kind of politically cloth-eared decision that ­persuaded me, later, to bring Dfid and the Foreign and Commonwealth Office back together.

In their pique, the Mauritians began an anti-colonialist ­campaign against us — and laid claim to the Chagos Islands. The claim is intrinsically absurd. Have another look at the map.

It is true that Britain used to administer Mauritius and the Chagos Islands together. But they are 1,300 miles apart. This ­archipelago has never been run by Mauritius; and yet the whole ­campaign was pushed relentlessly by anyone who disliked the ­American and British presence in the region, above all Leftie lawyers in London. These lawyers have campaigned against the U.S. base, and the UK interest, partly by championing the Chagossian islanders and their putative right of return to the islands.

These were the descendants of African plantation workers, brought as slaves by the French, before British rule. At the time we agreed to the construction of the military base in 1966, there were about 960 of them on Diego ­Garcia, and a few hundred more on the smaller islands.

I accept that it was painful for these islanders to be evicted, and I have great sympathy for them and their descendants. But there was no other way to make that base.

The UK has done its best to compensate the Chagossians, both financially and by right of settlement. There are now more Chagossians in Crawley alone, by one estimate, than there were in Diego Garcia in 1966. When I have met delegations of Chagossians, I have been struck that their ­principal objective is not to return to Chagos (where life, let’s face it, was pretty hard) but to ensure that other displaced Chagossians are allowed to come to the UK.

And yet their putative right to return, coupled with the ­Mauritian claim, has been used to portray the UK as a cruel and unfeeling colonial power; and that campaign has been sedulously backed in the UN by, you guessed it, the ­Chinese; and with great success. It is easy and natural to vote against ­British colonialism, especially if your country owes billions to China.

That is how the UN General Assembly came to vote against us on the issue, and that is why we now face an advisory ruling against us from the International Court of Justice.

We must not give in. UK ­sovereignty is legal and beyond doubt. These are uninhabited islands that have been British since 1814. The Mauritian claim is preposterous.

The Americans don’t give us ­crucial nuclear secrets just because they love little old ­England. They don’t share intelligence because they adore our quaint accents. We have a great and indispensable relationship because we have important things to offer — ­including Diego Garcia.

Who knows what happens if we give up sovereignty. The ­Mauritians might cut out the ­middleman, and do a deal with the U.S. (and never mind the Chagossians). But then a future Mauritian government might also close the base or allow the ­Chinese, at the right price, to build their own runways on the same archipelago.

I can’t really believe that we are going to allow it to happen. I trust in the redoubtable qualities of James Cleverly and the Foreign Office officials. They must know that we can’t credibly talk about ‘Global Britain’ or an ‘Indo-Pacific tilt’ if we just wimp out over the British Indian Ocean Territory.

Of course the champagne ­socialists of Matrix Chambers want to brag about dismantling the last vestiges of the British empire. They don’t give a stuff about the UK interest.

Of course the Chinese and ­others are happy to remove a crucial Western foothold in the Indian Ocean, and will use their debtors and clients in the UN to bring it about. That doesn’t mean we have to give in to the plot.

If I am right about what is going on, it is time to kick over the ­negotiating table and to get tougher. The British Indian Ocean Territory is a globally ­important marine reserve. It ­contains a ­crucial base. It is ­British by treaty. We love Mauritius, but their claim has no merit.

Failing that, let’s do what we should have done years ago, and put Mauritius back on the list of countries that deserve UK ­support. It would be quite wrong to ­surrender now — and no other G7 country would be so ­invertebrate in defence of the national interest, certainly not the Americans (who don’t even recognise the ­International Court).

Can you imagine the Chinese, let alone the Russians, doing ­anything of the kind?


Avant de se consacrer à la politique en tant que maire de Londres et dans plusieurs gouvernements, Boris Johnson avait commencé comme journaliste stagiaire au Times grâce à des relations familiales. Il en avait été rapidement renvoyé pour une citation inventée. Il était devenu en 1989 correspondant à Bruxelles du Daily Telegraph, où il critiquait les institutions européennes, avant de devenir chroniqueur politique à Londres pour ce quotidien conservateur et le magazine The Spectator.

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